Cincinnati - Johnson n'en finit pas de progresser

A Washington, Steve Johnson avait fait des ravages chez les plus gros serveurs du circuit, battant John Isner puis Ivo Karlovic, mais cédant finalement sous les aces de Milos Raonic, futur vainqueur du tournoi. A 24 ans, ce Californien né à Orange une veille de Noël réalise sa meilleure saison sur le circuit ATP. 55e cette semaine, il a éliminé ce mercredi le Letton Ernests Gulbis au Masters 1000 de Cincinnati pour atteindre pour la première fois les huitièmes de finale d'un tournoi de cette catégorie. Il y retrouvera ce jeudi Milos Raonic, peut-être pour une revanche.

Mais qui est ce garçon, qui bénéficie d'une incroyable réputation de joueur universitaire et éclot, assez tardivement au plus haut niveau ? Il a tenu une raquette en main dès l'âge de 2 ans, rend souvent hommage à son père, à qui il estime tout devoir, a pour idoles Pete Sampras et Andre Agassi, somme toute assez logique quand on est né en 1989.

Membre 4 années consécutives des équipes vainqueurs des championnats chez les moins de 18 ans, un record, Steve Johnson se fait un nom sur le circuit NCAA, le circuit universitaire américain, où il remporte le titre en 2011 après avoir réussi une incroyable série de 72 victoires consécutives ! Il est, à ce jour, le joueur univers le plus décoré de l'histoire.

Reste à franchir le pas vers le circuit professionnel. Si le circuit universitaire américain forme de nombreux joueurs de qualité, rares sont ceux qui font ensuite carrière au plus haut niveau. Soit par choix d'une autre vie, soit parce que cette carrière demande trop de qualités autres que purement sportives, en particulier le mental, les sacrifices, les voyages...

Steve Johnson n'est vraiment arrivé sur le grand circuit qu'en 2011 et se révèle à l'été 2012. Il remporte le Challenger d'Aptos, en Californie, puis, profite d'une wild card pour passer deux tours à l'US Open, en battant au passage, déjà, Ernests Gulbis, alors en pleine déconfiture. Il chute au 3e tour contre Richard Gasquet, mais ce bon parcours lui permet d'entrer dans le top 200.

Pour autant, il reste essentiellement cantonné au circuit Challenger, ne faisant que de rares apparitions sur le circuit principal. En 2013, il n'y joue que 14 matches pour seulement 4 victoires. Mais sa victoire au Challenger sur gazon de Nottingham lui permet d'entrer pour la première fois dans le Top 100. Quelques semaines, seulement, mais la progression est là.

Battu dès le premier tour par Tobias Kamke à l'US Open, il retombe autour de la 150e place, mais ne se décourage pas, repart sur les Challengers et apprend son métier de joueur professionnel. il va vraiment exploser en 2014. Dès le début de l'année, il sort des qualifications pour atteindre les quarts de finale à Auckland, en battant au passage Marcos Baghdatis et Kevin Anderson.

Il fait encore mieux en février, avec une première demi-finale dans un tournoi ATP, à Delray Beach. Là encore, il est sorti des qualifications et bat Tommy Haas et Feliciano Lopez avant de chuter contre le même Kevin Anderson, qui ne s'est pas laissé piéger deux fois. Encore présent sur le circuit Challenger, Steve Johnson remporte le titre au Gosier avant de perdre en finale à Bordeaux contre Julien Benneteau.

Quart de finaliste à Newport puis Washington, cet été, il s'épanouit vraiment, gagne en régularité et est récompensé en atteignant cet été son meilleur classement, 54e. Son bon parcours dans l'Ohio va lui permettre de l'améliorer encore la semaine prochaine et sans doute, d'entrer pour la première fois dans le Top 50 mondial. Ce droitier qui mesure 1,88m s'appuie sur un bon service et une bonne lecture du jeu pour poursuivre sa progression. Sans être incroyablement spectaculaire, ce joueur appliqué et efficace est l'une des grandes satisfactions du tennis US cette saison et on devrait de plus en plus en entendre parler.

A quelques jours de l'US Open, il arrive en grande forme. Voilà un joueur sur lequel il ne fera pas bon tomber dans les premiers tours du dernier Grand Chelem de la saison...