Corruption/Paris - L'inquiétante enquête de USA Today

USA Today prpose ce lundi dans son édition en ligne un long article consacré à la menace qui plane sur le tennis mondial : les paris illégaux. Alors que se multiplient les débats et les discussions sur le gouffre financier qui sépare désormais les meilleurs mondiaux et le reste des joueurs professionnels, on parle de plus en plus de matches truqués et d'autres méthodes de corruption pratiquées, pour le moment, essentiellement sur les circuits Challenger et Futures.

Cette enquête revient sur la création de la Tennis Integrity Unit, évoque ce que l'on sait de cet organisme et de son action concrète, comme la suspension à vie il y a quelques semaines, du Français Morgan Lamri, explique en quoi consiste ce qu'on appelle le "courtsiding", c'est-à-dire l'action de parier dans le court délai qui existe entre les scores réels et leur officialisation par les sites de live scoring.

Le dossier rapporte les faits principaux qui ont marqué ces derniers mois le monde du tennis en matière de tricherie. Mais, ce sont surtout les citations que USA Today reprend qui interpellent. Ainsi, Novak Djokovic, n°1 mondial, interrogé le mois dernier par le même magazine expliquait : "C'est illégal et cela ruine l'image de notre sport. Il n'y a pas de place pour cela, mais la réalité est bien différente".

Et le Serbe d'expliquer qu'en 2006, à l'aube de sa brillante carrière, il avait été approché par un intermédiaire qui lui avait offert 100 000 dollars pour truquer un match.

Autre numéro 1 mondial, en double, celui-là, Mike Bryan estime que 25 à 30% des joueurs du circuit ont déjà été approchés pour truquer des matches, soit face à face, soit par le biais de mails ou d'appels téléphoniques anonymes. "Quand vous jouez sur le circuit Challenger ou dans des petits tournois, que vous vivez au jour le jour et qu'on vous propose d'un seul coup 50 000 dollars, comment réagissez-vous ?", résume le joueur.

USA Today cite encore Eric Butorac, nouveau président du Conseil des joueurs de l'ATP, et Chris Kermode, patron de l'ATP, qui semblent se soucier de plus en plus de ces questions délicates. Tous les deux sont d'accord sur un point : il faut travailler sur la réévaluation des gains sur le circuit Challenger. Mais la façon de faire reste encore bien floue.

Et USA Today laisse le dernier mot à Eric Butorac, qui reconnaît lui aussi avoir déjà reçu un de ces fameux coups de fil anonymes, qu'il a aussitôt rapporté aux autorités compétentes. Il ne dit pas où, ni quand il a vécu cela, ni même s'il a été menacé et s'il sait de qui émanait la proposition, respectant la demande de la TIU. Mais, il avoue que ce fut un moment "particulièrement effrayant".

L'intégralité de l'enquête de USA Today (en anglais) est à lire ici.