Tennis. Roland-Garros - Rafael Nadal puissance 9 !
Par Bastien RAMBERT le 08/06/2014 à 18:44
Rafael Nadal s'est adjugé ce dimanche son neuvième Roland-Garros en dominant Novak Djokovic en finale (3-6, 7-5, 6-2, 6-4). L'Espagnol, plus que jamais maître de la Porte d'Auteuil, égale Pete Sampras avec 14 titres du Grand Chelem et reste numéro un mondial.
Rafael Nadal reste le roi de Roland-Garros. Menacé dans son fief le plus prestigieux par le chevalier Novak Djokovic, l'Espagnol a vacillé avant de calmer les ardeurs de son plus grand rival. La balle de match fera longtemps jaser mais le résultat est là : Nadal est plus que jamais seul sur terre après son succès en quatre manches (3-6, 7-5, 6-2, 6-4) et 3h31 de match. Le numéro un mondial de 28 ans continue son histoire d'amour "torride" avec les Internationaux de France, avec désormais neuf couronnes (record absolu pour un Majeur, sachant qu'il était déjà le seul avec 8 titres) à Paris. Ce dimanche, il égale Pete Sampras avec 14 titres du Grand Chelem à son palmarès et se rapproche des 17 merveilles de Roger Federer. Cerise sur le gâteau : il est assuré de conserver sa place sur le trône après ce 64e titre en carrière. Pour Djokovic, très ému lors de la remise des trophées, il s'agit de sa deuxième défaite en finale de Roland-Garros après 2012 contre... Nadal.
Quand un Nadal-Djokovic débute, on espère une explication musclée dès les premiers échanges, une castagne du fond du court, une démonstration physique. Cette finale n'a pas eu cette "chance" avec un démarrage sur des standards élevés mais loin d'être stratosphériques. Il fallut attendre le huitième jeu pour voir un jeu très disputé, sur le service de Nadal. Loin d'être explosif dans son jeu de jambes, l'Espagnol donnait le bâton pour se faire battre en dévissant trois coups droits.
Des fautes inhabituelles répétées au jeu suivant avec un bois puis un coup droit en reculant sur ses deux balles de debreak. Une aubaine pour Djokovic, plus régulier et logiquement vainqueur du premier set 6-3 en 44 minutes. Sur une série de quatre victoires consécutives contre Nadal (dont la dernière en finale à Rome il y a un mois), "Nole" frappait donc le premier, lui qui affichait avant l'épilogue parisien un bilan de 35 victoires pour 0 défaites après avoir gagné le premier set en finale !
Djokovic pique du nez dans le troisième
Le Serbe, une nouvelle fois à une victoire du Grand Chelem en carrière, profitait encore des errances de Nadal pour effacer un break de retard à 4-2, grâce à une toile en coup droit du matador ibère, avant de sauver une balle de break à 4-3 (revers complètement manqué par Nadal). Un renversement de situation qui agissait comme un électrochoc sur "Rafa." Le numéro un mondial sortait en effet la boîte à gifles en coup droit pour dicter sa loi et recoller à un set partout (3-6, 7-5) sur un coup droit gagnant le long de la ligne.
Dans le dur physiquement - il semblait victime d'une insolation à la toute fin de la seconde manche -, Djokovic perdait alors sa régularité habituelle (comme en témoigne sa volée de revers dans le filet sur balle de break à 1-0) et commençait à craquer nerveusement. A la suite d'un revers manqué à 4-2, 40-40 en sa défaveur, le Serbe passait ses nerfs sur sa raquette, qui heurtait avec fracas la terre battue du Philippe Chatrier. Après une mise en jeu de plus de dix minutes, Nadal gardait le cap et virait en tête au tableau d'affichage (3-6, 7-5, 6-2) sur un énième coup droit forcé par son rival.
Nadal revit toujours à Roland-Garros
Comme l'an passé lors de leur duel en demi-finales, les deux monstres du tennis masculin ont accordé leurs violons dans la quatrième manche pour proposer un bras de fer intense après trois actes sans jouer à bloc en même temps. La tension montait d'un cran après un debreak de Djokovic (auteur d'un lob monstrueux à 15-30) à 4-2. Elle ne redescendait pas quand le Serbe servait pour sauver une balle de match à 4-5, 30-40. Malheureusement pour "Nole", deux spectateurs criaient avant qu'il ne serve sa seconde balle. Des idioties qui poussaient Djokovic à la double faute et qui mettaient Nadal à genoux.
Malmené cette saison sur sa surface fétiche (défaites en quarts à Monte-Carlo, Barcelone et en finale à Rome), Nadal reste insubmersible à Roland-Garros. Sera-t-il battu une deuxième fois Porte d'Auteuil avant la fin de sa carrière ? Difficile à dire tellement "Rafa" est le maître de la terre battue parisienne. Acclamé par le public, le gaucher espagnol a reçu la coupe des mains de Björn Borg. Le Suédois aux six titres à Roland-Garros a marqué l'histoire du tournoi mais il a trouvé meilleur en la matière. Son héritier légitime, seul homme à remporter cinq fois de suite les Internationaux de France, est plus que jamais seul sur son ocre chéri.