Tennis. Dopage - Les contrôles oubliés cette année à Shanghai ?
Par Thibault KARMALY le 27/12/2016 à 16:51
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Rappelez-vous : l'affaire de la suspension de Maria Sharapova pour un contrôle positif au Meldonium a agité la planète tennis dès l'Open d'Australie 2016, et d'autres grands athlètes ont également été inquiété suite aux révélations des hackers de "Fancy Bears" à propos des AUT - autorisations médicales à usage thérapeutique - dont auraient bénéficié, entre autres, Serena et Venus Williams, ou encore Rafael Nadal. Mais ce n'est pas tout. D'après le journal britannique The Times, aucun contrôle antidopage n'aurait été effectué durant le Masters 1000 de Shanghai cette saison. Une source proche de l'organisation du Shanghai Rolex Masters, qui est l'un de tournois les plus anciens sur le circuit ATP, aurait même confié que "régulièrement, les agents chargés des contrôles antidopage ne viennent pas à Shanghai." De plus, un "top joueur" aurait révélé que "ne pas être testé est plus fréquent que de voir des aiguilles et des tubes à essais." Le média britannique cite également un "joueur du Top 50", qui aurait déclaré n'avoir été testé qu'à "huit reprises" bien qu'il ait pourtant participé à "une vingtaine de tournois" et joué "une soixantaine de matches."
4M de dollars : des moyens trop limités pour l'AMA ?
Le budget dont dispose l'Agence mondiale antidopage (AMA, ou WADA en anglais) serait en cause. Avec 4 millions de dollars par an, les moyens dont dispose l'instance de lutte contre le dopage seraient tout simplement trop limités pour pratiquer des contrôles systématiques. Stuart Miller, docteur à la Fédération internationale de tennis (ITF), a donné son anayse à The Times. "Dans un monde parfait, le programme serait efficace et nous aurions assez d'effectifs pour être capable de contrôler chaque joueur, chaque jour et pour chaque substance. Malheureusement, ce n'est pas possible et donc, on a un programme antidopage qui change tous les ans. Vous faites des contrôles certains jours, pendant ou en dehors des compétitions. Il n'y a pas de contrôles tous les jours sur tous les tournois, non", a ainsi constaté le médecin, avant d'évoquer les AUT dont ont bénéficié Rafael Nadal ou les soeurs Williams. "Il n'y en a pas eu énormément en 2016. Cela montre à quel point le système est solide." L'année 2017 nous réservera-t-elle de nouvelles révélations quant à de potentiels cas de dopage dans le tennis ?