ITW - Wawrinka : "Etre n°1 mondial ? J'en suis loin"
Par Tennis Actu le 20/04/2014 à 20:35
Stanislas Wawrinka s’est imposé face à son compatriote Roger Federer 4-6, 7-6 (5), 6-2 en finale du Masters 1000 de Monte-Carlo. Le numéro trois mondial s’impose pour la deuxième fois en quinze confrontations face à son ami et coéquipier de Coupe Davis. Il remporte son premier titre en Masters 1000. Wawrinka, LE favori de Roland-Garros et bientôt N°1 mondial ? Sa réponse en conférence d'après-match.
Stan, dans quel état d'esprit êtes-vous après cette victoire en finale d'un Masters 1000 et contre Roger ?
Ce sont juste les meilleures émotions que je vis et ce, depuis le début de l'année. Gagner un Grand Chelem et gagner un Masters 1000 en plus contre Roger (Federer), ce sont des émotions incroyables. On s'entraîne pendant des années pour vivre tout ça. Cela fait des années que je travaille comme un fou pour obtenir ces victoires qui ont été difficiles à obtenir. Aujourd'hui, c'était un challenge très personnel de jouer cette finale. Jouer Roger, c'est toujours très compliqué, c'est l'un des plus grands joueurs de tous les temps. C'est aussi l'un des rares qui a la capacité de pouvoir donner le rythme qu'il veut au match. Donc pour moi, c'était un challenge de jouer contre lui. Mentalement, ça a été toujours très compliqué de me retrouver en face de lui car il a toujours eu l'avantage sur moi. Il a toujours eu l'habitude de jouer des finales, de gagner des titres. Il sait qu'il a ce petit avantage. C'est pour ça que cela a été un challenge cette finale et que cela a été difficile pour moi en début de match. Mais j'ai senti aussi qu'il était assez tendu, qu'il avait un peu de mal à bouger. On s'observait beaucoup. Et petit à petit, j'ai su reprendre les devants dans le jeu. Les conditions étaient bonnes pour moi car j'ai réussi à le bloquer avec mon revers et à cadenasser ce rythme qu'il voulait imposer. C'est ce qui a fait la différence aujourd'hui.
Vous gagnez votre premier Masters 1000 de votre carrière qui plus est sur terre battue. Certains vont dire que vous êtes le favori de Roland-Garros ?
Mouais. Quand Rafael Nadal aura gagné Rome et Madrid, on dira autres choses, je pense. Nadal, il sera de nouveau le favori à ce moment là (Sourires). Comme je l'ai dit, quand vous arrivez ici, que vous êtes numéro trois mondial, que vous jouez bien sur terre battue, vous étiez forcément favori pour gagner le titre. Donc, forcément, je ferai aussi parti des favoris pour Roland-Garros. Après, je ne serai pas le favori car je suis loin des Rafa, Novak ou Roger dans le jeu sur terre. Mais avec mes résultats, oui, vous pouvez me mettre dans les favoris de Roland-Garros mais cela ne changera pas ma façon d'aborder les tournois et les matches.
De l'extérieur, dans cette finale, on n'avait pas l'impression d'avoir deux ennemis sur le court, deux farouches adversaires mais plutôt deux amis qui se jouaient...
Oui, on n'est pas ennemis et c'est rare dans ce sport très individualiste. On est de très bons amis. On se respecte avant tout. Sur le terrain, on était là l'un et l'autre pour gagner. On fait tout ce qu'il faut pour gagner mais on se respecte tellement qu'on en fait pas plus. On ne cherche pas à provoquer l'autre, à faire quelque chose de particulier. Avant le match, on s'est échauffé ensemble, on a même mangé ensemble. Après le match, on était à côté dans les vestiaires. On rigole ensemble. C'est pour ça que l'on s'entend si bien. C'est pour ça que l'on a gagné les Jeux Olympiques ensemble. On s'entend réellement bien.
Quel est votre programme désormais pour les jours à venir ?
Je vais me reposer un petit peu. Je vais essayer de bien m'entraîner la semaine prochaine, de faire un petit peu de physique et de continuer le travail avec Magnus (ndlr Magnus Norman, son entraîneur). Je vais me préparer pour les prochains tournois. Mais je ne vais pas changer ma façon de faire et de penser. Je n'arrive pas sur un tournoi en me disant qu'il faut que je fasse au moins une demie parce que je suis numéro trois mondial. Je prends match après match. Je me concentre bien sur chaque adversaire pour pouvoir décrocher des titres. La seule différence aujourd'hui, c'est que j'ai confiance en moi et que je sais que je peux les battre, ces adversaires.
Vous êtes N°3 mondial à l'ATP, vous êtes N°1 à La Race, vous vous dites que vous pouvez être N°1 mondial ?
Non, je ne me dis pas ça. Vous aimeriez bien que je dise oui mais j'en suis vraiment trop loin pour l'instant. Le N°1 mondial de l'an passé, il a gagné 2 tournois du Grand Chelem et 5 Masters 1000 donc je suis loin de tout ça. Ce n'est pas mon but d'arriver sur le tournoi en me disant qu'il faut que je gagne. Je me dis plutôt qu'il faut que je fasse de mon mieux pour essayer d'aller le plus loin possible. On est trop tôt dans la saison pour viser et envisager d'être un jour N°1 mondial.
Propos recueillis par la Rédaction de Tennis Actu