Open d'Australie - Monfils : "Je suis dans le gouffre"
Par Christophe de JERPHANION le 18/01/2015 à 10:12
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Encore une fois, Gaël Monfils va aborder un tournoi du Grand Chelem sans véritable repère. Touché en fin d'année, il n'a pas encore joué en 2015 et se lancera, à l'Open d'Australie, face à son compatriote Lucas Pouille, sans vraiment savoir où il en est. Mais le n°2 Français ne semble guère optimiste et le dit en toute franchise. Des petits pépins physiques et aussi des soucis extérieurs au tennis. Bref, c'est un Gaël Monfils pas au mieux qui se prépare à jouer à Melbourne...
Vous avez commencé à travailler avec Jan De Witt, votre nouvel entraîneur. Comment se passe cette prise de contact ?
Je le connaissais quand même depuis un peu de temps, donc ça se passe très bien. Là, c'est la première semaine qu'on passe vraiment ensemble. Rien de spécial, en fait, parce qu'il m'avait déjà donné quelques coups de main auparavant, donc je savais comment il fonctionne. C'est encore un peu tôt pour dire ce qu'il m'apporte, mais, forcément, sur le plan tactique, il connaît très bien ce domaine. Et puis, avoir un regard extérieur sur des schémas dont on a discuté avant, ça fait du bien. Il a des vues particulères sur mon jeu et il a envie de voir ce que ça donne, on échange nos impressions et on mélange un peu tout ça.
Pour gagner un Grand Chelem, prendre un entraîneur était indispensable ?
Oh, c'est un peu facile de dire ça. Je ne sais pas si j'aurais gagné seul, je ne sais pas si je vais gagner avec. J'ai choisi de prendre une équipe parce que je pense que j'ai l'impression qu ça va m'aider. J'avais envie de changer et les changements, ça fait toujours du bien.
Comment vous sentez-vous après un début d'année où vous avez à nouveau souffert de problèmes physiques ?
J'aurais bien aimé un petit joker ! Ce que je vais dire peut choquer, mais en fait, je ne me sens pas prêt du tout, pour plein de raisons. Je suis toujours honnête, je dis la vérité et là, c'est pas terrible. Je n'ai pas beaucoup joué au tennis, je me suis un peu plus entraîné physiquement, mais pas tant que ça. Je me suis fait un peu mal en arrivant ici, sur une chute, et quelques problèmes personnels de dernières minutes sont arrivés aussi et me prennent un peu la tête. Finalement, ce n'est pas un aussi bon début d'année que je le pensais.
Avec tout cela, dans quel état d'esprit êtes-vous ?
J'essaye de prendre plaisir, j'essaye de faire ce que je fais de mieux, d'en parler avec mon équipe. Les conditions ne sont pas faciles, après si je peux m'entraîner jour après jour, ensuite, match après match, si je peux en gagner, tout se remettra en place. Tout va aller de mieux en mieux, ma blessure aussi, ce sont des petits détails, mais qui font que si on me demande aujourd'hui si je suis prêt, sincèrement, je n'ai pas l'impression d'être terrible.
Avec le recul, ce n'était peut-être pas une si bonne idée d'aller jouer l'IPTL pendant l'intersaison ?
Ah, si, c'était sympa. Il y a des pour et des contre pour certaines personnes, mais moi, j'y ai pris beaucoup de plaisir. Honnêtement, je ne m'attendais pas du tout à ce que ce soit aussi intense physiquement et finalement, j'ai pu bosser. Donc, finalement, je suis content et satisfait de mon choix.
Que gardez-vous de la finale de la Coupe Davis, qui n'est pas encore si loin ?
De la frustration, rien que de la frustration. On est une équipe et on a perdu en finale, c'est dur et, pour moi, il ne reste vraiment que de la frustration. C'est du passé, je n'y pense plus. On n'a mal fini la saison et je ne commence pas forcément la nouvelle comme je le voudrais, donc, pour l'instant, je suis dans le dur. J'étais bien en fin d'année, mais là, je suis dans le gouffre... Par contre, je suis motivé, c'est ça qui est bien. Il me faut un peu de temps pour allez mieux, mais c'est bête, parce que je me sens prêt à apprendre plus de choses.
Le retard de préparation peut-il être comblé, si vous passez un ou deux tours ?
J'espère, j'espère... Là, j'ai une petote gêne, j'espère que ça va aller mieux, et puis, surtout, dans la tête, que ça aille un peu mieux. Me remettre dans la compétition et décrocher une, deux ou trois victoires, ça va m'aider, forcément.
Vous nous avez souvent habitué à être présent quand on ne vous attendait pas, alors, ce que vous nous dites est presque rassurant, non ?
Je m'entraînais toujours bien. Là, je me suis bien entraîné, mais pas comme je l'aurais voulu. Il me manque un peu de travail pour être vraiment bien. Attention, on parle de l'état nécessaire pour faire quelque chose de très bien. Je ne vais pas vous dire où se situe mon problème, parce que je joue un Français. Il risque de l'entendre ou de le dire, donc je vais le garder pour moi.
Justement, un mot sur Lucas Pouille, votre premier adversaire ?
Je me suis déjà entraîné avec lui, d'ailleurs, ici, l'année dernière, il me semble. Je trouve qu'il joue très bien, c'est un jeune qui monte et j'ai vu que la semaine dernière encore, il avait bien joué. Ca peut être un match intéressant, parce qu'il commence à s'affirmer sur le circuit, il a joué des bons matches à Bercy. Vraiment, c'est un bon premier tour.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu.