Open d'Australie (D) - Nico Mahut : "Il faut retenir le positif"
Par Romain CONVERSIN le 31/01/2015 à 16:10
Vidéo - Open d'Australie 2015 - Sur TennisActu.net avec Eurosport
Le rêve de Pierre-Hugues Herbert et de Nicolas Mahut a été brisé par la paire italienne composée de Fabio Fognini et de Simone Bolelli en finale de l'Open d'Australie (6-4, 6-4). Bien que déçu, Mahut veut aller de l'avant et dégager le positif de ce tournoi australien qui les a mené jusqu'à la finale. Il a avoué que Pierre-Hugues et lui n'avait pas joué à leur meilleur niveau et il a évoqué l'état de son coéquipier pendant la finale qui était pris de vertiges et qui ne se sentait pas au meilleur de sa forme.
Comment vous sentez-vous après cette finale par rapport à celle que vous aviez perdue à Roland-Garros en 2013 avec Michaël Llodra ?
Moi à Roland j'étais dévasté car je pensais à ce moment là que c'était ma seule et unique chance de jouer une finale de Grand Chelem et de la gagner. On était passé à trois points de la victoire. A aucun moment, aujourd'hui, on a entrevu l'espoir de gagner donc c'était un match un peu différent. On a joué une équipe très solide avec un avant-match un peu folklorique (Pierre-Hugues Herbert ne se sentait pas bien). Je suis fier de Pierre-Hugues qui a bien géré les choses cette semaine, ce qui n'est pas facile à 23 ans quand on se retrouve en quarts, en demies d'un tournoi du Grand Chelem. Il a serré les dents, il ne se sentait pas bien, il avait la tête qui tournait. J'ai essayé de le bousculer mais j'ai aussi essayé de me concentrer sur moi. Au début je pensais qu'on tenait le match mais on a pas su faire le nécessaire pour gagner.
Malgré tout, les Italiens retournent très bien et sont très bons défensivement finalement donc même à 100% vous auriez dû vous bagarrer.
Bien évidemment, on savait que c'était une très grande équipe. Ils ont une frappe lourde, quand on est au filet, la balle redescend très vite. Simone Bolelli a très bien servi mais on a eu quelques occasions sur le service de Fabio Fognini. Le fait de jouer ce soir avec des conditions un peu plus lentes a fait qu'on a réussi moins de services gagnants, la balle partait un peu moins vite. On a aussi été un peu moins bons, il faut l'avouer. Il faut pas que Pierre-Hugues pense qu'il a perdu le match tout seul car les Italiens ont été très forts. On aurait peut-être pas gagné en étant à 100%. En tout cas, c'est une très bonne expérience pour Pierre-Hugues, ça lui servira si on doit jouer une deuxième finale. Je suis convaincu qu'on aura d'autres possibilités. A Roland, j'étais dévasté mais là j'ai plutôt de l'espoir.
C'est seulement le quatrième tournoi que vous jouez tous les deux, donc c'est quand même prometteur.
Oui bien sûr et puis c'est à moi de trouver le positif. Arrivé ici, Pierre-Hugues n'avait jamais gagné un match en Grand Chelem, on gagne le premier tour puis le second. On bat Nenad Zimonjic qui a gagné plein de titres et qui a été numéro 1 mondial en huitièmes. On bat Edouard (Roger-Vasselin) et Julien (Benneteau) qui ont gagné Roland-Garros l'année dernière et qui sont têtes de série numéro 2. En demies, on s'en sort en faisant un super match et c'est vrai qu'on a raté la dernière marche... J'ai été moins bon, l'équipe a été moins bonne. Ensemble, on a, peut-être, pas préparé tout comme il le fallait. Mais bon globalement cela reste positif. Je vais vous dire quelque chose. J'ai beaucoup d'admiration pour une dame qui s'appelle Diana Nyad qui a rallié Cuba à la Floride à la nage passé 60 ans et qui a échoué quatre fois avant de réussir. Donc là avec Pierre-Hugues c'est notre premier échec en tant qu'équipe et moi c'est pas deuxième finale perdue. Je ne désespère pas et la prochaine fois, cela sera meilleur.
Il ne va pas falloir lâcher Pierre-Hugues qui n'est pas au top, vous devez jouer le rôle de grand frère.
Oui je sais, ça a été compliqué sur le terrain et dans le vestiaire aussi, j'ai eu l'impression de me revoir après ma finale perdue à Roland-Garros. On va faire en sorte qu'il retrouve rapidement le sourire. Mais bon on a fait une finale de Grand Chelem quand même. Oui, on repart sans la coupe alors que c'est le but ultime mais on a fait une finale, il faut retenir le positif et gagner d'autres tournois et puis, si on est au Masters de Londres en fin d'année, on sera content !
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu