Perdu de vue - Zeballos, l'homme de Viña del Mar
Par Christophe de JERPHANION le 29/07/2014 à 16:31
Le mardi, la rédaction de Tennis Actu mettra à nouveau en lumière un joueur ou une joueuse qui n'a pas su exploiter tout son potentiel. Après avoir réussi des coups d'éclat, il ou elle n'a pas su rester au plus haut niveau et connaît désormais une période de doute et les profondeurs du classement mondial. Aujourd'hui, c'est Horacio Zeballos qui est l'invité, bien malgré lui, de notre chronique "Perdu de vue".
Le 10 février 2013, à Viña del Mar, Horacio Zeballos, 73e mondial, remporte le premier tournoi ATP de sa carrière, à presque 28 ans. Son adversaire malheureux en finale se nomme, tout simplement, Rafael Nadal. Le Majorquin, absent des courts depuis 7 mois et sa défaite au deuxième tour de Wimbledon face à Lukas Rosol en raison de ses problèmes au genou, avait choisi de faire sa rentrée dans ce tournoi.
Il ne s'agit pas de dévaloriser la performance d'Horacio Zeballos, mais c'est un Rafael Nadal épuisé par une semaine de matches, en simple et en double, qui s'incline face à lui, après une finale de près de 3 heures. Pourtant, c'est un véritable exploit que signe là l'Argentin : Horacio Zeballos rentre dans un club ultra-fermé, celui des joueurs qui ont battu Rafael Nadal en finale d'un tournoi sur terre battue. Il n'y en a que deux autres à ce moment-là : Roger Federer et Novak Djokovic.
C'est le sommet de la carrière d'Horacio Zeballos, qui a également battu cette semaine-là Pablo Andujar, Albert Ramos et Carlos Berlocq, que des solides terriens. Le voilà 43e au classement ATP, il sera 39e à son meilleur classement en mars de cette même année. Horacio Zeballos n'est alors pas un inconnu, il a déjà joué une finale ATP à Saint-Petersbourg, en 2009. Il bat au passage les jeunes Aleksandr Dolgopolov et Ernests Gulbis avant de s'incliner pour le titre face à Sergiy Stakhovsky.
L'homme des Challengers
Mais c'est surtout sur le circuit Challenger que Horacio Zeballos a forgé sa réputation : depuis 2008, il a disputé 19 finales sur le circuit secondaire, décrochant au passage 12 titres. 2009 sera d'ailleurs sa meilleure année, avec 5 titres pour 8 finales. En revanche, sa carrière en Grand Chelem est inexistante : en 12 participations, il n'a jamais franchi le 2e tour d'un des quatre tournois majeurs. Non, vraiment, le titre de gloire d'Horacio Zeballos, c'est cette finale gagnée à Viña del Mar. Son premier et son dernier titre ATP.
Car depuis, c'est comme si la machine était cassée. Quarts de finale à Acapulco puis à Umag, sa seule autre victoire de l'année 2013 a lieu à Lima, dans un Challenger. Peu à peu, son classement se dégrade et il finit l'année au 56e rang. Mais 2014 ne lui sourit pas plus. En dehors d'un quart de finale à Sao Paolo, c'est morne plaine.
A Viña del Mar, sur les lieux de son plus grand exploit, il chute cette fois dès le deuxième tour face à Daniel Gimeno-Traver... Avec une funeste conséquence : il sort du Top 100, qu'il n'a jamais plus réintégrer depuis. Il oscille entre la 110e et la 120e place, le plus souvent. On le voit bien remporter un Challenger à Marburg, fin juin, mais son bilan dans les tournois ATP est famélique : 7 victoires pour 9 défaites cette saison...
A Umag, alors qu'il s'était extirpé des qualifications, il chute au 2e tour face au jeune Borna Coric, 17 ans, qui l'éclipse un peu plus... Horacio Zeballos est et restera un des rares joueurs à avoir battu Rafael Nadal en finale d'un tournoi sur terre battue. Mais c'est comme si ce jour-là, il s'était cogné à un plafond de verre, l'empêchant d'aller plus haut. Comme s'il avait touché son Everest et s'y était brûlé les ailes... Et, à 29 ans, il est désormais peu probable que ces ailes repoussent.