Roland-Garros - Roger Federer : "Ça fait du bien d'être outsider"

Ce mercredi, Roger Federer va tenter d'enchaîner face à l'Allemand Oscar Otte, 144e mondial. Le grand retour de Roger Federer sur la terre battue de Roland-Garros a eu lieu dimanche. Plus revu depuis 2015 et sa défaite en quart de finale face à son compatriote Stan Wawrinka, tout le monde attendait ce fameux retour à Paris. Le public était au rendez-vous avec un court central quasi-comble et acquis à sa cause tout le long du match. Face au jeune italien Lorenzo Sonego âgé de 24 ans, le Suisse n'a pas traîné lors des deux premiers sets qu'il a largement dominés avec un double break d'entrée dans chaque. Seul le troisième set a été plus accroché même s'il a accéléré à la fin pour finalement le gagner 6-4. Un match expédié en 1h41 et en 3 sets (6-2, 6-2, 6-4) où Roger n'a jamais tremblé. Son tournoi est parfaitement lancé. 

Vidéo - RG19 : Federer après sa victoire au 1er tour ce dimanche

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Félicitations pour cette victoire dans ce premier tour. Vous revenez à la saison terre battue cette année. Je me demandais quels étaient les facteurs qui ont contribué à votre décision de revenir jouer sur terre battue cette année, tant en termes de gestion de votre temps et de l'ensemble de la saison ?

Tout d'abord, il faut savoir si on en a envie ou non, parce que cela demande une préparation supplémentaire pour moi, et notamment cette année puisque je ne rajeunis pas. Cela fait plusieurs années que je n'ai pas joué sur terre battue. La première question, c'est : est-ce que je voulais jouer sur terre battue ? Et deuxièmement, est-ce que je voulais passer par ce processus, et par les impacts pour le reste de la saison ? J'avais plus d'éléments positifs que négatifs quand je me suis posé la question. Mon équipe et ma famille m'ont soutenu. Je pense que je n'avais jamais prévu de ne pas jouer à Roland-Garros pendant 3 ou 4 ans. J'ai eu le problème de mon genou en 2016, 2017, 2018. Pour mon dos, je me suis dit qu'il fallait mieux ne pas jouer. Je me suis rendu compte que les années avaient passé et que je n'avais pas joué depuis longtemps. Je suis ravi d'avoir pris cette décision. J'ai beaucoup apprécié Madrid et Rome. L'accueil que j'ai eu aujourd'hui a été fabuleux. Cela fait toujours plaisir pour un premier tour d'avoir un court totalement plein. C'est la beauté de la chose.

Vous avez joué contre un Italien en premier tour. Vous risquez de jouer contre un 2ème Italien bientôt. Que pensez-vous de cet adversaire ? Est-ce que vous le connaissiez auparavant ? Est-ce mieux pour vous ?

Non, cela aide toujours quand on les connaît, quand on connaît la stratégie de jeu, on connaît leurs préférences. C'est pour cela qu'il est souvent difficile de savoir si c'est normal pour lui d'avoir fait certains coups, si c'était un coup de bol, ou si c'était normal ou pas normal. Pour le premier tour, pour moi, jouer quelqu'un que je ne connaissais pas et que j'avais vu très peu. J'ai regardé certains des temps forts de ses matchs hier. Cela m'a aidé. Je suis ravi d'avoir pu jouer contre lui. Il est rapide sur ses pieds. Il a un coup droit très solide. Que ce soit la terre battue ou autre, il peut être dangereux pour beaucoup de gens. Il a été très solide aujourd'hui. C'était le fait d'avoir eu un premier tour comme cela avec un court plein, il a très bien joué.

Avec toute votre carrière, tout ce que vous avez réussi, Roger, qu'est-ce que qui vous motive ? Qu'est-ce qui vous pousse à vouloir continuer à vous battre, à gagner, à jouer dans un Grand Chelem, alors que vous pourriez faire des tas d'autres choses ?

Oui, mais j'ai le sentiment que je pourrai faire toutes ces choses-là plus tard également. Si je ne les fais pas à 37 ans, je les ferai plus tard. Cela n'est pas uniquement une question de Grand Chelem. Bien entendu, j'aime beaucoup le Grand Chelem. N'oublions pas que ces dernières années, je n'ai pas joué dans ce tournoi. Pour aussi important qu'il soit, j'aime beaucoup le circuit de l’ATP, les 250, tous les autres. J'aime beaucoup les matchs de charité, toutes les exhibitions. On parle beaucoup du Grand Chelem, mais il n'y a pas que les Grands Chelems, et la majorité de mes victoires viennent d'ailleurs. Le voyage ne me préoccupe pas beaucoup. J'ai beaucoup d'amis un peu partout dans le monde et cela fait toujours plaisir de les revoir. C'est toujours sympathique d'aller à droite ou à gauche voir mes vieux amis que je ne vois peut-être qu'une à deux fois par an. Je suis très content d'être sur le circuit, ma famille aime cela énormément aussi et cela m'aide, bien sûr.

Roger, l'autre jour, vous avez dit que vous aviez un peu le même sentiment qu'en Australie en 2017. Vous avez eu tellement d'attentes sur vos épaules pendant si longtemps. Qu'est-ce que cela fait de venir dans un Grand Chelem où il y a beaucoup d'attentes ? Cela fait un peu peur souvent, et là, c'est différent.

Oui. Cela fait du bien d'être un outsider. J'ai moins de pression sur les épaules. Je suis ravi d'être là où je suis. Comme vous l'avez dit, pendant pas mal d'années quand je perdais, cela décevait tout le monde. C'était décevant pour moi. Il fallait m'expliquer en conférence de presse pour expliquer pourquoi vous avez perdu ou non. Maintenant, quand je perds, que ce soit au premier tour ou en finale, tout le monde dit : oui, cela peut arriver. On se sent plus détendu dans votre subconscient. Vous allez sur le court, l'entraînement, la salle de presse. Il n'y a plus de show ou de spectacle. Il suffit de dire la vérité. Je ne sais pas dire jusqu'où j'irai dans ce tournoi. Je suis content de mon premier tour. Je pense avoir fait une bonne  performance puisque cela faisait longtemps que je ne jouais pas sur terre battue.