ATP - J.W. Tsonga : "On entretient un climat négatif"
Par Christophe de JERPHANION le 28/01/2015 à 13:53
Jo-Wilfried Tsonga a accordé ce mercredi un long entretien au quotidien L'Equipe, dans lequel il évoque, outre son état de santé, le bilan décevant du tennis français en Australie, avec aucun représentant en huitièmes de finale, malgré un important contingent. Et, pour le n°1 Français, qui rappelle malicieusement qu' "il manquait peut-être quelqu'un", ces mauvais résultats pourraient aussi s'expliquer par la mauvaise ambiance qui entoure les joueurs tricolores actuellement, ce qui ne leur permet pas d'obtenir de meilleurs résultats.
"On ne crée pas les conditions pour donner confiance aux joueurs. Dès qu'un gars ose parler de ses ambitions, on lui coupe les pattes. Laissez-le croire ce qu'il veut !Y a que comme ça que ça peut marcher. Depuis quelques mois, le climat n'est pas très porteur. Au lieu de trouver des solutions aux problèmes, on les ressasse. On entretient un climat négatif. Regardez l'année dernière. J'ai joué 3 mois en étant en pleine possession de mes moyens, je finis 12e mondial, je gagne un Masters 1000, et pourtant, on a retenu que du négatif. Si je ne suis pas blessé au bras, je fais tout péter en fin d'année", explique le n°1 Français, apparemment très remonté.
Et ce n'est pas tout : "J'ai été beaucoup critiqué ces derniers temps. On a dit de moi: "il a peur". Peur de quoi ? Peur de qui ? Je n'ai pas peur moi. C'est quand même bizarre de penser ça. On a oublié le début de l'histoire. Du coup, je ne suis pas un symbole de réussite. On est quatre de la même génération à avoir été top 10. C'est du jamais vu en France, et pourtant on n'est pas des symboles de réussite", explique Jo-Wilfried Tsonga, qui rappelle son début de sa carrière, gâché par des soucis de dos, la finale de Grand Chelem en Australie, le titre à Bercy, une présence continue dans le Top 15 montial...
Et, dans son viseur, les anciens joueurs devenus consultants au lieu de s'impliquer au bord des courts, auprès des joueurs : "S'ils savent tant de choses, s'ils sont si bons, pourquoi ne viennent-ils pas nous les apprendre ? On doit être le seul pays où les meilleurs anciens ne travaillent jamais avec les joueurs en activité. Y a pas de pont. Le lien, il n’est pas bon", dit Jo-Wilfried Tsonga, qui conclut avec ironie : "En France, on n'a pas de bons joueurs mais on a de très bons consultants".
Moralité, Yannick Noah n'est pas le seul glorieux ancien à faire l'objet de virulentes critiques de la part de l'actuel n°1 Français. Décidément, le tennis français n'a pas fini de panser les plaies ouvertes en fin de saison dernière, après la défaite en finale de Coupe Davis.