ITW - Alizé Cornet : "Il faut que j'en tire le positif"
Par Bastien RAMBERT le 30/06/2014 à 23:07
Alizé Cornet reconnaît qu'elle a manqué de tranchant dans les moments importants de son huitième de finale perdu à Wimbledon face à Eugenie Bouchard. La numéro un française, tombeuse de Serena Williams au troisième tour, confesse également qu'elle doit s'inspirer de son homologue canadienne pour progresser alors qu'elle aimerait trouver un entraîneur avant le début de la tournée asiatique.
Alizé, comment analysez-vous votre défaite ?
Je n'ai pas eu assez d'audace dans les moments importants. J'ai manqué d'agressivité au moment où il fallait que je serre le jeu. Je lui ai laissé trop d'ouverture pour qu'elle s'engouffre dans le court et si je ne lâche pas mon bras et les chevaux en coup droit, cela ne peut pas marcher. Mon jeu passe par le relâchement, l'accélération dans le mouvement et si je ne le fais pas, je perds de la qualité et de la longueur. Je sais toujours ce qu'il me reste à bosser après les tournois donc je continue dans ma lignée. J'ai fait mon match et à chaque fois, j'arrive à grappiller ce qu'il faut travailler. Il faut que j'en tire le positif et il y en a dans ce tournoi.
Quelle est la différence entre le jeu agressif de Bouchard et celui des autres ?
Elle met vachement son corps en avant donc du coup, on se sent agressé la plupart du match, surtout qu'elle frappe fort. J'étais un peu loin derrière ma ligne et elle fait très bien courir et joue très bien long de ligne. Cela fait que l'adversaire parcoure énormément de terrain car elle alterne très bien le croisé et le long de ligne. Elle maîtrise parfaitement son revers long de ligne. On sent beaucoup de maîtrise et de calme chez cette joueuse. Dès qu'elle a une opportunité, elle y va même si elle rate. Elle ne change jamais sa façon de faire. Elle va toujours au plus agressif, au plus percutant. Ce n'est pas facile de mettre son jeu en place face à une joueuse qui vous prend du temps.
Qu'est ce qu'il vous faut pour atteindre le top 10 ?
Déjà que je continue sur cette lignée là et que je continue à travailler ce que je travaille. J'ai beaucoup mieux servi en fin de tournoi qu'au début. Je dois être plus agressive, avoir un peu plus de cran dans certains moments. Faire un peu comme Eugenie en gros. Elle a une ligne de conduite et elle s'y tient du premier au dernier point. Il faut que j'arrive à jouer un peu plus comme cela. Je suis très constante mais parfois un peu trop loin derrière ma ligne. Il faudrait que je sois plus constante en gagnant un ou deux mètres. Après voilà c'est du travail sur le long terme et je vais peut-être trouver le coach qui me permettra de passer cette étape. Peut-être qu'à deux, cela sera moins difficile.
Avez-vous une deadline pour trouver un nouveau coach ?
Je travaille la-dessus assez sérieusement. Les personnes avec qui j'ai envie de travailler ne sont pas forcément disponibles. Je ne veux pas prendre quelqu'un par défaut. J'ai prouvé sur ce tournoi qu'un team peut être suffisant pour moi. Sur la tournée américaine, je risque d'être sans coach mais j'aimerais bien commencer la tournée asiatique avec quelqu'un et continuer lors de la période foncière. Je ne sens toutefois aucune urgence.
Pierre Chéret n'est pas disponible alors qu'il vous conviendrait. Est-ce difficile pour vous ?
Je ne suis pas dans l'urgence d'avoir un coach. Je sais que cela va sûrement me servir mais ce qui va aussi me servir, c'est de construire un truc carré qui me convient. Je me laisse du temps. Après, heureusement que Pierre est là pour m'épauler pour ma programmation car toute seul, c'est assez compliqué. Je ne pense pas que Pierre peut m'accompagner sur l'US Open. Je vais devoir mettre en place une structure genre avec un sparring-partner car il faut que je puisse m'entraîner avec quelqu'un même si ce n'est pas un coach.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu.