ATP - Marin Cilic : "J'ai beaucoup mûri cette saison"
Par Christophe de JERPHANION le 20/11/2014 à 10:58
Marin Cilic a remporté en septembre, à la surprise générale, l'US Open, devenant le 3e homme hors Big Four à remporter un titre du Grand Chelem depuis 2005. Ce mercredi, la chaîne américaine CNN a publié sur son site un long reportage consacré au joueur croate et à cette expérience extraordinaire. Le 9e joueur mondial y revient sur les semaines qui ont suivi ce titre, mais aussi sur les moments de doute, sa suspension et sa fin de saison.
Mais c'est d'abord de sa relation personnelle, amicale et professionnelle avec Goran Ivanisevic, seul autre joueur croate à avoir remporté un titre majeur, qu'il parle. Une collaboration qui renforce encore les sensations de ce titre, car les deux hommes se connaissent de longue date.
"C'était une expérience vraiment gigantesque pour moi. Goran Ivanisevic était mon idole, comme pour la plupart des enfants Croates. Il venait juste de gagner Wimbledon, j'étais un garçon de 14 ans qui jouait au tennis avec lui. C'était un rêve qui devenait réalité".
Le retrouver des années plus tard comme entraîneur n'avait donc rien de surprenant : "C'était la décision évidente. Goran
Ivanisevic faisait partie de mon entourage et de mon équipe avant et c'était un ami proche. Quand j'ai rompu avec Bob Brett, nous avons parlé avec Goran Ivanisevic pour savoir s'il pouvait m'aider ou pas. Il sentait que je pouvais beaucoup progresser".
Mais, avant de soulever son premier trophée majeur, Marin Cilic a connu une période terriblement difficile : des mois de suspension pour avoir pris un produit interdit. Il a reconnu les faits, plaidé l'erreur et la bonne foi, mais a été sévèrement condamné.
"Ces quatre mois ont été très éprouvants, c'était une période difficile, mais j'ai appris beaucoup de choses. J'ai mûri et j'ai mieux cerné les priorités dans ma vie et ce que je voulais accomplir dans ma carrière. J'ai l'impression que je me suis plus poussé durant cette année et que j'étais un peu plus motivé.
Cela vous donne toujours un petit plus et, quand vous êtes au sommet dans le tennis, même un petit pourcent fait une grosse différence. Ce que j'ai fait l'an passé, quand je travaillais et préparais cette saison, m'a aidé à accomplir ce que j'ai fait cette année. J'ai démarré cette saison en me sentant vraiment bien, peut-être mieux que jamais".
Marin Cilic a terminé sa splendide saison sur un Masters raté, à Londres, la semaine passée. A l'O2 Arena, il n'a pu isncrire que 6 jeux lors de ses deux premiers matches contre Novak Djokovic et Tomas Berdych : "C'est un peu décevant de jouer de
cette façon. Je ne m'y attendais pas. Mais j'étais un peu fatigué et mon corps l'a ressenti sur le court".
Mais désormais, place au repos et à la préparation de la nouvelle saison. Et, si le Croate avoue avoir déjà revu au moins 10 fois le DVD de sa finale de l'US Open face à Kei Nishikori, c'est avec impatience qu'il attend désormais la réplique du trophée qui lui revient et qu'il pourra garder en souvenir de sa formidable quinzaine.
"La réplique du trophée n'est pas encore arrivée. Elle a été fabriquée à New York, donc j'espère qu'elle arriver la semaine prochaine. Je vais la mettre dans mon appartement de Zagreb et je vais devoir la lustrer chaque jour !"
Son retour au pays a été simplement énorme, à la surprise même de ce garçon plutôt timide et discret : "Je ne pensais pas que ça aurait autant de signification, mais, quand je suis rentré au pays, j'ai pris conscience des effets que cela avait sur les gens.
C'était un des plus grand moments du sport croate mais je ne pensais pas que ça allait à ce point changer la vie des gens pour une semaine ou même un mois. Tous les gens que j'ai vus étaient tous extrêmement heureux. Ils étaient incroyablement fiers et on a cessé de me féliciter dans la rue. Pouvoir rendre heureux tant de gens est vraiment une de mes grandes satisfactions".
Désormais membre du Top 10 et vainqueur de Grand Chelem, Marin Cilic sera attendu en 2015 et devra confirmer ses progrès, sans doute dès l'Open d'Australie. Un double challenge que le joueur semble prêt à relever, avec l'aide précieuse d'un Goran Ivanisevic, parfait dans le rôle du mentor.