ITW - Clément : "Un groupe de 5 joueurs, pas 4+1"
Par Christophe de JERPHANION le 01/09/2014 à 19:12
Depuis New York, Arnaud Clément, capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis, a donné une conférence de presse quelques minutes après avoir dévoilé la composition de l'équipe qui affrontera les Tchèques à Roland-Garros, du 12 au 14 septembre, pour la demi-finale de l'épreuve. Il a répondu sans détour sur ses choix, sa vision de la sélection et de la préparation, sur la forme des joueurs actuellement engagés à l'US Open et sur le piège que cela pourrait représenter, du fait de la proximitè de la fin du tournoi du Grand Chelem et de la demi-finale de Coupe Davis.
Vous avez choisi de mettre Gilles Simon en 5e homme et donc remplaçant et de lui préférer Julien Benneteau. On imagine que c'est dans l'optique du double ?
Il y a encore trois joueurs en lice à l'US Open, dont Gilles Simon, et je dois tenir compte de ça. J'ai placé Julien Benneteau en 4 et Gilles Simon en 5 parce que je dois faire ainsi, mais je considère qu'on part vraiment avec un groupe de 5 et pas 4+1. On verra ensuite de ce qui peut se passer à l'US Open et aussi durant la semaine qui suivra. Cela me donne plus d'options, en simple comme en double et, pour moi, Gilles Simon n'est pas un remplaçant.
En ce qui concerne les n°1 et 2, on imagine que vous avez déjà une idée des joueurs qui pourraient occuper ces positions et donc jouer les simples du vendredi ?
Pour le moment, c'est impossible de vous répondre. Il y a encore trop d'inconnues. Actuellement, il est encore possible d'avoir deux Français en finale de l'US Open le lundi qui précède le match de Coupe Davis, ce qui, évidemment, changerait bien des choses.
Michael Llodra est le grand absent de cette sélection. Est-ce un choix sportif ou sa blessure au coude l'empêche-t-elle d'être retenu ?
Non, c'est sa blessure qui a joué. Il n'est pas apte actuellement et donc, pas sélectionnable.
Julien Benneteau est donc là pour le double, pourquoi lui, plutôt que Edouard Roger-Vasselin ou Nicolas Mahut, autres excellents joueurs de double ?
J'ai choisi Julien Benneteau à la fois pour son expérience et pour sa forme du moment. C'est vrai qu'il n'a pas fait un bon US Open, avec une élimination au premier tour en simple et en double, mais il ne faut pas oublier son excellente saison sur le dur américain : un 3e tour à Toronto et une demi-finale à Cincinnati, à chaque fois en battant de grands joueurs. Il est 27e en simple en ce moment, il me permet donc d'avoir plus d'options en double, mais aussi en simple, si besoin.
Quelle serait la paire de double idéale, dans votre esprit ?
Avec cette composition, j'ai beaucoup d'équipes possibles et c'est très bien. Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga ont joué ensemble, tout comme Jo-Wilfried Tsonga avec Julien Benneteau et Julien Benneteau avec Richard Gasquet. Voilà, ça fait 3 paires de haut niveau possibles. Maintenant, j'ai besoin d'avoir tous les paramètres avant de me décider : la date de retour des uns et des autres, leur état de forme, l'adaptation à la surface et la capacité à jouer dès le vendredi en simple.
Justement, on n'avait pas vu 3 Français en huitièmes de l'US Open depuis 1999, et vous en faisiez alors partie, avec Cédric Pioline et Nicolas Escudé. Mais le capitaine de Coupe Davis que vous êtes ne regarde-t-il pas ses résultats avec inquiétude en vue de la préparation de la demi-finale ?
Non, pas du tout. Cela me fait évidemment très plaisir. Je suis capitaine de Coupe Davis donc les résultats de chaque joueur influent sur mes choix, mais à côté de ça, je les connais tous très bien et j'ai énormément d'affection pour eux. Je suis très heureux pour leur carrière de les voir jouer et gagner de grands matches. Pour moi, ce n'est que du positif.
Dans ces conditions, comment se déroulera la préparation ?
Elle se fera à la carte, forcément, en tenant compte du retour des uns et des autres, en laissant aussi 24 ou 48 heures à chacun pour souffler en famille, surtout ceux qui ne vivent pas en région parisienne. Mais franchement, ce qui se passe à New York, ce n'est que du positif. Plus ils gagnent de matches et plus ils accumulent de confiance aussi. Maintenant, oui, ça complique la donne, parce qu'il faudra voir en fonction de l'adaptation au changement de surface, du dur à la terre battue, mais aussi de la récupération et de l'adaptation au décalage horaire.
Avez-vous été voir jouer les joueurs tchèques, à New York ?
J'ai eu le temps de voir jouer Tomas Berdych. Pareil à lui-même, toujours aussi solide. Je n'ai pas pu voir Radek Stepanek, mais Lionel Roux a vu Lukas Rosol. Ces deux derniers ont été éliminés d'entrée et plutôt sèchement, mais Lukas Rosol a été titré à Winston Salem juste avant l'US Open et ça compte aussi. De toute manière, ils sont tous très dangereux, y compris Jiri Vesely, leur quatrième joueur. Donc on va se méfier de tous. Et c'est pourquoi on va aussi axer la préparation sur nous avant tout pour être les mieux armés possibles.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu.