ITW - Clément : "Le choix s'est fait naturellement"
Par Christophe de JERPHANION le 22/09/2014 à 19:46
C'est donc sur terre battue que se jouera la finale de la Coupe Davis entre la France et la Suisse, du 21 au 23 novembre prochain, sur le court indoor installé au coeur du stade Pierre-Mauroy de Lille. Un choix sans surprise, mais qui mérite quelques explications, données ce lundi par Arnaud Clément. Et, pour le capitaine français, ce n'est pas un choix par défaut ou pour miser sur la faiblesse supposée des Suisses. Non, c'est un choix réfléchi et collectif.
Pourquoi ce choix de la terre battue et comment s'est-il effectué ?
On a commencé à en discuter dès le samedi dans les vestiaires, après la victoire en double face aux Tchèques. Puis on en a reparlé le dimanche. Ensuite, on a voulu laisser reposer un peu pour que le choix ne se fasse pas trop à chaud. J'ai rappelé tout le monde dans la semaine et il n'y a pas eu de changement majeur à signaler.
Maintenant, les Suisses sont performants partout, on le sait. Mais je crois que les Français sont aussi forts sur terre battue que sur dur. Mais Roger Federer et Stan Wawrinka vont jouer juste avant la finale le Masters de Londres et ils vont disputer des rencontres de très haut niveau sur dur, alors que les Français, sauf grosse performances sur les derniers tournois à venir, ne devraient pas y être. Donc, choisir une surface en dur, c'était risquer de donner un avantage aux Suisses.
La décision a-t-elle été unanime ?
Aucun joueur ne s'y est opposé, mais tous ont vraiment peser le pour et le contre avant de donner leur avis. C'était une décision importante. On a eu une réflexion commune, puis individuellement, puis encore ensemble. Au final, le choix s'est fait presque naturellement.
En quoi les conditions que les joueurs trouveront à Lille seront-elles différentes de celles de Roland-Garros ?
On sera dans des conditions indoor, donc à l'abri des paramètres extérieurs, pas de vent, pas de problème de luminosité, une température forcément inférieure à celle qu'on a connu pour la demi-finale à Roland-Garros, mais qui était de toute façon exceptionnelle. Il faudra sans doute une petite période d'adaptation, parce qu'on ne joue pas de tournois dans ces conditions, seulement parfois des rencontres de Coupe Davis, mais rien non plus d'impossible.
Le choix s'est-il fait plus en fonction des forces françaises ou des faiblesses suisses ?
Les Suisses ont vraiment peu de faiblesses. C'est sans doute sur le papier l'équipe la plus forte qu'on pouvait rencontrer. Ils ont les 3e et 4e joueurs au classement ATP, on connaît leurs palmarès et leur forme du moment. Si on avait le sentiment d'être inférieurs, on n'aurait pas choisi la terre battue. Mais le dur risque de donner un avantage aux Suisses. Bien sûr, ils peuvent décider de faire l'impasse sur le Masters, mais si on n'avait pas choisi en fonction de nos forces, on aurait commis une erreur.
Je crois que les Suisses, comme les Français, sont aussi performants sur dur que sur terre battue. D'une certaine manière, je ne pense pas que la surface sera déterminante.
Avez-vous tenu compte, en choisissant la terre battue, du physique, en particulier de Roger Federer, en envisageant des matches plus longs, des filières plus longues ?
Sur terre battue indoor, je pense que la surface sera un peu plus rapide qu'en estérieur et qu'on y jouera des filières un peu plus courtes. Roger Federer a peut-être 33 ans, mais il est vraiment en forme physiquement. On l'a vu enchaîner sans souci les matches dans les tournois du Grand Chelem, même s'il n'en a pas gagné un cette année. Mais il n'en était pas loin. C'est pareil pour Stan Wawrinka. Alors, ça jouera peut-être si les matches du vendredi sont très accrochés, mais sinon, je ne pense pas.
Allez-vous demander aux équipes de la FFT chargés de préparer les courts de les faire le plus lent possible ?
Sincèrement, non. Il faut que ce soit une terre battue assez classique. Trop de lenteur ne nous avantagerait pas forcément. Il faut aussi que nos joueurs se sentent bien sur cette surface.
Est-ce que le choix de la terre battue va influencer la préparation et, par exemple, la durée du stage qui précédera la finale ?
C'est certain que le stage sera plus long que d'habitude, lorsque les rencontres de Coupe Davis se déroulent en pleine saison, entre deux tournois. Les joueurs auront droit à quelques jours de repos à la fin du tournoi de Bercy et ensuite, oui, il y aura un stage assez long, une dizaine de jours, sans doute, avant la finale. Il faut encore trouver l'endroit pour l'organiser.
Les courts de la finale seront disponibles tardivement, le stage aura lieu ailleurs, est-ce que cela complique les choses ?
Oui, en principe, on pourra jouer sur le court du stade Pierre-Mauroy trois jours avant le début de la finale. Mais trois jours pour s'habituer, ça va, les joueurs ont l'habitude, ils arrivent rarement sur les tournois longtemps à l'avance. Même si ce ne sera pas tout à fait pareil, où qu'on organise le stage, on aura le temps de se préparer, de s'habituer aux glissades, aux rebonds, aux balles...
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu.