Tennis. Débat - Titre/Classement : Quel est le plus glorifiant ?
Par Vincent TOUSSAINT le 25/06/2015 à 19:20
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Quand on regarde dans le rétroviseur d’une carrière tennistique, le palmarès d’un joueur restera bien entendu gravé dans les livres et autres sources de sport. Mais pour chaque acteur du monde de la balle jaune, quel qu’il soit, est-ce qu’il n'existe pas quelque chose de plus fort que la sensation de soulever un trophée ? Quelle place a alors le classement dans le cœur d’un joueur et peut-il le satisfaire pleinement ? Notre nouvelle chronique "Débat" fait son apparition sur Tennis Actu.
Dans le monde du sport à classement, la place de dauphin n’intéresse personne. Au tennis, c’est quelque peu différent du fait que ce dernier suit un joueur pendant toute sa carrière et non d’une saison à l’autre. Il détermine aussi votre place dans les tournois et vous protège également avec un système de tête de série. Cependant, hormis une place dans les dix meilleurs mondiaux peut-être, quelle importance a un classement dans la carrière d’un sportif ? Certains diront, plus simplement et à juste titre, en arrivant dans le Top 100, qu’ils font partie des cent meilleurs joueurs de la planète. Sauf que ce dit classement évolue sans cesse. Une semaine, vous êtes 90e mondial, quinze jours plus tard vous êtes 150e mondial sans compter les éventuelles blessures qui peuvent vous envoyer très rapidement dans les profondeurs du classement ATP.
La joie de la victoire
Aujourd’hui le sport et ses médias rapportent énormément de statistiques ce qui fait du classement un bon baromètre sur la performance d’un joueur surtout sur la durée. Mais le problème n’est pas là. Pour le joueur lui-même, qu’est-ce qui le fait vibrer ? Un bon chiffre ou un bon numéro dans une liste lui apporteront certainement une certaine satisfaction mais la joie, l’excitation, les frissons d’un succès pour l’acquisition d’un titre n’ont pas de prix. Il est marqué à jamais, ne serait-ce que par des photos, des souvenirs, des émotions qu’un classement ne donnera jamais. Amateur ou professionnel, c’est d’ailleurs la même chose. Jouer 30/1 n’est pas par exemple très attrayant mais si vous gagnez le tournoi de votre club ou de votre région, vous ressentirez une joie énorme, peu importe votre classement.
Les exemples Benneteau et Mahut
Il serait mal venu de parler des meilleurs sportifs de ce sport qui est le tennis pour débattre d’un tel sujet. Les cas de Julien Benneteau et Nicolas Mahut m’intéressent fortement. L’analyse est d’autant plus percutante du fait qu’ils ont tous les deux 33 ans et qu'ils respirent la joie liée au tennis. Le premier, actuellement 50e mondial, a atteint son meilleur classement en novembre 2014 avec une 25e place à l’ATP ce qui est un très bon classement et qu’il offre un certain prestige. Pourtant, le Bressan n’a jamais gagné un titre en simple malgré dix finales. S’il en demeure ainsi au moment de dire au revoir au tennis, il est certain qu’il aura une pointe de regret. Regrets atténués par un superbe palmarès en double (10 titres à ce jour dont Roland-Garros avec Edouard Roger-Vasselin).
Qui peut se vanter d’avoir gagné Roland-Garros ? Pour Nicolas Mahut (67e mondial ; meilleur classement : 37e), le bilan en double est quasi similaire avec 9 titres remportés mais pas de Grand Chelem. Toutefois, sur le tard, Mahut a remporté un premier titre à s’Hertogenbosh en 2013 (avant de récidiver en 2015) et un autre à Newport pour un total de trois titres. Quand on a vu l’émotion que cela lui a procurée et lorsque l’on a écouté ou lu ses propos après un premier titre à plus de 30 ans, on se rend bien compte de la valeur d’une victoire en finale d’un tournoi et de tendre une coupe vers le ciel. C'est sur le terrain que cela se passe.