ATP - Barry Cowan pousse Murray à changer de coach
Par Christophe de JERPHANION le 18/11/2014 à 11:42
Non, Amélie Mauresmo n'est pas la nouvelle Jeanne d'Arc, mais la voilà sous le feu croisé et nourri des critiques de tout le tennis britannique depuis que son poulain, Andy Murray, a raté sa semaine au Masters de Londres. Pour Sky Sports, la déroute subie contre Roger Federer, 6-0, 6-1, à l'O2 Arena, est le point culminant d'une mauvaise saison passée sous la houlette de l'ancienne championne française.
Barry Cowan, ancien joueur britannique, surtout connu pour avoir poussé Pete Sampras au cinquième set à Wimbledon, est devenu l'un des consultants vedettes de la chaîne et il ne mâche pas ses mots : pour lui, le seul moyen dont dispose Andy Murray pour retrouver la forme qui en a fait un champion olympique et un vainqueur de l'US Open et de Wimbledon, c'est de changer d'entraîneur.
Aucun doute dans l'esprit de ce consultant, connu pour avoir des relations plus que tendues avec l'Ecossais : il faut revenir à ce qui a fait son succès, les méthodes d'entraînement prônées par Ivan Lendl, coach qui a quitté Andy Murray au printemps dernier.
"Il est temps pour Andy Murray de faire table rase. Je l'ai ressenti dès après Wimbledon. Il a autour de lui une formidable équipe, de très bons entraîneurs et physios, mais, à 27 ans, il me semble que c'est le bon moment pour procéder à quelques ajustements. Et cela ne se fera pas avec le retour d'Ivan Lendl.
Lorsque Andy Murray et Ivan Lendl se sont séparés, je pensais que Mats Wilander serait un remplaçant idéal pour lui permettre de progresser dans certains aspects de son jeu mais aussi pour l'aider à croire qu'il peut encore battre les meilleurs. Parce que, à voir le match de jeudi dernier, contre Roger Federer, je n'ai pas eu l'impression à le regarder jouer, qu'il pensait vraiment pouvoir l'emporter.
Le vrai point d'interrogation auquel on ne peut échapper et Andy Murray non plus, c'est son triste bilan face au tout meilleurs. Lors de certaines de ses rencontres, il n'était pas dans le coup dès le début. Il va falloir qu'il s'occupe de ça. Lorsqu'il a joué cette finale de Wimbledon sous la houlette d'Ivan Lendl, chaque personne présente ou qui a vu le match a pu constater que c'était un Andy Murray différent, qui semblait prêt pour gagner", explique Barry Cowan dans ce qui ressemble fort à réquisitoire dans lequel le nom d'Amélie Mauresmo n'est pourtant jamais cité.
Le discours serait-il le même si Andy Murray avait choisi un homme pour coach ? On peut se poser la question, tant les arguments de Barry Cowan frisent la mauvaise foi : primo, aucun mot sur la blessure au dos de l'Ecossais, son opération, son arrêt pendant de longs mois et l'hypothèse qu'il soit encore gêné ; secundo, Amelie Mauresmo a rejoint Andy Murray juste après Roland-Garros, elle n'a donc rien à voir dans le mauvais début de saison du joueur ; tertio, quid de ce formidable automne avec trois titres à la clé qui lui ont permis de décrocher son billet pour le Masters ?
Amélie Mauresmo est un bouc émissaire bien commode dans cette histoire, mais Andy Murray se retrouve dans une situation bien inconfortable. Il a annoncé ces derniers jours qu'il prendrait une décision dans le courant du mois. La pression est forte et pourrait bien faire céder l'Ecossais...