ATP - Marc Rosset : "On s'ennuie devant Djokovic-Murray"
Par Christophe de JERPHANION le 03/02/2015 à 14:15
Pour beaucoup, cette quinzaine australienne qui vient de s'achever ne restera pas comme l'une des éditions les plus passionnantes ou les plus spectaculaires de l'Open d'Australie. Ce mardi, dans la Tribune de Genève, Marc Rosset champion olympique et ancien demi-finaliste, ne cache pas sa déception, et comme il n'a jamais eu la langue dans sa poche, ça cingle. Avec une première explication, pour lui :
"Selon moi, le problème No 1 réside dans le principe des 32 têtes de série. A cause de ça, les meilleurs mondiaux n’ont généralement pas besoin de faire de gros efforts pour passer les quatre premiers tours. Du coup, ils arrivent en quarts de finale avec presque dix jours d’entraînement dans les jambes et ne sont pas usés. Ce qui rend la tâche de leurs adversaires encore plus compliquée dans la dernière ligne droite", explique le Suisse.
Faut-il alors revenir à 16 têtes de série, comme c'était le cas avant 2002 ? Le cruel paradoxe de cette Open d'Australie, c'est que, malgré les défaites précoces de Roger Federer et de Rafael Nadal, le Big Four s'est reconstitué presque naturellement en haut du classement ATP, ce lundi. Et la nouvelle génération, attendue au tournoi, a encore raté le coche, atteignant, au mieux, les quarts de finale...
"Je crois aussi que ces jeunes sont encore loin du compte. J’ai par exemple trouvé lamentable l’attitude de Nishikori contre Wawrinka à Melbourne la semaine passée. Et puis, Raonic me paraît trop limité en dehors de son service. Je ne le vois vraiment pas gagner un titre majeur tout prochainement", explique encore Marc Rosset, avec son franc-parler coutumier.
Alors, que faire pour brouiller les cartes et ébranler une hiérarchie inamovible ? Pour cela, Marc Rosset verrait bien l'installation de surfaces plus rapides. Mais l'on sait que, dans ce domaine, il est largement minoritaire. Et il s'attend à revoir beaucoup d'affrontement Djokovic/Murray, comme celui de dimanche. Ce qui ne l'emballe guère...
"Devant ces matches, on s’ennuie. C’est à chaque fois le même scénario. Ils peuvent s’affronter à cinquante reprises, ce sera cinquante fois pareil. Alors qu’avec Federer, il y a toujours quelque chose de nouveau qui nous est proposé", lâche l'ancien capitaine de l'équipe suisse de Coupe Davis.
Mais Roger Federer a 33 ans, son dernier titre en Grand Chelem remonte à 2012 et, quoi qu'il arrive, il ne représente sans doute plus l'avenir du tennis, dont il a symbolisé un âge d'or.