ATP/WTA - Le tennis fait un véritable carton au Canada
Par Christophe de JERPHANION le 21/12/2014 à 11:44
C'est une grande première pour le tennis au Canada : l'été dernier, il a été la discipline sportive la plus médiatisée dans le pays, devant le hockey ou le football. C'est dire la popularité incroyable dont bénéficient désormais Eugenie Bouchard et Milos Raonic, tête de file nationaux. Mais n'oublions pas Vasek Pospisil, vainqueur du double à Wimbledon face aux frères Bryan à l'issue d'un match à suspense, ou encore Daniel Nestor.
Mais, désormais, comme l'explique le quotidien La Presse, il va falloir gérer au mieux ce formidable potentiel. Ce qui ne s'annonce pas aussi simple que cela. Du fait, d'abord, de l'éternelle séparation entre le Canada francophone et le Canada anglophone.
Ainsi, Tennis Canada, la fédération canadienne, possède un bureau à Toronto et un à Montréal, et le changement de direction qui s'est produit au printemps, a nécessité une période d'ajustement. En effet, Michael Downey, grand artisan de l'éclosion de cette nouvelle génération talentueuse, est parti diriger la fédération britannique, et a été remplacé par Kelly Murumets.
"Il y a eu une période de flottement. J'ai souvent vu ça lorsqu'une nouvelle personne prend les commandes d'une entreprise. Les gens se posent des questions. Lorsqu'on change de direction, on change forcément de style de gestion", explique John LeBoutillier, président du conseil d'aministration de Tennis Canada.
Exemple-type de ce flou artistique, la présentation devant le conseil d'administration d'un plan stratégique en vue des prochaines années, d'abord prévu pour ce mois-ci, a été retardé de 12 mois.
"L'échéancier initial était trop ambitieux. Nous avons convenu de prendre l'année 2015 pour élaborer le plan. Nous voulons travailler de près avec les fédérations provinciales afin de pousser le développement du tennis et de construire de nouveaux centres", dit encore John LeBoutillier.
Malgré cela, la spécificité du tennis canadien, bicéphale, semble fonctionner. La Coupe Rogers, qui fait alterner un tournoi masculin et un tournoi féminin entre Montréal et Toronto chaque année, est une vitrine rentable, même si son organisation peu orthodoxe, peut sembler bien trop compliquée. Mais, c'est encore insuffisant pour la nouvelle direction, qui vient de créer un nouveau poste au sein de Tennis Canada, chef du marketing, et, prochainement, c'est un poste de directeur des ressources humaines qui sera bientôt mis en place et installé à Montréal.
Plus question pour Toronto, de vouloir prendre seul les commandes du tennis canadien et la réussite du tournoi et du Centre national d'entraînement de Montréal ont profité à tout le tennis canadien, ce que semble avoir bien compris et pris en compte la nouvelle direction de la fédération.
Mais, désormais, il va falloir faire fructifier les succès sportifs, en termes d'images, de diffusion et, pourquoi pas, en réussissant à faire venir de nouveaux tournois sur le sol canadien, comme à Vancouver, par exemple.