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Interview - L'Entretien Clément Chidekh : "Ma plus grande leçon a été aux US"

Par Alexandre HERCHEUX le 28/02/2024 à 09:36. Mis à jour le 03/03/2024 à 12:59.
Interview
Photo : @TennisActu/@TeamTennisElite

En septembre 2021, Tennis Actu échangeait pour la première fois avec Clément Chidekh. Etudiant en mathématiques aux Etats-Unis, à l'Université de Washington, l'Arlésien s'était révélé avec un quart de Challenger à Cassis avant de faire un 2e tour dans la foulée à Rennes. Deux ans et demi plus tard, après avoir terminé ses études et vécu sa première blessure sérieuse en 2023, le Français a franchi de nouveaux caps. Début février, il a retrouvé de la confiance en remportant le 15 000 dollars de Grenoble. En feu, il a ensuite décroché sa première demi-finale en Challenger avant de s'adjuger le titre deux jours plus tard à Glasgow. Sur sa lancée, Chidekh a conclu ces trois semaines folles avec une demi-finale à Pau. Désormais 322e mondial, le joueur de 22 ans peut viser plus haut. Pourquoi pas les qualifs de Grand Chelem dès cette année ? Pour Tennis Actu, le Provençal, désormais basé à Marseille, est revenu sur son superbe enchaînement lors des trois dernières semaines mais aussi son expérience américaine. L'ENTRETIEN avec Clément Chidekh

Vidéo - Clément Chidekh avec Tennis Actu, deux ans et demi après !

 

"Je n’avais jamais fait de demi-finale en Chall et j’en fais deux en deux semaines. Je ne m’attendais pas à des résultats aussi importants en si peu de temps"

Clément, tu sors d’un rush de dingue : un titre en 15 000, un premier sacre en Challenger à Glasgow et ensuite une demi-finale à Pau… Raconte-nous ces dernières semaines un peu folles.

Des résultats pas attendus car je n’avais pas pu enchaîner beaucoup de matchs en début de saison. Je jouais de malchance avec des défaites serrées. Je n’avais pas pu enchaîner mais je sentais que j’avais fait du bon travail avec Lionel, Martin et Ralphi (ses coachs, Lionel Zimbler, Martin Vaisse et son préparateur physique Ralphi Boghossian). A Grenoble, c’était l’opportunité d’enchaîner. J’ai essayé d’appliquer ma philosophie de jeu et de répéter. J’ai enchaîné des victoires avec des scénarios qui n’étaient pas forcément en ma faveur. Je suis arrivé à Glasgow le soir même de ma victoire à Grenoble. Ça permet de vite se projeter. Je le referai. Il a fallu s’adapter vite. L’an passé, je n’ai pas fait une grande saison en Challenger. Ça me tenait à cœur de faire mieux. J’ai gardé mon état d’esprit en mettant en place mes armes. J’ai beaucoup appris. La troisième semaine à Pau, je voulais bien jouer car le tournoi est sponsorisé par mon partenaire. J’ai profité d’une bonne opportunité dans le tableau pour faire des matchs solides et prendre ma revanche sur Titouan (Droguet). On a produit un bon match et j’ai eu la chance de m’en sortir. Je suis incroyablement content. Je n’avais jamais fait de demi-finale en Chall et j’en fais deux en deux semaines. Je ne m’attendais pas à des résultats aussi importants en si peu de temps. Je bosse les bonnes choses et je dois continuer et en vouloir plus pour la suite.

 

Au classement, tu avais glissé parce que tu avais eu des bons résultats début 2023, tu te retrouvais au-delà du Top 500, c’est cette chute qui t’a motivé ?

Non pas vraiment. J’arrive à me détacher du classement. Mon objectif, c’est de rester en bonne santé sur 12 mois. Si je suis en bonne santé, je pense que le classement va venir. Je ne m’en préoccupe pas. En début de saison, il y a une légère pression quand même. On compare quand même quand on a déjà bien joué à un endroit et qu’on y revient. Ça peut affecter le mental. J’ai eu une bonne approche malgré la défense des points. Mon tennis s’exprime mieux en dur indoor, donc je pensais pouvoir briller sur cette surface.

 

"Aux USA, j’ai pu mettre le tennis au centre de mon projet, de comprendre les sacrifices à faire"

Tennis Actu t’avait rencontré en 2021. Tu t’étais illustré en gagnant un 25 000 dollars puis en allant en quarts à Cassis et en passant un tour à Rennes. Que s’est-il passé pour toi depuis ? Tu as fini tes études aux USA ?

