Tennis. ATP - Le projet participatif au Maroc de Khalil Arazi
Par Christophe de JERPHANION le 13/01/2015 à 20:29
Pour les fans de tennis, le nom d'Arazi sonne comme synonyme d'immense talent. Mais, ce n'est pas Hicham, l'ancien 22e joueur mondial, que France 24 est allé rencontrer. C'est son frère Khalil, professeur de tennis au Maroc, qui vient de lancer un projet participatif visant à développer le tennis dans les zones rurales du pays.
Il faut dire que, après l'époque dorée incarnée par Hicham Arazi et Younes El-Aynaoui, le tennis marocain s'est endormi. On compte désormais moins de 10 000 licenciés et le joueur le mieux classé à l'ATP en ce début d'année, le trentenaire Lamine Ouhab, ne pointe qu'au 586e rang... Seul point positif, on joue toujours à haut niveau dans le pays, grâce à des tournois comme le Challenger qui se déroule cette semaine à Casablanca, ou le tournoi ATP qui se tiendra dans la même ville en avril.
Justement, le projet de Khalil Harazi est de relancer la passion pour le tennis au Maroc en essayant d'en démocratiser la pratique jusque dans les régions les plus reculées. Il travaille d'ailleurs actuellement à la construction d'un court à Talamt, une commune du sud du pays.
"Dans cette commune, les enfants ne disposent d'aucune installation sportive, en dehors de quelques terrains de football, aménagés de manière très sommaire. L'idée est de leur permettre de pratiquer le tennis sur un court proche de chez eux, pour qu'ils se fassent une idée du 'vrai tennis'", explique Khalil Harazi, qui a reçu le soutien d'anciens pros marocains dans son projet.
Il a aussi lancé une campagne de financement participatif qui s'achève dans quelques jours. Par ce biais, il a récolté 2400 euros, plus que ce qu'il espérait obtenir. Cette somme sera utilisée pour installer à Talamt un court de tennis qui a été offert par la ligue de Normandie et qui attend actuellement dans les Yvelines de pouvoir rejoindre son nouveau site d'ici deux à trois mois, si tout se passe comme prévu.
"Dans un premier temps, ce site accueillera un seul terrain sur lequel je pourrai initier les jeunes et les entraîner afin qu'ils puissent, à terme, participer à des tournois dans les clubs environnants (Agadir, Taroudant, Tiznit…). J'ai essayé de contacter la Fédération marocaine de tennis qui m’a précisé qu'ils ne pouvaient débloquer d’aides qu’aux associations sportives déjà structurées en club. Du coup, lors de l’installation du terrain, nous créerons une association et demanderons son affiliation à la FRMT afin d’être soutenus financièrement", précise Khalil Arazi, interrogé par France 24.
Avec le soutien, financier mais pas seulement, de son frère, l'éducateur espère que son club pourra voir le jour avant la fin de cette année. Avec un credo : susciter des vocations, détecter des talents et fournir l'encadrement indispensable pour qu'ils s'épanouissent.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site du projet participatif de Khalil Harazi.