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Roland-Garros - Rod Laver, à Roland : "J'étais là en 1956 !"

Par Aude MAZ le 07/06/2019 à 18:23

Roland-Garros
Photo : @TennisActu / TennisActu.net

Rod Laver honoré ce vendredi sur le court Philippe-Chatrier, juste avant la demie Fedal entre Roger Federer et Rafael Nadal, par Guy Forget, le directeur du tournoi de Roland-Garros et Bernard Giudicelli, président de la FFT. Rod Laver qui fête cette année le 50e anniversaire de son deuxième "Grand Chelem" a reçu une réplique de la Coupe des Mousquetaires. Rod Laver a remporté 11 titres du Grand Chelem en simple au cours de carrière, dont deux à Roland-Garros en 1962 et 1969. Ces deux années là, l'Australien Rod Laver s'était illustré en réalisant le "Grand Chelem." 

Vidéo - Rod Laver ce lundi à Roland-Garros..., séquence souvenirs !

Lundi dernier dans une conférence de presse exceptionnelle, l'ancien tennisman s'est plongé dans ses souvenirs d'athlètes en compagnie de son idole de l'époque, l'Australien titulaire du plus grand nombre de titres remportés en carrière, Rod Laver. Si les deux joueurs ne se sont jamais affrontés sur le court en rencontre officielle, Forget nous fait le plaisir de raconter une anecdote qu'il partage avec Laver, alors qu'il n'était encore qu'un jeune joueur pas encore professionnel et coaché par un entraineur australien.

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Rod s'est ensuite longuement exprimé sur sa carrière de joueur, lors de laquelle il a remporté deux fois Roland-Garros, une fois en 1962 avant l'ère open et une deuxième en 1968 au début de celle-ci quand les tournois du Grand Chelem se sont ouverts au monde professionnel. L'ex-champion australien nous livre également ses impressions sur le tennis moderne, lui qui a toujours évolué avec une raquette en bois. Séquence souvenirs, offerte par Guy Forget, avec un monument tennis qui ne manque pas de nous rappeler à quel point le tennis a évolué depuis les années cinquantes.

Rod LAVER : J'étais là en 1956, j'avais 17 ans, tout comme toi, ou presque, et c'était extraordinaire. J'avais joué au tennis en Australie et j'ai eu la possibilité de voyager à l'étranger, de venir ici en 1956. C'était extraordinaire. Nous pensions, en tant que joueurs de tennis ‑ généralement nous jouions sur gazon en Australie et nous avions des courts en terre battue rapide â€‘ que lorsque la balle rebondissait suffisamment, il fallait que je la frappe le plus fort possible, n'est-ce pas ? Disons qu'ici, la plupart de mes balles sortaient du court, j'ai donc dû apprendre à jouer sur cette terre battue, cette terre battue européenne et c'était une expérience enrichissante.

Manolo Santana, je me souviens de lui, jouait avec moi et je lui ai dit que j’ai joué avec Pat Hugues, à l’époque des Mousquetaires, avec Fred Perry et Bunny Austin. J'essayais de participer à tous les tournois en Europe et j'ai dit : il faut que j'apprenne à jouer sur cette surface, car ils me baladent. J'ai donc joué pendant 3 ans, 6 tournois d'affilé chaque année et finalement j'ai dit : voilà comment ils le font. J'ai donc eu la possibilité d'apprendre à jouer sur ce revêtement particulier.

 

Guy FORGET : Vous vous en êtes très bien sorti, c'est le moins qu'on puisse dire.

Rod LAVER : En tout cas, j'ai joué contre Ken Rosewall en 1968 et c'était fabuleux pour moi de pouvoir revenir sur le circuit des grands tournois, pendant toutes ces années. Je suis devenu professionnel en 1963 et il a fallu attendre 1968 pour le début de l'ère Open. Pendant 5 ans, nous jouions entre nous avec Gonzales, avec Hoad, avec Gimeno, Buchholz et bien d'autres. C'était extraordinaire d'être de retour sur ce court, ce court que j'avais découvert en 1956. La boucle était bouclée d'une certaine manière et Guy a permis à Roland-Garros d'avancer. Je suis ravi d'être de retour ici. Cinquante ans après… J'ai joué l’Open d’Australie en 1969 et j’étais à Roland-Garros en 1969 et je suis encore là aujourd'hui.

