Tennis. Roland-Garros - Stan Wawrinka : "Gaston est allé chercher le match"
Par Aude MAZ le 02/10/2020 à 22:01
Après plus de 3h de jeu, Hugo Gaston vient de s'offrir la plus belle victoire de sa carrière ! Dernier survivant tricolore à Roland, Gaston s'est offert le 17e joueur mondial Stan Wawrinka en cinq manches 2-6, 6-3, 6-3, 4-6, 6-0. Il a fait tomber le joueur aux 150 victoires en Grand Chelem, quart de finaliste en 2019. Avec son jeu tout en variations, il a beaucoup fait raté le Suisse, qui regrette d'avoir trop été sur les talons.
Vidéo - RG20 - Wawrinka : "Gaston a été courageux"
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Wawrinka est déçu, mais comme toujours, fair-play : "Il a très bien joué, il a été très courageux pour essayer de faire quelque chose, pour rester dans le match. Il mérite la victoire." Parce que le Suisse peut tout de même avoir des regrets, car il était très bien rentré dans la partie avant de commencer à douter et à rater. Le 17e mondial veut déjà se projeter sur la suite, même si justement il ne sait pas trop à quoi son programme va ressembler.
ðŸ˜ðŸ‡«ðŸ‡· C'EST FAIT ! Hugo Gaston inflige une bulle (6/0) à Wawrinka dans le 5e set et fait tomber le Suisse !
— France tv sport (@francetvsport) October 2, 2020
Quel exploit MONSTRUEUX du Français qui se hisse en huitièmes pour son premier Grand Chelem ! 🔥#RG20
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Est-ce que tu peux nous décrire comment tu t'es senti au fil du match ? Il y a eu plusieurs phases de ce match avant et après l'interruption. Le quatrième set, tu le remportes difficilement, il te manquait de l'énergie dans le cinquième set.
C'était un match compliqué, il a beaucoup varié. Comme je l'ai dit, j'ai très bien commencé le premier set. Malheureusement, je me fais breaker début du deuxième. Cela l'a mis dans le match. J'ai commencé à être hésitant, à être sur la retenue par rapport à ce que je faisais, à vouloir changer trop souvent, à ne pas être assez agressif. J'ai fait beaucoup de fautes quand j'aurais pu terminer les points.
Tu peux nous parler de Gaston ? On le découvre aussi, on ne l'a pas vu beaucoup sur le tournoi. Il est surprenant, il entraîne l'adversaire dans les filières un peu nouvelles ?
Oui, comme je m'y attendais. C'est un très bon joueur talentueux, qui varie énormément. Il bouge bien, beaucoup d'amortis, il prend la balle plus tôt, il change beaucoup. Il a très bien joué, il a été très courageux pour essayer de faire quelque chose, pour rester dans le match. Il mérite la victoire.
Ta déception doit être très grande, tu peux nous parler du niveau de cette déception par rapport à ce que tu attendais de toi aujourd'hui ?
Oui, bien sûr, je suis déçu, c'est clair. Je suis déçu de sortir comme ça à Roland-Garros. Maintenant, voilà, cela n'a pas été un bon match. J'ai eu beaucoup d'occasions, j'aurais dû être plus dur avec moi-même. La déception passe vite dans le sens où je sais ce que je veux, je sais ce que je dois faire. C'est une occasion manquée d'aller plus loin à Roland-Garros. Il faut passer la suite, c'est comme ça.
Bonsoir. On peut être surpris par des jeunes joueurs comme ça, qui jouent le match de leur vie, face un top mondial comme vous.
Personnellement, surpris non, parce que je m'attends toujours à des matchs compliqués. Je l'ai vu jouer sur les premiers tours, c'est un jeune joueur en plus. C'est la première fois qu'il va aussi loin dans un Grand Chelem. Il a très bien joué. Il est allé chercher le match et les points variaient beaucoup. Je me suis mis sur l'arrière des pieds, on va le dire comme ça. J'ai beaucoup hésité et malheureusement, je le perds.
Pour revenir à Hugo, est-il si différent et atypique que ça ? On sait qu'il est petit et gaucher. Sur le terrain, sent-on que c'est vraiment un joueur différent des autres ?
On est tous un peu différents, de toute façon. Il est différent, oui et non : c'est un gaucher, il bouge très bien, il fait beaucoup de choses, il varie beaucoup, est très talentueux, mais ce n'est pas le seul comme ça, donc voilà.
Je sais que tu as un peu répondu à la question, mais en dehors des considérations d'ordre pratique, es-tu en état d'esprit où tu as envie d'enchaîner les tournois maintenant, parce que tu as très peu joué, ou pas ?
Oui, comme je l'ai dit, après, ça dépend un peu de ce que j'ai envie pour le long terme, simplement, bien sûr, de jouer des matchs, jouer des tournois, mais je sais aussi qu’avec mon âge et où j’en suis dans ma carrière, il faut voir aussi les conditions des tournois pour y participer. Tout simplement, si je joue, et que j'ai envie de bien jouer, j'ai besoin de plaisir, besoin de vouloir y aller. Ce sont toutes ces questions sur lesquelles je dois faire le point par rapport à mon team, par rapport à mon coach.
Il y a plein de choses sur lesquelles je dois un peu réfléchir, et j'ai le temps de le faire, je le fais quand je veux, mais je vais le faire ces prochains jours.
Tu as eu pas mal d'adversaires dans ta carrière, as-tu eu l'impression aujourd’hui de jouer une sorte d'Olivier Rochus ?
Non, c'est impossible à comparer. Olivier Rochus était très talentueux, avait énormément de toucher. Je pense qu'il faisait un peu plus la même chose aujourd'hui. On l'a vu, il varie beaucoup, il rentre dans le terrain, reste derrière, varie les hauteurs. Il change beaucoup plus la direction de la balle.
Je voulais suivre sur ma question précédente. Es-tu un peu déçu ? Nous, on était un peu étonné, comment la Suisse a tout de suite redonné les tournois. Ils n'en ont pas organisé, que ce soit Gstaad ou Bâle. Sais-tu quelque chose ? C'est un peu bizarre qu'en Suisse on n’ait rien fait, alors qu’on fait du hockey, on fait du foot, on fait tout !
Gstaad, c'était une date de l'année où cela aurait été très compliqué, on était encore un peu en confinement, c'était difficile, il n'y avait pas un tournoi à cette époque.
Pour Bâle, ça ne m'a pas étonné dans le sens où à partir du moment où Roger avait annoncé qu'il ne serait pas dans le tournoi, de toute façon, ça enlève beaucoup d'envie au directeur de tournoi de le faire, à partir du moment où il sait qu'il ne peut pas remplir complètement le public.
Je dirais qu'un tournoi comme Bâle, qui tourne très bien, financièrement aussi, il a été en tant que businessman, très smart en utilisant un peu tout ça pour l'annuler le plus rapidement possible.
Tu disais tout à l'heure que tu as besoin d'avoir envie de jouer les tournois en fonction des conditions. Ici, vu les conditions qui ont été celles du tournoi, le plaisir a-t-il manqué ? Parce que rester à l'hôtel... Ce n'est pas le Paris habituel.
Non, bien sûr, ce n'est pas Paris, mais pour moi le plaisir était présent. J'étais très content d'être là.
Je pense que l'organisation a fait un très, très bon boulot, pour les joueurs, pour les spectateurs aussi, on a vu.
Pour jouer à Roland Garros, même si les conditions sont difficiles à cette période de l'année, le froid et moins de public, ça change de ce que l’on voit d'habitude. Quand on voit ce qui se passe actuellement dans le monde, que ce soit le monde du spectacle, le monde de la musique, plein d'autres domaines, pour les artistes, c'est difficile.
Quand on a la chance de pouvoir jouer Roland Garros, avec une très bonne organisation, comme cela a été le cas ici, pour moi le plaisir était là, c'est sûr.