Tennis. Roland-Garros - David Goffin : un statut difficile à digérer ?
Par Roxane TEJERINA le 05/06/2018 à 14:43
Le troisième tour et le huitième de finale de David Goffin aux Internationnaux de France ont tout simplement été le jour et la nuit. Alors qu'il avait la veille sauvé quatre balles de match face à Gaël Monfils, le Belge s'est lourdement incliné dimanche face au 72e mondial, Marco Cecchinato, qui dispute seulement son deuxième "Roland". Comment expliquer une telle chute ? Nos confrères belges du groupe Sud Presse et Le Soir se sont penchés sur la question, à l'aide du psychologue du sport à l'UCL Philippe Godin. "Si comme le joueur et son coach le disent, il s’agit d’une panne mentale subite, c’est que clairement, il y a un manque de fraîcheur à ce niveau. On ne passe de 0 à 100, mais il suffit d’une perte de sérénité de 3, 4 ou 5 % pour que toute la machine se déglingue. Les sportifs de haut niveau sont de fabuleux athlètes mais, le paradoxe, c’est qu’il suffit d’un grain de sable pour bloquer la machine. Si on regarde le parcours de David Goffin à Roland-Garros, ce fut tout sauf une partie de plaisir, au début de chacun de ses matches. Ça pourrait donc être symptomatique d’une forme de faiblesse. Peut-être qu’après une saison 2017 très lourde, un nouvel accident à gérer en février, il n’est pas complètement revenu à son niveau mental théorique. Ça se marque, alors, par un manque de confiance en soi, pas assez de focalisation sur les choses pertinentes, etc."
Vidéo - Roland-Garros - Le stade du futur et son nouvel écrin
L'année 2017 a été tout simplement tonitruante pour le natif de Rocourt. D'abord il se s'est fait le porte drapeau de la délégation belge en Coupe Davis, en étant notamment, malgré la défaite de l'équipe, impérial en finale. Sans oublier un quart de finale à l'Open d'Australie et une demi-finale à Monte-Carlo. Et bien sûr la douloureuse défaite en finale du Masters de Londres. Un statut difficile à digérer ? Philippe Godin témoignait. "C’est une hypothèse qui tient la route. On peut protéger un joueur de 18-19 ans, mais pas surprotéger quelqu’un qui a déjà 27 ans ! Ce n’est pas lui rendre service car c’est le joueur le moteur, c’est lui qui doit se fabriquer dans l’adversité et trouver la solution. Si j’étais dans le clan Goffin, je ne prendrais pas ce problème à la légère car il se passe quelque chose. Il faut consacrer quelques jours à la discussion, comprendre ce que dit le joueur et parfois aussi ce qu’il ne dit pas. On ne rattrape pas tout ça en 15 jours… Il faut qu’il lève un peu le pied… Si Goffin reprend au Queen’s, le 18 juin, il ne faudra pas y aller avec des objectifs de résultats, mais plutôt parler en termes de performance. Car si je comprends bien, c’est Wimbledon qui compte pour lui, maintenant…"