ITW - Mathys Erhard : "J'ai un modèle de travail : Dominic Thiem"
Par Alexandre HERCHEUX le 30/12/2020 à 08:15
Le circuit CNGT nous permet de voir les talents français éclore et montrer leur potentiel. En août dernier, Mathys Erhard a réalisé un sacré numéro au CNGT de Cabourg. En 4 jours, le Tricolore a remporté pas moins de 7 victoires et surtout, il a accroché de très beaux noms à son tableau de chasse. Le joueur de 18 ans a fait tomber Sadio Doumbia, Johan-Sébastien Tatlot et Titouan Droguet en finale. Une grande performance du Tricolore qui retrouve le sourire après deux années compliquées.
Vidéo - Mathys Erhard au micro de Tennis Actu
En 2018, Tennis Actu avait rencontré le Frenchie lors du tournoi de Roland-Garros Junior. Agé de 16 ans, Mathys s'était illustré en tenant tête au favori du tournoi, l'Argentin Sebastien Baez. Depuis, les blessures sont venues perturber la progression du jeune joueur. Mais ce titre à Cabourg pourrait donner à Mathys Erhard la confiance qu'il cherchait depuis plusieurs mois. Basé au Smash Tennis Center, à Thiverval-Grignon, le Tricolore a conscience de ses forces et de ses faiblesses et compte bien exploiter tout son potentiel. Sa joie de vivre et son sourire en font un joueur agréable et intéressant avec qui Tennis Actu a pu discuter.
"Si on m’avait dit que je gagnerais à Cabourg, je ne l’aurais pas cru"
Comment vas-tu Mathys ? J’imagine que tu es encore sur ton petit nuage de ta belle victoire à Cabourg.
Oui ça va très bien. Je suis très content de cette victoire même s’il ne faut pas s’enflammer et garder la tête froide. J’ai encore plein de défauts donc je dois travailler pour m’améliorer.
Raconte-nous un peu ton tournoi.
Si m’on m’avait dit avant de commencer le tournoi que je le gagnerais, je ne l’aurais pas cru. Le tableau était très relevé donc je voulais vraiment être concentré sur mes premiers tours. J’ai bien géré et j’ai pu rester prêt pour les gros matches. Le mercredi, je joue un numéro et je gagne 6-3, 6-1. Le jeudi, je joue Doumbia et si je gagne, j’affronte Tatlot. Donc quand je bats Tatlot le vendredi soir, j’ai vraiment commencé à y croire. Et ça m’a donné confiance en mon jeu.
J’imagine que battre des joueurs plus expérimentés va te donner beaucoup de confiance pour la suite.
C’est sûr. Quand j’ai commencé à jouer contre Tatlot, il m’a vraiment impressionné. Je l’ai mis sur un piédestal. C’est un peu mon problème, je fais souvent ça avec mes adversaires. Il tapait fort, je me sentais pris de vitesse. Au fil du match, ça venait, et malheureusement il a eu un problème. Mais je suis content quand même d’avoir renversé le match.
Et ton programme pour la suite de l’été et peut-être la fin de saison ?
J’étais censé aller jouer en Future en Europe. Mais comme il y a des annulations etc, ce sera compliqué. Je vais aller jouer au Touquet puis à Saint-Maur. Une wild-card qualif à Roland-Garros reste un objectif.
"J’ai la joie de vivre. Quand je fais un beau point, j’ai tendance à rigoler"
Tennis Actu t’avait rencontré en 2018, tu avais disputé Roland-Garros junior. Que s’est-il passé pour toi depuis ? Comment se passe ton évolution ?
Ça a été compliqué. Je suis allé à la Fédé mais je me suis blessé très souvent. J’ai vraiment repris le rythme cette année. Depuis mars, j’ai pu m’entraîner et reprendre confiance en moi.
Le confinement t’a donc fait beaucoup de bien ?
Franchement oui. J’ai pu m’entraîner, me recentrer sur moi-même. J’ai pu corriger mes erreurs avec mon coach.
Et avant ça, quel était le but ?
De jouer Roland-Garros. Mais aussi de faire des perfs en Futures et de battre des joueurs meilleurs que moi.
Pour ceux qui te découvrent. Qui est Mathys Erhard ? Quel est ton style de jeu ? Et parle-nous un peu de ta personnalité.
C’est clairement service décalage coup-droit. Après, mon revers m’aide beaucoup en match quand même. Mais c’est ce décalage qui m’aide beaucoup, et je suis plus à l’aise sur terre. Je suis assez endurant et vif. Après si j’enchaîne les matches à intensité, souvent j’ai un peu de mal. Donc je dois travailler là-dessus. Sinon, j’ai la joie de vivre. Quand je fais un beau point, j’ai tendance à rigoler etc.
Comment le tennis est-il entré dans ta vie ?
J’ai commencé à 5 ans avec mes parents dans les Yvelines. Je faisais du tennis, du foot, du judo, de l’athlétisme… J’ai vraiment commencé le tennis à fond à 10-11 ans. Mes parents sont des grands sportifs aussi, ils en font beaucoup beaucoup donc ça m’a aidé.
"J’ai un modèle de travail : c’est Dominic Thiem"
As-tu des modèles ? Tu nous avais parlé de Gaël Monfils en 2018.
Mon jeu va plus vers un Jo-Wilfried Tsonga maintenant. Je ne reste pas derrière la ligne, je joue plus offensif. J’ai un modèle de travail : c’est Dominic Thiem. C’est vraiment un exemple à suivre.
Tu as pu rencontrer tes idoles à Roland ?
Non, j’ai juste aperçu mais je n’ai pas discuté.
J’imagine que l’ambiance t’a marqué la-bas.
L’ambiance et la pression. La famille vient te voir. Il y a plein de monde, les gens viennent te voir. Il y a plein d’éléments qui entrent en compte dont on n’a pas l’habitude.
Et ton rêve alors ?
Comme tous les Français, c’est briller à Roland-Garros. Je voudrais surtout arriver au maximum de mon potentiel. Je ne sais pas si je dois être numéro 1, numéro 10 ou numéro 100 mais j’espère exploiter vraiment tout mon potentiel.