Ace/DF - Un vent de fraîcheur nommé Borna Coric

Tennis Actu dépoussière sa chronique "Ace/Double Faute" présente sur feu Service Gagnant. Désormais, vous retrouverez tous les lundis ce retour sur les événements de la semaine passée avec une mise en lumière des prouesses de certains (et certaines bien entendu) mais aussi les chutes inattendues.

Ace : Coric dans la lumière, Cuevas enchaîne

Nick Kyrgios, Alexander Zverev et maintenant Borna Coric. Le moins que l'on puisse dire est que l'on n'a pas le temps de s'ennuyer sur le circuit masculin avec l'arrivée massive de nouveaux prodiges. Le premier nommé, 19 ans, a scalpé Rafael Nadal en huitièmes de finale de Wimbledon alors que le second s'est hissé en demi-finale d'Hambourg à seulement 17 ans. Quid du "petit dernier" ? Il s'est offert la semaine dernière à Umag ses deux premières victoires dans un tableau principal avec un succès sur Edouard Roger-Vasselin confirmé contre Horacio Zeballos au tour suivant. En quarts de finale, l'espoir croate de 17 ans a vendu chèrement sa peau contre Fabio Fognini, ne s'inclinant qu'après trois manches accrochées (5-7, 7-6, 6-3). Les plus optimistes diront que nous tenons là trois top 10 en puissance. Il faudra bien évidemment attendre avant de s'enflammer mais tout cela est bien évidemment très prometteur pour la suite. On le sait : il est plus facile de jouer avec beaucoup de relâchement lorsque l'on n'est pas "attendu" et le plus dur reste de confirmer. C'est ce qui attend désormais Kyrgios, Zverev et Coric alors que le natif de Zagreb avait déjà fait parler de lui en avril dernier avec un succès en cinq manches sur Jerzy Janowicz en Coupe Davis.

Malgré sa belle performance à domicile, Coric est loin d'être le seul à recevoir les honneurs. A vrai dire, un joueur mérite encore plus de voir son nom être mis en valeur : Pablo Cuevas. Pour le grand public, l'Uruguyaen de 28 ans est un sombre inconnu. Il faut dire qu'en Grand Chelem, le principal intéressé n'a jamais vraiment pointé le bout de son nez avec au maximum un deuxième tour à Roland-Garros (2013, 2014), à Wimbledon (2009) et à l'US Open (2009, 2010). Son absence de notoriété s'explique en partie par une carrière perturbée par des blessures. De juin 2011 à avril 2013, il n'a pas disputé le moindre match. Début 2013, Cuevas ne figurait même plus dans le classement ATP en raison d'une opération au genou l'année précédente ! Son retour de "nulle part" est donc incroyable. Il y a encore trois semaines, il n'avait pas disputé la moindre finale sur le circuit ATP et le voilà maintenant avec deux titres ATP dans la besace. Après sa victoire à Bastad, il a confirmé dimanche à Umag, se payant le luxe de dompter à la suite la tête de série numéro un (Fabio Fognini) en demies puis le tenant du titre (Tommy Robredo) dans la même journée ! Cuevas vit actuellement une troisième carrière (il affiche désormais 13 victoires consécutives) et c'est la juste récompense d'une persévérance à toute épreuve pour celui qui atteint ce lundi son meilleur classement avec une 40e place.

Monaco retrouve des couleurs, Svitolina double la mise

Umag n'a pas été le seul tournoi où les joueurs ont tiré leur épingle du jeu. La victoire de John Isner à Atlanta ne restera toutefois pas dans les annales car le canonnier américain était tête de série numéro un et tenant du titre. Toutefois, il faut souligner qu'Isner a sauvé deux balles de match d'entrée contre son compatriote Robby Ginepri, résisté au coriace Marinko Matosevic en quarts et dompté le surprenant Dudi Sela en finale. Le tennis américain n'est plus aussi rayonnant qu'avant mais il peut tout de même compter sur certains joueurs. Son homologue espagnol est bien plus en verve alors que Pablo Andujar est venu gonfler le compteur titres de la péninsule ibérique en s'imposant à Gstaad. Il s'offre le troisième titre de sa carrière mais finalement, c'est Juan Monaco qui lui a peut-être volé la vedette en Suisse. L'Argentin, touché au poignet droit en fin de saison dernière, a chuté jusqu'au 105e rang avant de s'offrir une bouffée d'air frais avec cette finale perdue contre Andujar. 81e mondial, "Pico" a encore beaucoup de chemin à faire pour retrouver son niveau d'antan mais après une sérieuse blessure, chaque petit pas est une victoire.

Enfin, il ne faut pas oublier les dames malgré un public bien peu concerné à Baku et Nanchang. En conservant son titre à Baku face à Bojana Jovanovski, l'Ukrainienne Elina Svitolina, 19 ans, a montré qu'on pouvait compter sur elle. Il lui faudra désormais s'illustrer autre part qu'en Azerbaïdjan (elle a remporté deux titres, les deux à Baku) alors que Shuai Peng, qui est devenue dimanche la première joueuse à inscrire son nom au palmarès du tournoi de Nanchang, confirme qu'elle n'est pas qu'une excellente joueuse de double.

Double Faute : Le couac Anderson, Cirstea n'avance plus du tout

Lorsque le tableau d'Atlanta est sorti, il semblait difficile que le public présent en Géorgie "évite" une finale entre les as des boulets de canon au service, John Isner (N°1) et Kevin Anderson (N°2). L'an passé, l'Américain avait dompté le Sud-Africain lors du match pour le titre mais cette année, il n'a même pas eu le temps d'imaginer un remake puisqu'Anderson s'est incliné d'entrée contre le lucky-loser Thiemo de Bakker. Une défaite qui fait "tâche" sur la feuille de route 2014 de celui qui est bouté hors du top 20 ce lundi après son couac sur le sol américain. Lorsque la confiance est de son côté et que le service fait parler la poudre, Anderson est un poison à jouer, particulièrement sur les surfaces comme le dur utilisé lors de la tournée estivale US. Seulement voilà, ce faux-pas en Géorgie pourrait faire cogiter celui qui était finaliste à Delray Beach puis Acapulco cette saison.

Sur le circuit WTA, c'est Sorana Cirstea qui est encore à la peine. Devenu malheureusement pour elle une habituée des contre-performances, la Roumaine de 24 ans a explosé en vol lors de son deuxième match à Baku avec une défaite 6-1, 6-1 en 50 minutes contre Stefanie Voegele alors qu'elle était tête de série numéro un ! "Sori", 35e joueuse mondiale, fait du surplace avec huit victoires pour déjà quinze défaites cette saison. Une mauvaise passe bien inquiétante pour celle qui était notamment finaliste l'an dernier à Toronto face à Serena Williams après des victoires sur Caroline Wozniacki, Jelena Jankovic, Petra Kvitova et Li Na.

Mention Spéciale : Liu n'a pas eu froid aux yeux

Encore plus inconnue au bataillon que Pablo Cuevas, Fanghzou Liu est pourtant sorti de l'ombre en atteignant la finale à Nanchang. Totalement décomplexée, la Chinoise de 18 ans, qui a profité de l'abandon de Jie Zheng au premier tour, a notamment dompté Luksika Kumkhum, la tombeuse de Petra Kvitova au premier tour de l'Open d'Australie 2014. 422e lundi dernier, elle réalise un bon spectaculaire pour atterrir au 273e rang. Suffisant pour retourner la Twittosphère ? Bien sûr que non mais il faudra surveiller les prochaines sorties de cette jeune pépite.