ITW - Ascione : "Pas de place pour la perte d'énergie"

 

Jo-Wilfried Tsonga s'est qualifié ce samedi pour les huitièmes de finale de l'US Open en battant Pablo Carreno Busta. Il y retrouvera Andy Murray qu'il a battu récemment lors de sa victoire au Masters 1000 de Toronto. Son entraîneur, Thierry Ascione, revient sur le match du jour, mais surtout, sur la préparation du match à venir, tellement important.

 

Voilà Jo-Wilfried Tsonga en 2e semaine de l'US Open après une victoire convaicante ce samedi. Êtes-vous satisfait ?

Oui, satisfait, parce que la victoire est là, qu'il n'y a pas de perte d'énergie et que ça permet d'avoir du temps pour préparer ce huitième de finale. C'est solide, il ne laisse pas de place à son adversaire pour espérer quoi que ce soit, à part ce 0-40 au dernier jeu, mais ça fait partie des aléas. Je pense que Pablo Carreno Busta ne s'est pas dit aujourd'hui qu'il avait beaucoup de chance de gagner et ce message-là est très important. Il n'y a pas de place pour la perte d'énergie. Jo-Wilfried Tsonga essaye de trouver le juste milieu entre une grosse agressivité, une grosse volonté et ne rien montrer. C'est tellement dur physiquement qu'il n'y a pas de marge alors qu'il faut donner tout ce qu'on a.

 

On vous sent déjà tourné vers ce combat contre Andy Murray. Dans quel état d'esprit vous, Thierry Ascione, vous trouvez-vous ?

C'est excitant, mais il fait faire attention à ne pas préparer ce match pendant 48h, parce que c'est le meilleur moyen de perdre beaucoup d'énergie. Il faut d'abord profiter de cette victoire au 3e tour d'un tournoi du Grand Chelem mais ne pas tomber dans le piège de se dire que le minimum a été fait et que les choses sérieuses commencent, non, il faut profiter des 3 victoires qui ont déjà été obtenues et préparer demain tout doucement pour qu'on arrive à un très, très haut niveau d'intensité contre Andy Murray.

 

La victoire de Toronto donne-t-elle un ascendant à Jo-Wilfried Tsonga ?

Les statistiques ne jouent pas pour lui. Je pense qu'il a très envie de prouver qu'il peut aussi battre Andy Murray en Grand Chelem et surtout, une grosse volonté de ne pas s'arrêter là. Tous les voyants sont au vert. Je pense que ce sera un énorme combat aussi bien tennistiquement que psychologiquement. Ils se sont joués il n'y a pas longtemps, Andy Murray est difficile à jouer, c'est un super joueur et il a eu quelques moments difficiles pendant ses 3 premiers matches. Il est limite au premier tour, là, il perd un set, mais, en général, quand il y a une alerte, ce n'est jamais deux fois de suite. Donc lui aussi va se mobiliser et il pourra compter sur Amélie Mauresmo pour l'aider. On ne saura si Andy Murray n'est pas si bien que ça que si Jo-Wilfried Tsonga lui sert la main en tant que vainqueur. Regardez Novak Djokovic, c'était une catastrophe avant le tournoi, maintenant, il ne met que des "douilles" (sic). Les matches sont tous différents et ils ont tellement d'expérience que ce qui se passe la veille, ça n'a pas trop d'importance. Je ne suis pas sûr que lundi, Andy Murray se rappellera qu'il était au bord des crampes à la fin du quatrième avant de se qualifier pour jouer Jo-Wilfried Tsonga.

 

C'est un match qui pourrait fort bien se jouer sur le court Arthur Ashe, où Jo-Wilfried Tsonga n'a gagné qu'une seule fois. C'est quelque chose dont vous avez déjà parlé ?

Non, on s'adapte au programme, on est très passif. Dans les Grands Chelems, c'est "oui, Monsieur, on viendra à telle heure demain, il n'y aura pas de souci, on sera là, on jouera notre match". Non, il ira où il faudra qu'il joue et, pour moi, les chaises ne seront pas confortables où qu'il aille. Mais le court est important, tous les joueurs ont des préférences. Ce sera le gros match de lundi mais, pour le moment, on n'a aucune idée d'où ça va se jouer, ni de l'heure du match.

 

Retrouvez-vous le Jo-Wilfried Tsonga que vous avez vu à Toronto, cette semaine ?

Le quotidien est le même, mais les matches, ça n'a rien à voir. Ce ne sont pas les mêmes conditions, ce ne sont pas les mêmes balles, ni les mêmes courts, ni les mêmes adversaires. Il y a un jour d'intervalle entre chaque victoire alors qu'à Toronto, ça jouait tous les jours, c'était un tournoi en 2 sets gagnants, ici, c'est en 3. Il y a des similitudes et on s'en sert. Quand il y a de belles victoires, de tels repères, on s'en sert. On sait comment il est arrivé à jouer comme ça à Toronto et on essaye de continuer pour qu'il joue comme ça chaque semaine. Toronto, c'était la conséquence d'un quotidien. Il y est arrivé très prêt au même titre qu'il est arrivé très prêt ici. Mais ce n'est pas du tout la même façon de gérer son quotidien ici. C'est difficile de comparer d'un tournoi à l'autre. Essayer de retrouver ce qu'il a fait à Toronto, je pense que ça ne sert à rien, c'est comment il a réussi à jouer ainsi et le préparer pour qu'il soit prêt au moment de rentrer sur le terrain.

 

Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu.