ATP - Le Chili ne veut plus être la risée du monde entier
Par Clémence LACOUR le 26/07/2016 à 15:09
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Le monde du tennis chilien voit rouge contre sa fédération. Autrefois à la pointe du tennis mondial, avec des joueurs comme Nicolas Massu (ex n°9 ATP, champion olympique en 2004), Marcelo Rios (ex n°1), Fernando Gonzalez (ex n°5) et d'autres encore, le Chili est maintenant à la traîne. Son premier joueur est classé au-delà de la 100e place : il s'agit de Gonzalo Lama, 164e. Alors que leur Fédération semble se désintéresser du classement mondial, les anciennes gloires, qui se battent pour faire remonter leur pays dans l'élite, voient rouge et ont publié une lettre ouverte pour expliquer leur point de vue et réclamer deux choses : des terrains praticables pour les grands rendez-vous de la Coupe Davis que le Chili pourrait être amené à jouer, et la démocratisation du tennis afin d'avoir un vivier de joueurs plus important.
Le tennis : un sport historique au Chili
Les auteurs de la lettre ouverte ont tenu à rappeler que le tennis est un sport historique au Chili, et, naguère, une source de joie et de fierté. Les résultats, de fait, étaient brillants, auparavant, en Coupe Davis comme aux Jeux, le pays brillait et rapportait la gloire des terrains. "(...) C'est toujours un grand moment pour nos joueurs lorsqu'ils représentent notre pays lors de la Coupe Davis. Nombreux sont les joueurs emblématiques à avoir joué pour nos couleurs (...). Cette année, nous avions une équipe composée de jeunes joueurs qui sont à même de créer des surprises. Le tennis est le sport qui a apporté le plus de succès au Chili, avec des médailles, et des places de n°1 à l'ATP", ont-ils rappelé dans un communiqué.
Un constat amer après la gloire d'antan
Mais comment pratiquer le tennis à ce niveau-là, quand, à présent, tout semble partir à vau-l'eau. Les raisons de hurler ne manquent pas selon Marcelo Rios et ses compatriotes : des terrains indignes des compétitions internationales, une image dégradée,... Rien ne va plus, alors que les matchs des barrages approchent et que la gloire d'antan s'éloigne. Le pays manque à présent d'infrastructures et de licenciés. "C'est pour toutes ces raisons que nous ne pouvons tolérer la situation du tennis au Chili. Lors de cette Coupe Davis, nous avons vécu la pire humiliation pour des joueurs. Non seulement nous avons fait jouer nos adversaires sur un terrain qui était indigne de cette compétition, (...) mais en plus, nous avons eu l'impression d'avoir été jetés dans la gibecière des oublis. Ça fait maintenant 25 ans que le Chili est, à cause de l'état de ses terrains, la risée des joueurs du monde entier. Chaque année, nous devons nous justifier auprès des autres nations, et espérer que l'année d'après, il y aura des améliorations. (...) Nous ne sommes pas entendus. (...) Quand Massu et Gonzalez ont ramené une médaille olympique (Athènes 2004), ils avaient été reçus par le Président. Tout n'était alors que joie et promesses. Mais rien ne s'est traduit dans les faits. Quand Marcelo Rios est devenu n°1 mondial, il s'est passé la même chose. Il semblerait bien que l'on doive attendre un miracle pour qu'un joueur émerge au plus haut niveau, qu'il faille compter sur les sacrifices de sa famille, mais jamais on ne se préoccupe de développer notre sport."
Les exigences des anciennes gloires
Il y a donc urgence, avant de voir le Chili complètement sombrer dans les profondeurs et les abysses du tennis. Marcelo Rios et les siens ont cependant des propositions à faire. Ils sont prêts à continuer leur action, à épauler les joueurs du pays... Mais veulent être aidés par les instances politiques : le Gouvernement, et la Fédération. "Nous en sommes arrivés au point où le gouvernement et la Fédération doivent rendre au tennis tout ce qu'il a apporté au pays. Il n'est pas acceptable que nous n'ayons pas de terrain au niveau de la mer pour accueillir une rencontre de Coupe Davis. (...) Nous ne pouvons pas non plus tolérer que nos joueurs soient la risée de l'Amérique du Sud et que nous présentions au monde un visage qui laisse à penser que nous ne sommes des moins que rien. En plus d'une réhabilitation des terrains, nous souhaitons que soit établi un vaste plan de démocratisation du tennis."(...) Nous avons du potentiel, nous avons des joueurs qui ont la niaque, et qui sont disposés à se sacrifier, mais l'État ne nous tend pas la main pour nous aider à nous développer. Nous, nous allons prendre nos responsabilités. Nous aiderez-vous ?"
De Parte de todos nosotros para las personas responsables del Tenis en Chile... pic.twitter.com/LKRvQc0X04
— Marcelo Rios Mayorga (@MarceloRios75) 25 juillet 2016