 

Bonjour. C'est un plaisir de vous voir. Lorsque vous regardez les joueurs d'aujourd'hui, est-ce que vous dites que vous êtes ravi de ne pas avoir à affronter Rafael Nadal sur terre battue ou Bjorn Borg ? Par ailleurs, avez-vous essayé de réfléchir à la stratégie que vous auriez adoptée pour les affronter ?

Ce n'est pas une question facile. Comme vous le savez, nous avions des raquettes en bois, avec de petits tamis et lorsque les nouvelles raquettes sont sorties, je ne les ai pas utilisées. Je crois qu'il y avait la Pro-Kennex, c’était une raquette en bois avec du graphite des deux côtés et donc on pouvait frapper la balle très fort et on pouvait voir que c'était une grande raquette mais aujourd’hui, les joueurs d'aujourd'hui ont appris à maîtriser les nouvelles raquettes qui sont disponibles sur le marché avec des coups liftés plus forts. Roger Federer par exemple : il peut faire des coups amortis à la volée. C'est un monde tout à fait différent. En tout cas, je n’ai jamais réfléchi. Je ne sais pas quelle serait ma stratégie pour affronter quelqu’un comme Roger ou Rafa car leur jeu est si différent. Ma carrière, je l'associe à la raquette en bois.

Le jeu a accéléré énormément en raison des nouvelles raquettes qui sont disponibles, en raison de la technologie moderne. La technologie aujourd'hui est tout à fait différente de l'époque où nous utilisions des raquettes en bois. En tout cas, c'était une formidable raquette, la raquette en bois, mais il fallait frapper la balle de façon parfaite, à point nommé, faute de quoi cette balle n'allait nulle part et Guy nous en a parlé car c'est comme cela que le jeu était à l'époque.


Tous les regards sont tournés vers Novak cette année. Novak est-il en mesure de battre Rafa et de remporter le Grand Chelem ? Qu'est-ce que vous pensez de ces derniers mois car il a eu une opération chirurgicale, il avait des problèmes au genou ? S'il remporte ce Chelem, que pensez-vous de ce parcours dans le monde du tennis ? Est-ce que vous pensez que votre Grand Chelem, votre record sera un jour surpassé ?

Je suis impressionné par quelqu'un comme Novak. Je suis impressionné par ses capacités, par sa constance. Lorsqu'on regarde la façon dont il joue, il ne se contente pas de frapper des aces et des volées, non, il remporte chaque point de façon individuelle depuis la ligne, depuis le fond du court. C'est un joueur hors pair. Il a remporté les 4 Grands Chelems, il a défendu son titre à plusieurs reprises. C'est un record qu'il a déjà atteint mais lorsque je pense au fait qu'il a remporté l’Open d’Australie, il est en bonne voie pour remporter un Grand Chelem. S'il réussit, je ne sais pas qui il va affronter lors du quart de finale, mais s'il parvient à la finale, il est en bonne voie pour décrocher ce Grand Chelem. Il a commencé par l'Open d'Australie. Oui, il y a encore un long chemin à parcourir, il n'a remporté qu'un Grand Chelem pour l'instant, mais je pense que pour Novak, le match le plus difficile est probablement celui qui est à venir car il y a beaucoup de joueurs talentueux, de jeunes joueurs ou encore Rafael Nadal, Federer, ou Wawrinka qui vient de remporter un match extraordinaire. Je ne sais pas s’il sera épuisé pour le prochain match qui se tiendra dans un jour mais, en tout cas, il y a de nombreux joueurs brillants qui jouent sur terre battue. Voilà pourquoi, aujourd'hui, la saison sur terre battue est probablement l'une des plus difficiles pour un joueur. Pour les joueurs qui souhaitent remporter le Grand Chelem, en tout cas, il faut une dose de chance, il faut jouer comme il le faut, il faut être en bonne santé, il ne faut pas avoir de blessure et ce, pendant 9 mois.

 

Q. C'est un plaisir de vous voir à Paris. Quels sont vos souvenirs les plus chers de vos victoires ici en 1969 ?

R. J'ai de bons souvenirs. Comme Guy me l'a dit, c'est sur ce court que j'ai joué tous mes matchs à l'époque. Pour moi, le court me semble plus rapide, la base est plus dure. J'ai regardé Novak hier ‑ c'est bien cela ? â€‘, c'est impressionnant de les voir frapper la balle aussi fort. Ce n'est pas un jeu sur terre battue tel que nous l'avons connu dans les années 60.

