ITW - Filip Krajinovic : "Novak Djokovic m'a beaucoup aidé"
Par Thibault KARMALY le 04/11/2017 à 20:28
Filip Krajinovic (77e) est en finale du Rolex Paris Masters. Quel parcours incroyable du qualifié serbe, qui, après s'être notamment offert Sam Querrey (13e) au deuxième tour, puis bénéficié du forfait de Rafael Nadal (n°1 mondial) en quart de finale, a fait mordre la poussière au finaliste sortant, le privant du même coup d'une potentielle place au Masters de Londres, l'Américain John Isner (14e). Le joueur de 25 ans s'est imposé face à son ainé à l'issue d'un duel de haute lutte de 2h38 (6-4, 6-7 (2), 7-6 (5)). "Avec Novak, nous sommes très amis. Tous ceux de la Coupe Davis sont très proches. Nous sommes proches les uns des autres. Il m'a appelé et après les blessures, il m'a aidé pour le coaching. Il était avec moi et nous parlons toujours ensemble. Il a toujours été d'un grand soutien et c'est toujours agréable d'être en sa compagnie. Bien sûr, j'ai vraiment envie de jouer les doubles l'année prochaine avec lui", a-t-il notamment déclaré.
Vidéo - Filip Krajinovic : "Novak Djokovic m'a beaucoup aidé"
Félicitations une fois de plus. Quelle est la première chose qui vous est passée par l'esprit après avoir su que vous arriviez en finale ici ?
Des émotions énormes, incroyables. C'était un match très difficile mentalement. Il servait très bien. Il était très agressif. Je savais que cela allait être le cas mais quand j'ai servi pour le match, ma main tremblait. C'était difficile de contrôler mes émotions mais je savais qu'il fallait rester agressif jusqu'à la fin. J'ai réussi à le faire. C'est le plus beau jour de ma vie mais, cependant, le tournoi n'est pas terminé et je dois me préparer pour demain. On verra bien.
Vous avez eu des blessures difficiles plus jeune, peut-on dire que mentalement vous avez changé votre approche ? Pouvez-vous expliquer ce qui a changé ?
Oui. J'avais beaucoup souffert à l'époque et pendant ma carrière, j'ai subi de grosses blessures mais j'ai toujours réussi à rester calme. Je savais qu'un jour cela reviendrait. Bien sûr, je ne croyais pas que cela pourrait arriver cette année à ce tournoi, en sortant des qualifications. En tout cas, c'est un sentiment incroyable. Je suis dans les 40èmemondiaux maintenant, je ne m'y attendais pas non plus. J'ai commencé 250ème cette année et l'objectif était de rentrer dans les 100 meilleurs. Maintenant, je suis vraiment heureux. Je ressens énormément d'émotions.
Pour ceux qui ne connaissent pas bien votre carrière, je crois qu'il y a deux os qui ont été retirés de votre poignet et vous avez aussi subi une opération de l'épaule droite. Pouvez-vous parler de ces opérations ? Etait-ce frustrant ?
Oui, c'est arrivé il y a 6, 7 ans. C'est là où j'ai eu la première opération à l'épaule. Je sortais des juniors et j'allais devenir professionnel. J'avais atteint une demi-finale à l’ATP et juste après c'est cela qui m'est arrivé. Pendant deux ans, je n'ai pas pu jouer. Ensuite j'ai réussi à jouer de mieux en mieux. Il y a deux ans j'ai réussi à rentrer dans les 100 meilleurs et tout d'un coup, ils ont vu que j'avais un os en trop au poignet. Ils ont décidé de le retirer par opération chirurgicale et mentalement cela a été très difficile parce que quand vous prenez de l'âge, les sponsors me disaient de plus en plus souvent : « non ». J'étais un bon junior et au moment où il aurait fallu que je prouve ma capacité, je n'ai rien fait. C'était donc dur. Ma famille est restée bien soudée autour de moi et maintenant voilà.
C'est le poignet de la main droite, le bras droit ?
Oui.
Hier, vous n'aviez rien à perdre, aujourd'hui non plus et demain encore une fois vous n'aurez rien à perdre ?
Effectivement, j'ai déjà fait tout ce que j'avais à faire. Ce sera une nouvelle étape demain et je vais simplement y aller pour faire tout ce que je peux, le mieux possible, comme chaque tournoi, jouer encore un match. Je vais jouer contre Jack Sock que je connais depuis que je suis junior, c'est un bon joueur. C'est intéressant. Je vais faire tout ce que je peux pour jouer très fort.
Pendant les moments difficiles de votre carrière avec toutes ces blessures, est-ce que vous avez reçu des encouragements, du soutien de Novak Djokovic ?
Oui. Avec Novak, nous sommes très amis. Tous ceux de la Coupe Davis sont très proches. Nous sommes proches les uns des autres. Il m'a appelé et après les blessures, il m'a aidé pour le coaching. Il était avec moi et nous parlons toujours ensemble. Il a toujours été d'un grand soutien et c'est toujours agréable d'être en sa compagnie. Bien sûr, j'ai vraiment envie de jouer les doubles l'année prochaine avec lui.
Pouvez-vous nous parler de la relation avec votre coach Popovic ?
C'est un super coach. Il vient aussi de Serbie. Nous avons commencé à travailler ensemble il y a quatre mois et cela se passe très, très bien. Il avait aussi une très bonne relation avec Karlovic. Cela se passait aussi très bien entre eux. En fait, je le connais depuis que j'ai l'âge de 10 ans, alors je lui ai dit : « Si un jour tu es libre, dis-le moi, je t'engage tout de suite ». Il m'a appelé après avoir terminé son contrat avec Karlovic et on a commencé à travailler ensemble à partir de ce moment-là.
Vous devez être content de jouer contre Jack Sock. Vous allez sans doute être encouragé par le public demain, comme aujourd'hui. Aujourd'hui, le public était derrière vous mais si cela avait été Benneteau au lieu de Jack Sock, c'aurait été plus difficile.
C'est vrai que le public a été vraiment super avec moi. Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'ils crient pour moi, qu'ils m'encouragent. Au tie-break, c’était incroyable. C'était un moment de ma vie que je n'oublierai jamais. Je voulais vraiment remercier tous ceux qui sont venus voir ce match et j'espère que ce sera pareil demain.
Il semble qu'avant cette semaine vous ayez fait vos meilleurs résultats sur terre battue. Est-ce que vous considérez que vous êtes complet ou spécialiste de terre battue ?
J'aime la terre battue mais j'ai eu des résultats sur les courts en dur. C'est peut-être à cause du poignet que je jouais beaucoup sur terre battue ; c'était plus facile pour moi mais, en même temps, j'aime beaucoup jouer sur les surfaces dures, rapides et je crois que mes meilleurs résultats sont sur les courts en dur et rapides. Ici, il m'avait dit que c'était plus lent. En fait, ils ont changé la surface et je trouve qu'elle est rapide aujourd'hui.