C’est une longue période (sourire). Je suis rentré pour aider mon équipe à pouvoir jouer le championnat NCAA (Championnat universitaire américain). J’avais aussi envie de bien représenter l’université. J’étais content d'aider mon université à faire ça. Les bons résultats me rendent encore plus affamés pour l’appliquer. C’est comme ça que je suis rentré aux USA. J’ai eu un moment compliqué car je me sentais moins bien dans ma vie en général. C’était vraiment personnel. Je n’étais pas là où j’avais en vie d’être, j’avais l’impression d’être en retard sur ce que je voulais. Je voulais évoluer mais je ne savais pas comment. Ça a été une période de remise en question importante. Ça se sent vite sur un sportif. La santé mentale compte beaucoup. Ça m’a affecté à ce moment. La deuxième partie de 2022 n’a pas été évidente mais j’ai réussi à me remettre sur pattes fin 2022 pour bien commencer en 2023. Le fait d’arriver dans une nouvelle ville avec un nouveau groupe (avec Lionel Zimbler à Marseille), c’est ce dont j’avais besoin pour évoluer. L’an passé, j’ai tiré pas mal de leçons de mon année. J’ai pu évoluer et être beaucoup mieux dans ma peau. Si on n’est pas bien en dehors du court, c’est dur de l’être sur le court. On parle de santé physique mais la blessure mentale affecte tout autant le sportif. J’ai aussi vécu ma première longue blessure. Je n'ai pas pu jouer de fin avril à septembre. Ça m’a aidé, je suis reconnaissant d’avoir connu ça tôt dans ma carrière.

 

Que retiens-tu des Etats-Unis ?

C’était ma plus grande leçon. Arrivé en fin d’un cycle là-bas, j’ai pu trouver pas mal de solutions à mes problèmes. C’est surtout tennistiquement que j’ai appris quand même. J’ai augmenté pour la première fois ma charge de travail. J’ai pu mettre le tennis au centre de mon projet, de comprendre les sacrifices à faire, gérer son corps. Le fait d’avoir été capitaine de mon équipe et de jouer en tant que numéro 1, ça m’a donné un sens des responsabilités que je n’avais pas avant. On n’apprend pas ça plus tôt. J’avais le principe de base mais j’ai appris aux Etats-Unis. Ça me motivait pour m’entraîner tous les jours. Et aussi, le format de jeu, les six matchs en même temps, pas d’échauffement, ça aide pour la concentration et la gestion du stress. C’est du surentraînement pour ça et on est prêt pour les Futures et Challengers.

 

 

"Mon rêve, c’est de représenter la France en Coupe Davis. Il n y’a rien où je me sens plus vivant que de jouer pour une équipe"

Désormais, tu es 322e mondial, tu penses au cut qualifs de Grand Chelem ?

Je préfère m’en tenir aux objectifs « parallèles » avant ceux de classement. Les qualifs de Grand Chelem, oui c’est un objectif. Ça permet d’avoir une meilleure vision et de se projeter économiquement. Mon truc, c’est le prochain tournoi, le prochain entraînement, prendre soin de mon corps et je sais que si je respecte ça, le classement va suivre. Quand je vais commencer la terre, bien sûr, je vais penser à Roland. Je ne vais pas faire quatre semaines de tournois juste avant les qualifs de Roland pour arriver rôti. On pensera à ça en faisant la prog quand même. Il y a tout de même de la route. Je ne veux pas changer ma façon de faire.

 

Ton rêve était le Top 100, c’est toujours le cas ?

Je n’avais pas forcément bien réfléchi à la question si j’ai dit ça. Je pense que tous les joueurs de tennis y pensent mais ce n’est pas sur ça qu’il faut se focaliser. Je pense que mon rêve, c’est de représenter la France en Coupe Davis. Il n y’a rien où je me sens plus vivant que de jouer pour une équipe. C’est dur de se fixer ça comme objectif car ça ne dépend pas de nous. S’il y a une super génération avec quatre Top 20, ça sera dur à aller chercher. C’est mon rêve mais je ne veux pas me fixer ça en objectif.

 

Ce rêve est venu en jouant en équipe aux Etats-Unis ?

Je pense que je l’avais déjà mais oui je pense que les USA ont exacerbé cette envie là. Ma meilleure période, c’est quand je joue pour Marignane. Mon pyjama, c’est le t-shirt de l’équipe. C’est vraiment particulier pour moi de jouer en équipe et les Etats-Unis ont sans doute encore développé ça.

 

Que peut-on te souhaiter pour 2024 ?

La bonne santé, jouer 30-35 semaines et savourer chaque moment sur le circuit.

 

Peut-être d’autres titres en Challenger ?

Ca faisait partie des objectifs secondaires, c’est bien de l’avoir fait tôt. Ca fait du bien quand même et c’est excitant pour la suite.

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8 RUS RUBLEV Andrey3830 pts
9 POL HURKACZ Hubert3675 pts
10 BUL DIMITROV Grigor3640 pts

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1 POL SWIATEK Iga10560 pts
2 BLR SABALENKA Aryna7848 pts
3 USA GAUFF Cori7258 pts
4 KAZ RYBAKINA Elena6293 pts
5 USA PEGULA Jessica4870 pts
6 GRE SAKKARI Maria4195 pts
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