J'en reviens à ces raquettes composites, nous n'avions pas la même vitesse avec une raquette en bois mais, aujourd'hui, ils sont deux ou trois mètres derrière la ligne de fond et ils réussissent des coups gagnants contre différents adversaires. Les choses ont beaucoup changé même si sur terre battue, aujourd'hui, il y a beaucoup de compétitions mais c'est un jeu lent. Comme nous l'avons vu hier avec Wawrinka, c'est un match qui a duré plus de 5 heures. Il faut donc être en bonne forme, il faut de la constance et éviter de commettre des erreurs.

 

C'est un privilège de vous compter parmi nous, Rod. Vous avez dit tout à l'heure que la boucle était bouclée dans le monde du tennis et que les trophées atteints par votre génération sont aujourd'hui surpassés ou égalés par les joueurs d'aujourd'hui tels que Roger, Rafa et Novak. Des décennies se sont écoulées depuis que vous étiez sur le court, mais quel est le regard que vous portez ? Est-ce que vous pensez que nous devons attendre plusieurs décennies pour que les faits de ces derniers joueurs que j'ai mentionnés soient surpassés ?

Si vous parlez des années de mes Grands Chelems, j'ai eu de la chance ‑ il faut être très chanceux â€‘ car j'ai eu des balles de match dans plusieurs matchs que j'ai failli perdre tout au long de ces tournois. Lorsque l'on est sur le court, si on est passionné par le jeu, si on est prêt pour la compétition, eh bien, moi j'avais Charlie Hollis, qui était mon coach à l'époque, nous étions en train de nous entraîner pour le tournoi de Wimbledon et lorsqu’on est gaucher, j'avais un bon coup droit mais mon revers n'était pas extraordinaire, il m’a dit : « Tu ne peux pas remporter Wimbledon sans revers slicé. » J'ai dit : « Qu'est-ce que je fais ? » J'ai appris à jouer les revers slicés et à l'époque personne ne le faisait. Généralement, les revers étaient des revers liftés. Ce sont des choses qui m'ont aidé à avancer et à gravir les échelons pour devenir un bon joueur de tennis. Il faut être passionné par le jeu, il faut être prêt pour la compétition.

Pour ce qui est des joueurs d’aujourd’hui, c’est incroyable, un jeune joueur peut, à l'âge de 16 ans, 17 ans, devenir un joueur. Si vous aimez passionnément le jeu, si vous êtes prêt pour la compétition, eh bien on peut maîtriser le tennis.

 

Quand vous avez gagné ici en 1969, la plupart des joueurs jouaient un revers à une main et ensuite le revers à deux mains a pris ses marques, puis maintenant certains reviennent au revers à une main. Je me demandais si vous encourageriez davantage de joueurs à jouer ainsi ou est-ce que c'est un choix pratique ?

Parfois, il est difficile pour quelqu'un qui joue à deux mains de réussir à une main. Bien sûr vous pouvez bien taper la balle, Novak est le premier à l'avoir perfectionné mais je pense que le revers à une main vous donne davantage de souplesse, vous pouvez avoir des coups différents. Mais il n'y a pas de réponse à cette question. Si vous êtes un enfant qui joue, c'est vous qui décidez. A l'époque des raquettes en bois, on était obligés, en tant qu’enfants, de tenir la raquette à deux mains, sinon on ne pouvait pas la soulever. C'est pourquoi, à l'époque, il y avait beaucoup de joueurs qui jouaient à deux mains. Maintenant, avec les nouvelles raquettes, on dit que celles de Nadal pèsent 6 onces mais vous avez des joueurs incroyables qui vous font des revers à une main et vous en avez aussi des joueurs incroyables qui jouent à deux mains. La question est de savoir ce que vous arrivez vous à faire avec votre jeu. On peut aussi parfois, pour certains, jouer à une main et d'autrefois à deux mains mais, à mon sens, jouer à une main vous donne davantage de flexibilité. Il n'y a pas beaucoup de joueurs à deux mains qui jouent du fond de court, qui arrivent à faire des amortis. Novak arrive à le faire mais il ne le fait pas derrière la ligne de fond de court, il faut qu'il prenne la balle assez tôt. Lui, il y arrive, mais si vous regardez Federer, par exemple, il fait un amorti en retour de service et peut-être qu'avec une seule main, on y arrive mieux, alors qu’à deux mains vous avez peut-être plus de puissance et de vitesse.

 

Revenons au fait de détenir les 4 tournois du Grand Chelem en même temps. Qu'avez-vous ressenti quand vous y êtes parvenu et comment placez-vous cela dans les réalisations de votre carrière ?

