ITW - El Aynaoui : "Cela ne peut être que bénéfique"
Par Bastien RAMBERT le 15/04/2014 à 09:17
Troisième et dernière partie de notre interview avec Younes El Ayanoui. L'ancien champion marocain (ex 14e joueur mondial) est bien décidé à entraîner à haut niveau. Il évoque pour Tennis Actu le retour des anciennes gloires (Becker, Edberg, Ivanisevic...) aux côtés des stars d'aujourd'hui mais aussi le niveau du tennis masculin actuel.
Première partie : "Jérôme Golmard a un superbe moral"
Deuxième partie : "Le tennis marocain a besoin d'infrastructures"
Younes, pouvez-vous nous raconter votre expérience sur l'ATP Champions Tour (Ndlr : le circuit pour les anciens champions) ?
C'était vraiment super. J'ai eu la chance de disputer à trois reprises le Masters de Londres dans la magnifique salle du Royal Albert Hall, j'ai joué en Chine aussi etc. Franchement, ce n'est que du plaisir. C'est l'ambiance d'un tournoi sans la pression du résultat. J'ai joué contre Sampras, McEnroe, Borg... C'était mes idoles et c'est vraiment génial pour voir jouer avec eux un tennis relax, sans pression. Dès que j'ai l'opportunité d'aller sur l'ATP Champions Tour, je fonce.
Quel regard portez-vous sur le tennis masculin actuel ?
J'ai l'impression qu'il y avait une pléiade plus importante de joueurs qui dominaient il y a quelques années. Le Top 10 était établi. Depuis quelques années on a vu trois ou quatre surprises dans les Grands Chelems. Le niveau est excellent, surtout au niveau physique avec des joueurs comme Nadal, Djokovic ou Federer. Ils sont à 100 %, très bien préparés. Le staff environnant est très professionnel.
Le circuit ATP a-t-il bien changé depuis votre époque ?
Je me souviendrais toujours de mon premier tournoi en 1989. Plus de la moitié des joueurs était sans entraîneur. Aujourd'hui, c'est impensable.Sinon, j'ai l'impression que c'est toujours aussi difficile de gravir les échelons sur le circuit ATP d'autant plus que le tennis est très médiatisé. Les Futures ont été installés donc on peut facilement avoir ses premiers points ATP mais il faut toujours être dans les 150 meilleurs pour pouvoir vivre de ce sport. Toutefois, on a la chance d'avoir un Federer que j'admire beaucoup sur le terrain et en dehors. Nadal c'est pareil. Je suis fan des deux et je me régale toujours autant devant leurs matches.
Quel est votre avis concernant le retour des Becker, Edberg, Ivanisevic sur le circuit pour coacher les joueurs ?
Je pense que Becker et Edberg auraient forcément refusé d'entraîner s'ils avaient reçu une proposition à la veille de leur retraite, après quinze ans à voyager. Je crois que c'est de bon augure de voir des joueurs qui possèdent une telle expérience faire leur retour. Avoir un support supplémentaire et doté d'un tel charisme, cela ne peut être que bénéfique. Qui ne serait pas heureux de voir Boris Becker dans sa loge pour le supporter ? C'est une belle reconversion pour les anciens champions mais aussi un moyen pour eux de rester dans le monde du tennis et d'apporter leur précieuse expérience.
Avez-vous ciblé un type de joueur que vous souhaiteriez entraîner à l'avenir ?
Ce n'est pas comme d'autres professions où l'on peut passer des diplômes et prétendre à un poste précis. C'est la formation qui m'intéresse avant tout, aider des jeunes qui ont l'ambition de faire partie de l'élite du tennis mondial. Après, il n'y a pas d'âge ni pas de niveau. Il suffit que le joueur soit motivé et c'est cela qui me rendra heureux (rires).
Propos recueillis par Bastien Rambert