CTL - Bruguera : "Le jeu actuel manque de variété"
Par Christophe de JERPHANION le 21/11/2014 à 20:11
Vidéo - Quelques images de Sergi Bruguera, en 1993 et 1994
Sergi Bruguera n'est pas à Lille, aux côtés de Richard Gasquet, joueur qu'il conseille au cours de l'année. Et pour cause, l'Espagnol, double vainqueur de Roland-Garros, en 1993 et 1994, est en Inde pour y disputer la Champions Tennis League. Il y joue pour la franchise des Mumbai Tennis Masters, aux côtés d'Alizé Cornet et de son compatriote Tommy Robredo, notamment.
Interrogé ce vendredi dans la presse indienne, Sergi Bruguera donne son point de vue sur le tennis actuel, qui a changé depuis son époque, mais "manque de variété".
"De nos jours, les surfaces sont toutes presque identiques. De ce fait, les normes et la nature du tennis sont les mêmes, qu'on joue sur terre battue, dur ou gazon. Les joueurs sont meilleurs, ils frappent la balle plus fort. Il n'y a plus vraiment de faiblesses visibles dans le jeu des joueurs actuels. Le niveau de nos jours est très élevé. Ce n'est pas que le niveau d'habileté a diminué, mais je trouve que cela manque de variété par rapport à mon époque, le service-volée, le "chip-and-charge", par exemple", déclare l'Espagnol dans cet entretien.
Selon lui, certains changements liés au matériel et à ces surfaces plus uniformes expliquent cet appauvrissement du jeu qu'il déplore : "Désormais, les balles sont plus lourdes, les courts plus lents, il faut frapper plus fort. Auparavant, on pouvait atteindre le très haut niveau avec du talent mais sans posséder de grandes qualités physiques, désormais, il faut avant tout développer ses qualités physiques pour espérer se maintenir sur le circuit.
De mon temps, nous n'avions aucune chance de battre Pete Sampras sur herbe ou en indoor. Les courts étaient très rapides. C'est pourquoi il y avaient tant d'attaquants avec de gros services derrière lesquels ils montaient au filet. Parce qu'il était difficile de jouer du fond du court sur des surfaces aussi rapides", explique encore Sergi Bruguera.
Enfin, l'ancien 3e joueur mondial a donné son avis sur ces nouvelles ligues, la CTL ou la prochaine IPTL, qui voient le jour en Asie en cette fin d'année, au risque de venir surcharger un peu plus un calendrier déjà trop rempli, disent certains. Pour Sergi Bruguera, chaque joueur voit midi à sa porte.
"Tout dépend du parcours que suit chaque joueur. La saison est très ongue et, après l'avoir disputée, certains joueurs pourraient choisir de ne pas jouer la CTL. Mais d'autres pourraient aussi se servir de ces tournois comme d'une préparatoon de pré-saison et cela pourrait être bon pour eux", conclut l'Espagnol.