ATP - Le Masters 1000 à Paris et BNP Paribas c'est fini ?
Par Clémence LACOUR le 06/02/2017 à 13:43
Vidéo - La promo FFT pour Roland-Garros
En 1984, naissait le tournoi de Paris-Bercy, parrainé par la BNP Paribas, qui était déjà partie prenante de Roland-Garros depuis 1973. En 2017, l'histoire d'amour entre la banque et la FFT a pris du plomb dans l'aile, selon L'Equipe de ce jour. Il faut dire qu'en 2016, la FFT a souffert d'une mauvaise image de marque : soupçons de trafics d'influence, de ventes illégales de billets du Grand Chelem parisien, traverses judiciaires du chantier de modernisation du stade, placement partiel sous tutelle... De quoi échauder plus d'un partenaire au moment même où les contrats arrivaient à échéance : depuis le 31 décembre, la banque n'est plus en contrat avec la FFT.
Un accord conclu après une âpre négociation
Selon L'Equipe ce 6 février, les sommes à présent réclamées par la FFT à BNP Paribas sont trop importantes : de 10 M€ annuels jusqu'en 2016, elle se serait ainsi vu réclamer plus de 200 M€ sur dix ans pour Roland-Garros. Les sources du journal croient même savoir qu'elle a envisagé un temps de quitter le tournoi de la Porte d'Auteuil. Après une grosse frayeur, les deux partenaires se seraient finalement mis d'accord sur deux baux successifs de cinq ans pour près de 150 M€. Par contre, BNP Paribas ne donnera plus son nom au tournoi de Bercy.
La partie continue avec les autres partenaires
IBM et Peugeot, dont les contrats arrivent aussi à échéance, renégocient également. A IBM, on déclarait en juin par la voix de Claire Herrenschmidt : "En ce moment nous retravaillons notre portefeuille de partenariats sportifs pour bien s’assurer que l’histoire qu’on va raconter à travers ce partenariat reflète notre stratégie et notre positionnement de marque. On utilise le sport comme vitrine technologique. Une fois de plus, apposer notre logo ne nous satisfait pas. L’association de la marque IBM aux besoins technologiques de l’évènement est importante." Et Didier Barbé ajoutait : "Une fois de plus, nous regardons deux axes. Un : est-ce que l’histoire racontée correspond à ce que je veux dire et Deux : qu’est-ce que je peux construire avec vous ?" Pour l'heure, explique L'Equipe, les deux entreprises font silence, une visibilité accrue sur des sessions de nuit, rendues possibles grâce au nouveau stade, ne les intéresserait cependant pas. L'entreprise Fedex, le convoyeur de billets depuis 2002, a, elle, décidé de lâcher l'éponge. Son créneau serait repris par Emirates, déjà partenaire du tournoi depuis 2013, pour 3 millions d'euros annuels environ selon France 24. Ce contrat de 5 ans devrait donc bien être reconduit après 2018, d'autant que la compagnie aérienne a besoin de notoriété et sent bien sur un tournoi qui porte le nom d'un aviateur. Du côté de Peugeot, le 26 mai , on se voulait rassurant : "Tout ce qui est sorti dans la presse n'était pas très positif, mais ça ne va pas nous faire quitter le tournoi. Et puis l'arrivée de Guy Forget est un très bon signe. Après 32 ans, la question de savoir si on veut rester ne se pose plus", déclarait responsable du sponsoring et des partenariatstoujours à L'Equipe. Mais avec les grains de sable accumulés...
Trouver des solutions pour attirer
Trouver de nouvelles solutions pour attirer de nouveaux sponsors, faire face aux coûts du nouveau Roland-Garros, et garder attractifs les deux fleurons des tournois français que sont le Grand Chelem et le Master 1000, c'est l'actuel défi de la FFT. Lionel Maltese, spécialiste du management du sport et qui s'est engagé pour Bernard Giudiccelli reconnaît au micro de L'Equipe : "Les négociations sont difficiles et je pense que certains partenaires n'ont plus confiance en la Fédération. (...) L'argument de la visibilité ne suffit plus, la Fédération doit innover en proposant aux sponsors de nouveaux contenus". Autrement dit, il va falloir innover et sans doute assainir un climat délétère au sein des instances afin de ne pas brouiller le message. Didier Barbé, d'IBM, insistait cet été : "Pour nos partenariats actuels, on s’est aperçu que c’était des sports qui portaient des valeurs, une certaine éthique à des niveaux qui correspondaient à nous."