Roland-Garros - Lucie Safarova a fait ses adieux au tennis !

Cette décision, Lucie Safarova l'avait annoncée en conférence de presse pendant la dernière finale de Fed Cup, remportée par la République-Tchéque. Elle, qui voulait terminer sa carrière à l'issue de l'Open d'Australie, et a dû repousser l'échéance à cause d'une blessure au poignet. C'est donc à Roland-Garros, tournoi qu'elle a remporté deux fois en double et auquel elle est très attachée, que l'ancienne n°5 mondiale a tiré le rideau d'une carrière bien remplie. Devenue professionnelle en 2002 sous l'égide de son père et entraineur, Lucie Safarova compte à son palmarès 7 titres en simple et 15 en double (dont 5 en Grand-Chelem aux côtés de son amie et spécialiste de la discipline Bethanie Mattek-Sands). D'ailleurs, la Tchèque devait à l'origine jouer avec l'Américaine, mais blessée au genou, Mattek-Sand n'a pas pu être compétitive. 

"We've had so many unreal, amazing, lifelong memories that I will genuinely cherish."@juliagoerges, @bambamsam30, @Petra_Kvitova and @matteksands help say goodbye to @luciesafarova, who played her final match at @rolandgarros--> https://t.co/uLnzzLx9Ao pic.twitter.com/1fyNh09SUX

— WTA (@WTA) 29 mai 2019

 

 

Une superbe carrière avec une finale en 2015 à Roland-Garros

Malgré une année 2015 exceptionnelle pour la joueuse, au cours de laquelle elle a notamment disputé et perdu la finale de Roland-Garros face à Serena Williams, la carrière de Safarova restera marquée par ses périodes creuses et ses blessures à répétition. Affaiblie par de nombreux problèmes de santé, elle avait fait du double l'objectif de sa fin de carrière, atteignant même la place de n°1 mondiale en 2017. Elle s'est principalement alignée en double depuis, n'obtenant plus de résultats significatifs en simple. Et comme un symbole, la quintuple vainqueur de la Fed Cup (2011, 2012, 2014, 2015 et 2018) a permis en avril dernier à son pays de se maintenir dans le groupe mondial au terme d'un double décisif très accroché. Il ne nous reste plus qu'à souhaiter bonne chance à Lucie Safarova pour la suite de sa vie. Bien sûr, la jeune retraitée s'est exprimé en conférence de presse sur sa nouvelle vie et son passé. 

 

Quel était votre objectif sur ce tournoi ?

Nous devions jouer avec Bethany, ici. Malheureusement, elle a encore une blessure au genou. Elle a donc annulé 4 jours avant le début du tournoi. Je me suis demandé si je devais jouer ou non. J'ai trouvé Dominica, c'est une amie. Donc je me suis dit : "Pourquoi pas. Essayons de prendre du plaisir." Et nous avons pris du plaisir aujourd'hui. Je suis ravie d'être de retour à Roland-Garros, de voir beaucoup de visages familiers depuis des années, de WTA, des joueurs et des joueuses, les organisateurs du tournoi, etc. Je suis ravie de pouvoir dire au revoir comme il se doit.

 

Qu'est-ce qui va vous manquer le plus ? Je ne parle pas seulement de Roland-Garros. Et qu'est-ce que vous n'allez pas regretter ?

Ce qui ne va pas me manquer, ce sont les déplacements. On travaille dur, même lorsqu'on est fatigué,  même lorsqu'on est blessé. J'ai travaillé d'arrache-pied depuis mon plus jeune âge. Cela ne va pas me manquer, c'est probable. Mais, j'aime ce sport, le tennis est un sport sans pareil. Et même après de longues années, je prends encore du plaisir sur le court. Je suis certaine que ce qui me manquera, ce sont les compétitions. Pour être honnête, j'ai obtenu de très bons résultats. J'ai joué sur de magnifiques courts, face à un public extrêmement nombreux. Cela a été extraordinaire. Cela m'a suffi. Il me tarde de commencer autre chose.

 

Ma question porte sur votre legs. Dans 10 ans, dans 15 ans, on verra que vous avez gagné des Grands Chelems, que vous avez atteint la finale en simple à Roland-Garros. Comment voulez-vous que vos fans se souviennent de vous ?

J'espère qu'ils se souviendront de moi comme une joueuse sympa, qui divertit le public, qui a obtenu de bons résultats. J'espère qu'ils se souviendront de moi comme une joueuse sympathique.

 

Qu'est-ce que vous voulez faire dans l'avenir immédiat ?

A ce stade ? Tout de suite, je vais partir en vacances. Je vais partir pour de longues vacances. Ensuite, nous verrons. Je suis certaine que je reviendrai dans le monde du tennis, sous une forme ou une autre, car j'aime ce sport. Je ne sais pas exactement ce que je ferai. Mais je souhaite faire autre chose, pendant un temps, et ensuite, voir ce que je veux faire à l'avenir. Je n'écarte rien. Je ne me mets pas la pression à ce stade.

 

Quels sont les matchs dont vous allez vous rappeler, lorsque vous aurez atteint un âge un peu plus avancé ?

Il y a beaucoup de matchs dont je me souviens. Il y a des matchs qui ont été assez douloureux. Pour une raison ou une autre, j'ai tendance à me rappeler davantage de ces matchs douloureux. Je me souviendrai de la finale contre Serena à Paris ; avec Bethany, tous les matchs que nous avons remportés en Grand Chelem, mais également les matchs de la Fed Cup, car ce sont les seules compétitions en équipe. Gagner dans votre pays, face à de grands publics, c'est extraordinaire. Il y a également les Jeux olympiques, remporter une médaille, monter sur le podium, c'est extraordinaire. Ce sont des souvenirs formidables. Il y a également eu des matchs qui n'étaient pas des matchs d'envergure, mais parfois j'ai pu renverser la tendance, j'étais menée, et j'ai fini par remporter la rencontre. 

Est-ce que c'était une décision difficile pour vous, ou est-ce que vous l'avez prise naturellement ? Avez-vous pris cette décision seule ou en consultation avec vos amis et proches ?

Ce n'était pas une décision facile à prendre, c'est certain. Mais c'est une décision qui me trottait dans la tête depuis longtemps, depuis plus d'un an. Cette décision résulte de ma maladie. Après les périodes de récupération, il faut recommencer depuis le début, ce qui est difficile, notamment à cette époque où la compétition est si féroce. J'avais le sentiment que ce sport ne me procurait pas autant de plaisir qu'auparavant, le fait de voyager autant, d'être sur le Tour. Voilà pourquoi j'ai décidé que le temps était venu d'arrêter, et je ne souhaitais pas emporter avec moi de mauvais souvenirs du tennis. Je voulais arrêter à un moment où j’étais encore contente d'être sur le circuit. Bien entendu, j'ai consulté mes amis, mes proches, car c'est une décision importante. Il faut avoir le point de vue de vos proches. Voilà comment je suis parvenue à cette décision.