ATP - Monte Carlo - Rublev : "C'était irréel de jouer contre Rafa..."

C'est sans doute l'une des plus belles victoires de sa jeune carrière avec celle face à Roger Federer à Cincinnati en 2019. Andrey Rublev a fait trembler le Rocher en éliminant dès les quarts de finale Rafael Nadal, n°3 mondial, et onze fois vainqueur à Monte-Carlo. Une victoire très convaincante du 8e mondial qui a su imposer sa puissance au Majorquin pourtant sur sa surface de prédilection. De plus le Russe a réussi à gérer mentalement le retour du Taureau de Manacor, qui mené 2-6 2-4 avait trouvé les ressources pour égaliser à un set partout. Une configuration rarement favorable face au big 3. Pourtant, Rublev, qui l'a déjà avoué lui-même, est parfois en deçà mentalement, a cette fois su gérer en patron et a continué son travail de sape. Après un match d'une haute intensité, il se qualifie pour la seconde fois d'affilée en demi-finale de Master 1000, après Miami en mars, et joeu ce samedi pour une place en finale contre le Norvégien Casper Ruud.

Vidéo - Andrey Rublev après sa victoire contre Nadal à Monte-Carlo !

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J'aimerais savoir si vous considérez celle-ci comme la victoire la plus importante de votre carrière ?

Je veux dire, cela dépend de quel côté regarder. Si nous regardons cela par rapport à un joueur, Rafa, qui est le meilleur joueur sur terre battue de l'histoire, alors bien sûr, c'est l'une de mes meilleures victoires à coup sûr. Comme lui ou Roger ...Mais si vous regardez d'une manière de l'autre côté, comment il se sent, comme à coup sûr qu'il n'a pas joué son meilleur niveau aujourd'hui. Dans sa position est si difficile quand les gens s'attendent à ce que vous soyez le meilleur joueur sur terre battue et que vous devez gagner par oui ou par oui à chaque fois. Vous ne pouvez pas perdre sur terre battue parce que vous êtes le meilleur. C'est tellement difficile de jouer avec ce sentiment. Chaque fois que vous devez jouer même un grand joueur, comme Djokovic ou quelqu'un d'autre, les gens s'attendent toujours à ce que Rafa gagne parce que c'est de l'argile. C'est tellement difficile de jouer à chaque fois avec ce sentiment.Il fait cette année après année. Il gagne tous les tournois ou va en profondeur à chaque fois sur des tournois d'argile. C'est incroyable comment il gère cela. C'est pourquoi il fait partie des légendes.Cela dépend donc de quel côté il faut le regarder."

Vous avez eu l'occasion de faire une double pause dans le deuxième set, puis il a pris le deuxième set. Comment avez-vous réussi à garder votre sang-froid ? Vous mentionnez souvent que c'est votre tête qui vous affecte. Comment as-tu géré ça ?

 Pour être honnête, je ne sais pas. Je veux dire, toute la situation était étrange. Je veux dire, ce n'était pas réel que je gagnais 6-2, 3-1, ayant des points d'arrêt pour la deuxième pause.Ce n'était pas réel. J'ai probablement compris à l'intérieur que quelque chose allait changer. Ça ne peut pas être comme ça tout le match. Si c'est comme ça tout le match, alors je ne sais pas, probablement Rafa a eu son pire jour de sa vie.Je ne sais pas. C'était irréel de jouer contre Rafa sur terre battue et de gagner 6-2, 3-1, avoir des points de rupture pour une double pause. Gagner une double pause, 6-2, 4-1, est quelque chose d'irréel.Je comprends à ce moment-là et je comprends à coup sûr, même les jeux précédents sur mon service, j'économise quelques points d'arrêt. Je comprends avec certitude que dans un instant, il va probablement renverser la vapeur et il va me briser. À la fin, il l'a fait.Dans ma tête, bien sûr, j'étais un peu déçu. Mais j'acceptais toujours cela. J'étais un peu prêt pour ça. Je me dis juste, d'accord, continue de jouer de la même manière et nous verrons ce qui va se passer.

Non seulement vous avez gagné après avoir perdu le deuxième set contre Rafa, mais aussi contre Roberto hier. Pouvez-vous commenter les améliorations que vous avez apportées du côté mental de vos jeux. Quels sont les principaux facteurs de ces améliorations ?

"Je veux dire, je dirais que cette semaine, je contrôle très bien mes émotions. À la fin, c'est la clé. Surtout avec Robert, si je laissais faire preuve d'un peu d'émotion, je perdrais à coup sûr hier parce qu'il gagnait avec une pause. Il avait des points de rupture pour la deuxième pause. Deuxième set, il remportait une double pause. Troisième set, j'ai fait une pause et il est revenu. Si je montrais un peu d'émotion, je perdrais à coup sûr.Même chose aujourd'hui avec Rafa. Si, après le deuxième set, je disais quelque chose ou si je voulais montrer des émotions, le troisième set sera certainement terminé, sera 6-2 pour lui. Je suis donc content d'avoir pu gérer ça.On verra. Je ne sais pas. La façon dont je suis, je suis très émotive. Je peux passer de zéro à cent. Le lendemain peut être complètement opposé. C'est ce que j'ai encore besoin d'apprendre et de m'améliorer, pour apprendre à être comme ça la plupart des matchs.

En tant que joueur, avez-vous déjà pensé que vous alliez le battre ?

Je veux dire, bien sûr, quand j'étais enfant, je savais que quand je le serai - parce que dans ma tête quand j'étais enfant, bien sûr, je rêvais seulement que je vais jouer au tennis. Il n'y avait pas de plan B ou de plan C. Dans ma tête, c'était seulement que je vais être un joueur de tennis professionnel.Pendant que j'imaginais cela, bien sûr, dans ma tête, c'était, d'accord, je vais avoir 22 ans ou quelque chose du genre, Rafa aura encore 30 ans. C'est sûr qu'il jouera toujours au tennis. Bien sûr, j'imagine que nous allons nous rencontrer avant qu'il ne termine sa carrière. Bien sûr, dans ma tête j'imaginais que ce serait super d'avoir la chance de le battre (souriant). Mais c'était un gamin, alors ...

C'est un tournoi très spécial. Je n'ai jamais vu dans le même tournoi Djokovic dire, j'ai joué le pire match de ma vie, puis écoutez Nadal qui vous a rendu hommage pour votre victoire, a dit que vous avez très bien joué, mais il a aussi dit que son service était un désastre. Pensez-vous que cela pourrait être dû à l'âge, à l'inactivité? Comment l'expliquez-vous ?

Non, bien sûr, ce n'est pas à propos de l'âge. Je me souviens que même mon match contre Rafa à Londres était complètement opposé. Je ne pouvais pas faire servir. J'étais au service du désastre. Il servait si bien tout le match.Donc c'est juste que ces choses arrivent. Un jour vous ressentirez quelque chose de mieux, un jour vous ressentirez quelque chose de pire. Cela fait partie du jeu, du sport. Aujourd'hui j'ai eu un peu de chance, surtout au premier set, il ne sentait pas vraiment bien le service. Ensuite, je pense qu'à partir du milieu du deuxième set, il a commencé à faire des doubles. Il ne faisait pas un double. Quoi qu'il en soit, je ressens la même chose. Je pense que c'est vraiment difficile à servir. C'est comme je l'ai dit un peu avant, je pense que c'est à cause de l'angle du terrain, c'est un peu comme ça, comme un triangle. En raison de l'angle, il semble que le filet est plus haut. C'est vraiment difficile à servir .Je sens depuis le premier match jusqu'à aujourd'hui que ce n'est pas facile de servir ici.