Open d'Australie - A. Fusai : "Même bilan, nette évolution"

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Avec la défaite d'Alizé Cornet contre Dominika Cibulkova ce samedi, il n'y a plus de Française dans le tableau féminin de l'Open d'Australie. C'est la 6e année consécutive qu'aucune joueuse tricolore ne se trouvera en deuxième semaine du premier tournoi du Grand Chelem de la saison, au grand dam d'Alexandra Fusai, responsable du haut niveau féminin à la FFT. Mais, malgré un bilan décevant, l'ancienne joueuse veut voir des motifs d'espoir dans les performances individuelles de la semaine...

Mauvaise nouvelle avec la défaite ce samedi d'Alizé Cornet, qui a un peu loupé le coche...

C'était un gros match, on a vu beaucoup d'intensité. Alizé Cornet s'est créée des occasions, avec un niveau de jeu assez impressionnant qui a mis en difficulté Dominika Cibulkova, qui a aussi fait un frand match. Je crois que ça ne s'est pas joué à grand-chose, mais encore une fois, ça ne passe pas. Elle a encore progressé dans ses coups, en revers, au service, mais maintenant, il faut se demander pourquoi elle ne prend pas le match en main quand il faut.

Il va falloir qu'elle réfléchisse à tout ça avec sa structure, sur sa préparation, ses matches précédents. Il y a pas mal de pistes à soulever. Mais Alizé est une force dans le travail et sur le plan mental et je suis sûre qu'elle va mettre en place ce qu'il faut pour franchir la marche qui lui reste pour arriver dans les 10 et même plus. Elle a déjà prouvé qu'elle a le niveau, mais là, elle n'a pas su enfoncer le clou.

Une nouvelle fois, aucune joueuse fraçaise en huitièmes de finale. Comment accueillez-vous ce bilan ?

Si on regarde les chiffres, et juste les chiffres, on peut dire que ce bilan n'est pas bon. Mais, si on compare cette édition à celle de l'année dernière, la manière n'est pas du tout la même. Kristina Mladenovic et Caroline Garcia battent des joueuses têtes de série en faisant des gros matches.

Caroline fait un match très solide contre Eugenie Bouchard, mais ne réussit pas à enfoncer le clou au moment où il faut dans le premier set. Bien sûr, il y a encore du travail, mais si on compare au tournoi de l'an passé, il y a une nette évolution. Les filles sont structurées, il y a des choses qui avancent, mais cela demande du temps. On voit que Caroline a quand même pris une nouvelle dimension depuis le dernier US Open.

Et puis on a quand même un OVNI qui arrive, avec Océane Dodin. Par rapport à l'an passé, où on avait pris un coup sur la tête, cette fois, on peut se dire qu'il y a de belles perspectives.

Parlons d'Océane Dodin, personne ne s'attendais vraiment à la voir ici et encore moins réussir son parcours. Sauf vous ?

Oui, on savait ce qu'elle valait. On la suit depuis un petit moment. En juin dernier, alors qu'elle était 800e mondiale, on avait eu une discussion avec son père. Elle a eu un petit coup d'arrêt à cause de problèmes de santé, mais elle est bien repartie. Et, à un moment, quand il y a besoin d'aide, on agit. Georges Goven a été détaché pour l'entraîner aux côtés de son papa, c'est bien qu'on y croit fortement. On savait qu'elle allait exploser. C'est justement à nous de savoir faire ces choix, en détectant des parcours un peu atypiques, pas forcément dans les temps de passage habituels, mais qui nous montrent selon certains critères, qu'il peut se passer quelque chose.

Elle a un jeu qu'on n'a pas l'habitude de voir en France...

Oui, c'est très atypique, c'est vrai que c'est très surprenant. Et même à entraîner, c'est complètement différent. On attend un ou deux coups par échange et, si on en a trois, on commence à le trouver long. Ce n'est pas habituel, ça pétille, et j'espère qu'elle va encore nous montrer de belles choses.

Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu.