Tennis. ITW - Serena Williams : "Je pense déjà au 19e titre"
Par Vincent TOUSSAINT le 08/09/2014 à 09:04
Serena Williams a remporté dimanche un 18e titre du Grand Chelem et un 6e US Open. Déjà tournée sur la suite de sa carrière, voici les réactions de la nº1 mondiale qui rentre encore un peu plus dans la légende.
Au moment de la victoire, sur le court, on vous a sentie remplie d’émotion? Est-ce que vous avez pensé tout de suite au numéro 18 ?
Oui, c’était en effet le numéro 18. J’ai essayé de l’atteindre depuis si longtemps. Depuis l’an dernier ou plutôt, depuis le début de l’année. Je ne pensais vraiment pas y arriver. (Sur le court) Je me sentais si bien.
Que cela vous fait-il de partager la liste des plus grands noms de votre sport ?
Cela représente beaucoup pour moi. Je n’aurais jamais pu imaginer que mon nom soit cité à coté de Chris Evert ou Martina Navratilova, car j’étais juste une enfant avec un rêve et une raquette. En habitant à Compton, ces choses là n’arrivent pas normalement. Je ne pouvais pas penser que cela se passerait et que ça se finirait ainsi. Enfin, ce n’est pas fini, mais j’ai tellement donné. Et un grand Chelem m’échappait depuis trois tournois. Ça signifie beaucoup pour moi. J’étais très excitée de gagner ce titre.
Vous n’avez jamais perdu plus de trois jeux par set pendant ce tournoi. Au final, vous semblez toujours aussi excitée et presque surprise. Comment expliquez-vous cela ? Il y a des matches faciles ou pas du tout ?
Non, aucun match n’est facile. Par exemple, dans le second set, Caroline a commencé à retourner de mieux en mieux et s’est mise à servir très bien. On a donc eu de très longs échanges et on faisait beaucoup de va-et-vient. Il n’y a donc eu rien de facile.
Considérant que c’était la dernière opportunité de gagner un Grand Chelem cette année, on imagine que vous êtes soulagée même si ce n’était pas là l’essentiel ?
Oui, c’est génial. Je ne pensais vraiment pas gagner un majeur cette année et j’avais même dis que j’étais prête à démarrer l’année prochaine tout de suite. Laissons cela derrière moi maintenant. Oh, je suis gênée. Je me sens honorée et je me sens très bien Je n’ai pas de mots. Je suis très heureuse de remporter un Grand Chelem cette année. C’est un sentiment extraordinaire.
Vous étudiez aussi très bien le tennis. Vous avez parlé avec éloquence d’Althea, de Venus et de Billie Jean. Aujourd’hui, vous dites que c’est incroyable de faire partie des plus grandes comme Chris ou Martina. Vous êtes-vous demandée : Qui suis-je ? Comment jugez-vous votre carrière et où vous situez-vous dans l’Histoire du tennis ?
Je ne pense pas beaucoup à ce genre de choses car je continue à jouer. Je pense déjà à un éventuel 19e Grand Chelem (sourire). Je crois que si je me juge, je serai trop satisfaite. Je l’ai dit avant: Je ne veux pas devenir cela. Je veux continuer à progresser et jouer le mieux que je peux.
Que représente ce 18e Grand Chelem ? Que cela change-t-il pour le futur? Vous sentez-vous soulagée d’un poids qui pesait sur vos épaules ?
Je l’ai senti ce poids On m’en a beaucoup parlé. Maintenant que j’ai atteint ce titre, je ressens un peu de soulagement. J’ai été bloqué à 13 Grands Chelems pendant un moment. Je me suis dit que j’allais dépasser ce chiffre un jour ou l’autre. Je ne savais pas quand mais je savais que cela arriverait. J’ignorais cependant que ça viendrait si tôt.
Pouvez-vous nous parler de ce qui a changé après votre défaite précoce à Wimbledon. Avez-vous pensé à ce que vous devriez changer dans votre approche du tennis ?
Oui, après Wimbledon, j’étais très déçue car comme je le dis souvent, je travaille très dur. Je m’entraine six heures par jour. Entrainement, entrainement, entrainement, non-stop. Après ça, je me suis dit que je devais baisser le pied car les résultats n’étaient pas là. Que je devais changer quelque chose. Je suis partie une semaine et demie et je ne me suis pas beaucoup entrainée. Je faisais juste en sorte de frapper la balle chaque jour. A ce moment-là, j’ai réalisé que j’avais besoin de me reposer un peu plus. Je me m’étais mis beaucoup de pression. Une pression inutile car comme j’ai dit, je n’ai pas besoin de gagner un autre titre. J’ai mes 18 breloques maintenant. Je peux partir tranquillement (rires).
Vous avez parlé du fait d’avoir grandi à Compton comme un enfant ayant un rêve et une raquette. Quel était ce rêve ?
De gagner l’US Open. Oui, c’était mon rêve. A chaque fois que je gagne ici, c’est un moment spécial et incroyable pour moi.
Vous l’avez gagné plus que quiconque à présent avec six titres. Quel effet cela vous fait ?
C’est super. Je n’aurais jamais pensé le gagner six fois car j’ai gagné cinq fois Wimbledon et l’Open d’Australie. Je crois que j’ai gagné aussi Roland Garros deux fois… Maintenant, ça monte à six, c’est vraiment magnifique.
Oublions un peu les chiffres. Que pensez-vous du titre que l’on vous attribue comme étant la plus grande joueuse de tous les temps ?
Je l’ai entendu, évidemment mais je ne pense pas à cela. Je suis juste une personne qui veut gagner des titres et jouer au tennis. Je veux vraiment bien faire et j’adore ce sport. La raison pour laquelle je joue au tennis, c’est de m’assoir à la fin de la journée et de brandir un trophée. C’est là que je prends du plaisir.
Pensez-vous comme nous que vous êtes quasiment imbattable quand vous jouez comme aujourd’hui ?
Oui, je le pense. Je dis toujours ça quand je joue mon meilleur tennis.
Personne ne peut vous battre ?
Je dis souvent que c’est difficile de me battre car je sers très bien, j’ai un bon retour et je suis rapide. Si je combine tout cela, vous savez, c’est vraiment très difficile de me battre.
Vous évoluez dans une autre catégorie ?
Je ne sais pas. Je ne vais pas dire ça mais je pense sincèrement qu’il est difficile de me battre
Roger n’a pas atteint son objectif de gagner son 18e majeur et son 6e US Open. Cela vous a rendu nerveuse ?
Un petit peu. Au moins, un d’entre nous l’a fait entre Roger Federer et moi-même.