Je crois qu'à chaque fois qu’on gagne un titre du Grand Chelem, on a l'impression d'avoir réalisé quelque chose de fantastique mais en 1962, j'ai joué contre Roy Emerson en finale de l'Open d'Australie, en France et aux Etats-Unis, et puis il s'est foulé le gros orteil, il n'a donc pas réussi à jouer à Wimbledon, mais on a joué beaucoup de demi-finales aussi et je me souviens en 1962 avoir eu des balles de match. Il jouait le long de la ligne, c'était trop long et c'était terminé en un instant. Vous savez, les souvenirs cela durent pour toujours. Je suis très heureux d'y être parvenu. Je ne peux pas dire que je visais cela. Bien sûr je visais de gagner le tournoi, mais vous n'espérez pas gagner un Grand Chelem dans l'instant, vous espérez gagner un tournoi. Et puis en 1956, je regardais le championnat américain. A l'époque, mon idole était Lew Hoad. Il avait gagné trois manches. Il était dans l'US Open et c'est la première fois que j'ai compris ce qu'était un Grand Chelem. Malheureusement, Rosewall a gagné contre lui dans cette finale. Effectivement, c'est une réalisation. Chaque fois que vous avez un titre de Grand Chelem, on vous tient en haute estime, quel que soit le tournoi, que ce soit Roland-Garros ou un autre

 

Pensez-vous que vous auriez pu à votre époque jouer moins de tournois et jouer votre meilleur tennis néanmoins ?

Si vous regardez le nombre de tournois auxquels j'ai joué, à notre époque il fallait jouer toutes les semaines, semaine après semaine, sinon on n'avait pas d'argent, on ne pouvait pas se loger. Il fallait jouer tout le temps. Mais à l'époque, on apprenait aussi beaucoup. En 1969, je crois que j'ai joué toutes les semaines et c'était une bonne chose pour moi.

On ne pouvait pas avoir cette attitude je n'ai plus envie de jouer. En tout cas, moi, je ne l'ai jamais eu. Il fallait avoir envie d'être dans la compétition. Mais, bien entendu, c'est agréable de prendre une semaine de repos ici ou là. On ne s'arrête pas de jouer au tennis pendant 3 semaines. Beaucoup de joueurs font des pauses, mais, en fait, pendant ce temps, ils font des entraînements ou un entraînement physique, ou ils s'entraînent sur un court particulier. Nous, quand on jouait, disons que tous les joueurs d'aujourd'hui font des fautes de pied. Nous, on n'avait pas le droit de bouger les pieds comme ils le font, de décoller les pieds du sol etc. Si je pense à Arthur Ashe, par exemple, c'est lui qui a inventé l'idée de service en sautant. Nous, à l'époque, on devait avoir le pied par terre et on ne pouvait pas bouger, parce que sinon on était déséquilibré. Maintenant, les choses ont été perfectionnées. Si vous vous dites : je veux arrêter pendant deux semaines et apprendre bien à servir en sautant, ou chronométrer mes coups, les choses sont différentes. C'est pour cela maintenant que certains se retirent du circuit pendant un temps, c'est pour s'entrainer ou arriver à faire un meilleur deuxième service. Il faut travailler là-dessus. Certains joueurs sont bien conseillés et apprennent à faire des volées. Nous, à l'époque, notamment sur gazon, les balles ne rebondissaient pas, donc il fallait prendre la balle au bond. Il ne fallait pas attendre qu'elle ait rebondi parce qu'elle rebondissait en plus de manière erratique. Il y a beaucoup de joueurs sur le circuit à l'heure actuelle qui pourraient améliorer certains points, par exemple ils jouent du fond de court. Ils sont extrêmement efficaces, mais il y a des coups qu’ils pourraient améliorer.

 

Deux choses : que pensez-vous de ce qu'a fait Ashleigh Barty cette année et ce qu'elle fait ici ? Deuxièmement, si vous deviez comparer Roland-Garros 62 et 69, diriez-vous que c'est au même niveau ou placeriez-vous l'un au-dessus de l'autre ?

