Open d'Australie - Comment conserver les fans chinois ?
Par Christophe de JERPHANION le 23/01/2015 à 15:21
L'an passé, les gradins de Melbourne Park étaient pleins de supporters chinois venu soutenir l'idole Li Na, qui allait remporter pour la première fois l'Open d'Australie. Et, depuis quelques années, le tournoi insiste sur le fait que ce tournoi est le Grand Chelem de la zone Asie-Pacifique.
Pourtant, cette semaine, on ne se bouscule guère pour soutenir Shuai Peng, bombardée n°1 chinoise après la retraite forcée de Li Na. Face à Magdalena Rybarikova, un unique supporter mettait l'ambiance et agitait un drapeau... Au point de se demander si, sans Li Na ou sans une autre super star émergente, le tennis chinois ne risque pas de perdre sa popularité, alors que l'on sait que la WTA, en particulier, mise énormément sur le développement de ce sport dans le pays le plus peuplé du monde.
"C'est la question à un million de dollars. Finalement, personne ne le sait", résume Richard Heaselgrave, le directeur commercial de l'Open d'Australie.
Zhang Bendou, journaliste pour Titan Sports, l'un des principaux journaux sportifs chinois, est plutôt pessimiste : "Si les tournois organisés en Chine n'attirent pas assez de sponsors, de public et de médias, nous pourrions les perdre. Certains d'entre eux sont même en danger". Actuellement, dit-il encore, le tennis reste un sport jeune en Chine et le public, même le plus fidèle, ne s'intéresse qu'aux grands noms, mondialement connus, ou aux joueurs chinois.
Zhang Ze, n°1 Chinois, pointe au-delà de la 180e place mondiale mais 11 joueuses sont classées parmi les 200 premières joueuses de la WTA. Shuai Peng est l'une des meilleures joueuses en double, mais sa demi-finale à l'US Open l'an passé n'a pas encore suffi à en faire véritablement une star incontournable. Peut-être faudra-t-il attendre l'éclosion de Shilin Xu, qui a échoué de peu à devenir championne du monde juniors en fin d'année dernière. Ou quelqu'un d'autre, car la détection de nouveaux talents reste très active en Chine et l'exemple de Li Na continue de susciter des vocations.
Pourtant, le travail se poursuit à Melbourne pour fidéliser le public chinois. Li Na est devenu embassadrice du tournoi pour la Chine et le continent asiatique et un partenariat a récemment été renouvelé avec China Central Television pour assurer la meilleure couverture du tournoi dans ce pays.
"Nous sommes encore loin d'être le Grand Chelem de la zone Asie-Pacifique que nous voulons être, mais nous avons pris un bon départ", conclut avec optimisme Richard Heaselgrave.