ITW - P-H Mathieu : "Gasquet a un niveau de jeu élevé"

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Paul-Henri Mathieu est le finaliste malheureux de cette édition de l'Open Sud de France. Durant toute la semaine "Paulo" n'a cessé d'entendre son nom scandé par le public de Montpellier. Sur ce dernier match, après sa défaite face à Richard Gasquet sous les yeux de sa fiancée et de son fils, il est apparu particulièrement ému. Il est revenu en conférence de presse sur sa belle semaine dans le Sud de la France. 

Avez-vous des regrets après cette finale ?

J'ai moins bien servi que les jours précédents. Il a commencé un peu doucement. Je l'ai breaké rapidement. Après, il a commencé à se relâcher. Je n'ai pas passé beaucoup de premières. C'était diffcile car il défendait beaucoup et extrêmement bien. A chaque fois, il me faisait jouer une ou deux balles de plus. J'avais du mal à poser mes appuis, et il a un jeu qui me gêne. J'ai un peu moins bien servi que les autres jours. Mais il faut s'en servir pour avancer. 

Pourquoi son jeu vous gêne-t-il autant ?

Il se tient assez loin, et il a une balle plus bombées que les autres. Il fait jouer des balles sous le filet qui sont très diffciles à accélérer. Richard, il a un niveau moyen qui est vraiment très très élevé. Aujourd'hui, il ne perd jamais en dessous des 30 premiers, même en jouant mal. Pour l'instant, je ne joue pas encore ce niveau-là, seulement par moments, pour battre ce genre de joueurs. Ca fait longtemps aussi que je n'avais pas joué un joueur aussi fort. Ca permet aussi de voir ce que je dois travailler pour la suite.

Est-ce que vous vous rendez compte très très vite qu'il a des problèmes au service ?

Non, il a commencé doucement, mais à 5-3 et 5-4, c'était résolu. J'ai moi-même été dans cette situation plusieurs fois où le lendemain de match, on est assez courbaturé, avec des tensions. Je sais pertinemment que ce genre de douleurs passent quand on est chaud. Il a commencé doucement, moi, je l'ai breaké de suite. Sur les jeux de retour, il était là, bien présent. Il servait beaucoup mieux à la fin du premier et dans le second. Il défendait très bien aussi. C'est ce qui fait sa force aussi, et c'est ce qui lui permet d'avoir un niveau de jeu très très solide et très élevé. 

On a senti beaucoup d'émotion, à la fin du match. Vous reviviez les derniers mois de galère ?

Ce n'est pas les derniers mois, mais plutôt les dernières années. J'avais à coeur de bien faire, avec ma femme qui était là et mon petit garçon. Il commence à se rendre compte du métier que je fais aussi. C'est important de les avoir quand on joue une finale. Ca aurait été la cerise sur le gâteau de pouvoir remporter une finale devant eux.

Même si Richard Gasquet est chez lui ici, le public vous a vraiment beaucoup soutenu ici. ca vous a fait du bien aussi ?

Forcément, dans une finale 100% française, le public est partagé, mais j'ai senti beaucoup de soutien, aujourd'hui, mais encore plus tout au long de la semaine, ça fait du bien, ça permet de donner un coup de boost et de continuer à avoir envie de jouer les tournois en France. 

Que tirez-vous comme bilan de ce tournoi ? Vous attendiez-vous à jouer à ce niveau-là ?

On espère toujours, mais je ne peux pas dire qu'en arrivant, j'allais arriver à faire finale pour pouvoir remporter le tournoi peut-être, non, je ne dirais pas ça. Mais depuis plusieurs semaines, je sentais bien la balle, je jouais bien. Je commençais à mieux me déplacer. match après match, je commençais à mieux me sentir. Après, j'ai eu des matchs diffciles aussi, en quart de finale et en demi aussi. C'étaient  des matchs très compliqués qui auraient pu tourner en ma défaveur également. Je m'en sors bien d'être en finale. On est déçu de ne pas aller au bout. Surpris... Oui et non, je m'entraîne aussi pour ça.

Le programme, maintenant ?

Je pars demain soir à Rio, pour jouer sur terre battue, puis à Sao Paulo. Je joue les qualifications à Rio, et le tableau final à Sao Paulo. 

Propos recueuillis à Montpellier par Cléménce Lacour