ITW - Benoît Paire : "Je ne veux plus rien lâcher"
Par Christophe de JERPHANION le 25/08/2014 à 23:02
Benoît Paire est sorti victorieux ce lundi d'un match marathon face à son compatriote Julien Benneteau, au premier tour de l'US Open. Une victoire en 5 sets et 4 heures qui arrive après une saison au combien délicate, commencé aux portes du Top 20 et qui se poursuit avec l'obligation de se battre pour rester dans le Top 100. Alors, à plus d'un titre, cette victoire vaut cher et c'est un Benoît Paire en larmes qui a quitté le court n°11 après ce rude combat...
On vous a vu très ému après votre victoire... Encore plus après cette décision d'arbitrage sur la première balle de match qui vous est contraire...
Oui, il y a tout ce qui s'est passé cette année, toutes les galères, tout ce que j'ai pu entendre, tout ce que moi j'ai fait qui n'était pas bon depuis le début de l'année. Dans la tête, ça n'a pas toujours été ça, sur certains tournois. J'ai lâché alors que quand on revient après une blessure on ne lâche rien. Et finalement, j'ai eu du mal à revenir. Cette fin de match, c'est sûr qu'elle est très tendue parce que la balle est faute et qu'on pense qu'on a gagné, tout d'un coup, on se retrouve à 40A à 5-4 au 5e set. Cela fait deux ans de suite que je perds 7-6 au 5e ici, je n'avais pas envie que ça recommence. Alors, j'y suis allé, j'ai continué, je n'ai rien lâché et je m'en suis sorti, donc oui, ça m'a beaucoup ému, et ce qui m'a ému, c'est la façon dont j'ai su réagir sur cet US Open. Je suis très fier de moi et c'est pour ça que j'ai pleuré, pour évacuer tout ce qui s'est passé cette année, et ça fait du bien.
Vous êtes quelqu'un de sensible, on ne vous sent serein que quand toutes les pièces du puzzle se mettent en place autour de vous...
Je suis heureux quand j'arrive à bien jouer au tennis et quand j'arrive à me déplacer. Lors de la reprise, je n'arrivais plus à bouger, donc c'est difficile d'être heureux quand on perd des matches qu'on doit gagner. Là, je suis avec mon frère, sa femme, ma copine m'accompagne depuis le début de la tournée américaine, ça m'aide beaucoup, c'est vrai, même si elle n'aime pas que je casse des raquettes. Je suis désolé, je lui avait fait une promesse que je n'ai pas tenue, je m'en excuse. Je suis surtout content d'être au deuxième tour.
Quels sont vos objectifs ?
C'est donner le maximum, ne rien regretter. Si j'arrive à faire de bons résultats, tant mieux, si je n'y arrive pas, ce sera dommage, mais j'ai surtout envie de faire comme aujourd'hui, ne rien lâcher, même quand tout n'est pas parfait, me battre à 100%, ne pas lâcher dans la tête. Oui, il y a des objectifs, même sur cet US Open. J'avais envie, avant de voir le tableau de faire quelque chose de beau ici. J'ai eu un premier tour difficile contre Julien Benneteau, là, il faut bien que je récupère parce que j'ai envie d'enchaîner.
Vous avez parlé des critiques sur votre jeu, mais il y a aussi eu l'altercation avec Ivo Karlovic...
(Il coupe) Non, j'ai aussi évolué dans ma tête, j'ai eu le temps de réfléchir. Les joueurs de tennis ne sont pas tous mes amis. Avant, je croyais qu'on était gentil entre nous, mais je me rends compte que j'ai très peu d'amis sur le circuit et que le plus important sur un court de tennis, c'est de gagner. Et après, qu'il y ait des petites altercations comme avec Ivo Karlovic, je m'en fous. La seule chose pour laquelle j'étais triste après ce match, c'était d'avoir perdu. Je ne vais pas nier qu'il y a eu un problème avec Ivo Karlovic, c'est quelqu'un qui sert très bien, mais je n'aime pas son style de jeu. C'est juste que ça ne s'est pas très bien passé, mais ce n'est pas grave. C'est vrai que je prends plus de recul, mais tout ce que j'ai pu lire ou entendre, ça touche. Mais je ne suis pas con (sic), je sais ce qu'on a dit et je m'en rappellerai, mais il faut faire abstraction, passer à autre chose et faire confiance aux gens qui nous entourent.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu.