Coronavirus - Kirsten Flipkens : "On ne prenait pas ça au sérieux"
Par Alexandre HERCHEUX le 08/04/2020 à 22:39
Lors du report d'Indian Wells, Kirsten Flipkens faisait partie des joueurs et joueuses qui ne comprenaient pas la décision et surtout critiquait ouvertement le manque de communication des instances. Confinée chez elle à Geel, dans la province d'Anvers en Belgique, la joueuse de 34 ans s'est confié au micro de notre camarade de Sudpresse, Yves Simon. Avec beaucoup d'honneteté, l'ancienne 13e mondiale est revenue sur ce qu"il s'est passé à Indian Wells et a reconnu avoir pris conscience au fur et à mesure de l'importance et de la gravité de la situation.
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"On ne prenait pas vraiment ça au sérieux. On en rigolait même !"
"Il faut se remettre dans le contexte du moment. A Indian Wells, on était tous prêts à jouer, les qualifs en ce qui me concerne, quand l’annulation a été annoncée brutalement et sans quasi aucune concertation. On se retrouvait sans aucune information, sauf ce qui circulait sur Twitter par exemple, c’était inacceptable. A l’époque, on ne comprenait pas vraiment la gravité de la situation. On ne prenait pas vraiment ça au sérieux, avec le port du masque et des gants par exemple… On en rigolait même ! On ne comprenait pas que la mort d’une personne de 80 ans puisse faire annuler tout un tournoi… On imaginait même qu’on allait rejouer à Miami, dans la foulée. Quand on y repense, c’est dingue !" a-t-elle reconnu. Une attitude qui illustre parfaitement les premiers raisonnements que l'on a tous eu, logiquement, au début de l'épidémie.
"La situation est grave partout, je ne suis guère optimiste"
Interrogée sur le report de JO de Tokyo et l'annulation de Wimbledon, Flipkens a reconnu de pas avoir été surprise par les multiples décisions. "Je gardais un grand souvenir des Jeux de Rio 2016, avec notamment ma victoire sur Venus Williams au premier tour. Maintenant, les J.O., c’est beaucoup plus important pour des athlètes comme les Borlée ou des nageurs comme Pieter Timmers. Pendant quatre ans, voire même durant toute leur carrière, ils ne pensent qu’à ça. Ce report d’un an est bien plus dramatique pour eux que pour nous, les joueurs de tennis, qui prenons plus les Jeux comme un extra-bonus dans une saison. Concernant Wimbledon, cela faisait déjà longtemps que je m’étais fait à l’idée qu’il n’y aurait pas de saison sur gazon cette année. La Grande-Bretagne n’est encore qu’au début de l’épidémie… Le tennis est un sport international donc il faudra du temps avant qu’on ne parle d’une situation stabilisée dans le monde ! La situation est grave partout, je ne suis guère optimiste. Sans vaccin, tout ça me semble même impossible. C’est comme si on vivait un très mauvais film."
"Je ne veux pas finir ma carrière comme ça !"
Si Pauline Parmentier semble partie pour arrêter sa carrière fin 2020 malgré les doutes quant à la fin de la saison, Kirsten Flipkens n'a de son côté pas en tête une retraite en 2020. "Mon dernier match remonte déjà au 24 février et une défaite contre Yastremska à Doha : c’est clair, je ne veux pas finir ma carrière comme ça ! Maintenant, c’est difficile de parler de la suite sans savoir, de se fixer un objectif… Je suis encore 77e à la WTA, aujourd’hui… Je vais voir, mais je remonterai sur un court dès que ce sera à nouveau permis ! Mais bon, ma préoccupation actuelle, c’est la bonne santé pour tous. Le reste, on verra…" a-t-elle déclaré à notre confrère.