Je pense que ce qu'a fait Ashleigh Barty ici est fabuleux. Il y a deux ans, elle était bonne joueuse de double, et elle n'était pas mauvaise en simple alors qu’elle a fait quelque chose de fantastique cette année. Elle a, je crois, joué et gagné dans un tournoi il n'y a pas longtemps contre une des top joueuses. Je n'ai pas vu le match mais, quand j'ai lu qu'elle avait terminé le match par 3 aces… Vous savez, elle est toute petite. Je me suis dit : j'ai dû mal lire, il y a une faute de frappe. Comment elle a pu réussir ? Elle s'est améliorée de manière incroyable et elle a aussi beaucoup plus confiance en elle. Ces joueurs, vous savez, avec de la confiance, ils peuvent tout faire. Mais, je pense que le Grand Chelem de 69 a été plus dur et le calibre des joueurs contre lesquels j'ai dû jouer a rendu cette victoire encore plus difficile et pleine de sens. J'ai dit à ma femme en 69 : « maintenant, les 4 majeurs sont ouverts ». En 68, l'Open d'Australie n'était pas encore ouvert et n'était pas dans son ère Open. Je lui ai dit : « maintenant, les 4 sont ouverts, on peut jouer dans les 4 tournois ». Quand j'ai joué à Brisbane, qui est ma ville d'origine, je me suis dit : cela va être facile.  Le meilleur conseil que quelqu'un m'ait jamais donné, c'est : si tu veux gagner les 4 tournois, il faut que tu sois prêt à abandonner tout ce que tu as. Si tu n'es pas blessé, tu peux y arriver. Si tu peux jouer ton meilleur tennis, tu y arriveras. Ce n'est pas nécessaire de penser que c'est un Grand Chelem ou de gagner un Grand Chelem. Ce qui compte, c'est d'avoir fait la compétition et si tu en gagnes un ou deux, tant mieux.

 

Ici, Federer n'a pas gagné contre ces incroyables rivaux mais, il a fait des matches incroyables, avec des surprises incroyables et un tennis fabuleux. Je ne connais pas le tennis aussi bien que vous, mais, quand vous regardez quelqu'un qui est aussi différent des autres, comme Roger, notamment sur terre battue, que pensez-vous quand vous le regardez ? Pensez-vous qu'il aurait la possibilité de gagner ce tournoi ?

Oui, c'est incroyable de se dire que Roger joue quasiment à deux niveaux. Il a gagné tellement de tournois, l'Australie, Wimbledon en jouant le long de la ligne. Quand il n'a pas joué ici, c'est non pas parce qu'il était blessé mais parce qu'il lui manquait la confiance. Quand on le voit revenir à 36 ans en se disant : je vais y jouer parce que j'aime tellement ce jeu que je suis prêt à faire l'effort pour que mon corps me mette au niveau de jouer, c'est incroyable la manière dont il a réussi à tout rassembler. Son coup fabuleux, c'est l'amortie. Il fait des amorties fabuleuses. Les gens savent que cela a été perfectionné et à moins que vous ne sachiez qu'il va la faire, vous avez du mal à la rattraper. Il a ce coup fabuleux. Il sait comment le faire, il sait à quel moment il faut le faire. Il ne l'utilise pas à l'excès. C'est merveilleux de voir quelqu'un comme Roger qui se remet quasiment entièrement en compte. C'est ce que je disais tout à l'heure, c'est quelqu'un qui est capable de jouer, de se battre, de jouer sous pression, et de faire tous les coups. C'est merveilleux. Lui, il sait le faire sous pression. Il est capable de faire un break sur un service et puis de suivre. Ici, quand vous faites cela en temps normal dans un match de tennis, on doit dire chapeau bas, mais lui on voit bien, il a déjà gagné Wimbledon, l'Open d’Australie, mais il aime le jeu et c'est ce qui ressort quand on le voit jouer. Il aime ce jeu. La plupart sont comme cela, ils aiment le sport. Mais, que l'on parle de Nadal par exemple, avec son coup droit de gaucher, il est incroyable. Il peut rattraper la balle dans des positions impossibles et faire un point gagnant. On se dit : comment il a fait ? C'est un vrai art. C'est de l'art et il l'a perfectionné pour gagner.

 

Vous pensez qu'il peut gagner ici ?

Il est dans le tournoi et il joue bien. C'est sûr. Mais, je ne sais pas si quelqu'un l'a vraiment poussé pour l'instant. Je pense qu'il sera beaucoup plus poussé quand il va jouer face à des jeunes joueurs qui sont en train d'avancer dans le tournoi. Mais, en fait, il vous suffit de gagner 7 matches. Vous n'avez pas à en gagner 28. Vous devez gagner 7 fois contre les gens qui sont en compétition et face à vous. De toute évidence, Rafa sera un joueur difficile à battre et Novak aussi, s'ils doivent se rencontrer. Je pense que pour l'instant mon favori est peut-être Novak, puis Rafa et ensuite on continue. Cela dépendra de qui joue contre qui.

 


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