ATP - Golding et le manque de courts au Royaume-Uni
Par Christophe de JERPHANION le 18/12/2014 à 14:01
Oli Golding a seulement 21 ans, et pourtant, ce jeune et prometteur joueur britannique, vainqueur de l'US Open juniors en 2011, a mis un terme à sa carrière professionnelle en 2014. En 3 saisons chez les pros, il n'aura jamais fait mieux qu'une 327e place au classement ATP, au printemps dernier.
Il revient dans un entretien au Telegraph sur cette expérience mais aussi sur la difficulté pour les jeunes Britanniques de s'imposer dans le monde du tennis de haut niveau, en raison du trop faible soutien qui leur est accordé par la fédération britannique de tennis. Et la fin annoncée du programme destinée aux joueurs aspirant au haut niveau au National Tennis Centre a fini de le décourager.
"J'avais du mal à trouver des conditions d'entraînement de suffisamment bonne qualité. Quand j'ai appris que le NTC allait fermer, j'ai décidé de partir et de m'installer en France. Mais, cela aurait fait 15 semaines de plus par an loin de la maison, et ce n'est pas un secret, j'ai du mal avec ces longs voyages", explique-t-il, dans ce qui est son premier entretien public depuis sa décision de prendre sa retraite.
"Juste avant de partir à l'étranger, j'ai joué une série de tournoi très difficiles à Taiwan et au Kazakhstan. Et là, j'ai pensé que si j'avais déjà du mal à faire cela alors que j'étais basé à Londres, ça allait être encore pire quand je serai en France.
C'est étonnamment difficile de trouver des places pour jouer à Londres. Soit les clubs ne sont pas chauds pour accueillir des joueurs de haut niveau, soit, s'ils le sont, ils n'ont pas les équipements adéquats. Le fermeture du NTC est très frustrante, parce que je suis né à un quart d'heure de ce lieu. Je ne dis pas qu'il s'agit d'une mauvaise décision, mais ça ne m'a pas aidé", explique Oli Golding.
"C'est difficile pour la Fédération. Elle est riche en termes d'argent, mais pauvre en infrastructures. En Europe, les clubs sont plus intéressés par la formation de joueurs. Ici, tout tourne autour de l'argent. Ils ne veulent pas de joueurs vendant s'entraîner gratuitement quand ils peuvent louer un court 27 livres de l'heure.
Autour de moi, il n'y a que des courts en gazon artificiel ou en macadam, deux surfaces sur lesquelles on ne joue aucun tournoi. Cela coûte moins cher à installer, cela résiste mieux à la météo de ce pays et c'est plus facile de jouer dessus pour les joueurs plus âgés que sur terre battue. Sur ce gazon artificiel, il est impossible de jouer plus de 3 ou 4 coups par échange. Les gens se demandent pourquoi on a tant de mal à former des joueurs de haut niveau dans ce pays, voilà un début de réponse", conclut Oli Golding, dans cette tribune où il retrace son expérience.
Il y a quelques semaines, c'est Jamie Murray, le frère d'Andy, qui avait dénoncé le manque criant d'infrastructures disponibles à travers le pays pour les tennismen de sa Gracieuse Majesté.
Single most important factor that gave myself and Andy the opportunity to become pro tennis players was living 10mins from indoor courts.
— Jamie Murray (@jamie_murray) 26 Novembre 2014