Roland-Garros - Tsonga, le rêve brisé : Wawrinka en finale
Par Bastien RAMBERT le 05/06/2015 à 17:01
Jo-Wilfried Tsonga s'est incliné en demi-finales de Roland-Garros face au Suisse Stan Wawrinka. Le Français, qui n'a converti qu'une seule de ses 17 balles de break, cède en quatre manches (6-3, 6-7, 7-6, 6-4 ; 3h46 de jeu) et bute aux portes de la finale comme en 2013. Wawrinka visera dimanche, face à Novak Djokovic ou Andy Murray, un premier sacre parisien, un second en Grand Chelem après l'Open d'Australie 2014.
1 sur 17 sur balle de break soit 5,55 % de réussite. Les chiffres sont terribles et le résultat est là : Jo-Wilfried Tsonga bute une seconde fois en demi-finales de Roland-Garros après sa défaite en quatre sets contre le Suisse Stan Wawrinka (6-3, 6-7, 7-6, 6-4). En 2013, le Français avait manqué son rendez-vous, s'inclinant en trois manches face à David Ferrer et oubliant au passage de demander à jouer en premier. Il était passé après les 4h37 du sublime Nadal-Djokovic et n'avait pu s'appuyer sur un public lessivé par le choc des titans. Ce vendredi, les spectateurs du Central étaient unis - malgré une chaleur parfois étouffante - derrière le boxeur "Big Jo" opposé au bison Wawrinka qui a ajouté à sa palette ultra-offensive une belle distribution de jeu et des nerfs bien plus solides qu'avant.
"Calme toi, tranquille, la vie est belle." Voici ce qu'a dit Tsonga à 5-4 Wawrinka dans le troisième set après avoir manqué deux balles de break sur le service du Vaudois. Le Manceau n'a pas implosé malgré cette ribambelle d'occasions manquées mais il n'a pu décocher l'uppercut qui aurait fait vaciller son adversaire. Le vent semblait pourtant tourner quand Tsonga égalisait à une manche partout après avoir subi pendant une bonne heure les coups de boutoir d'un Wawrinka dominateur. "Stan The Man" n'a craqué qu'une fois sur balle de break en expédiant son coup droit dans le couloir pour permettre à Tsonga de revenir à 3-6, 4-4. Un debreak qui a relancé le Français, plus tranchant et surtout plus frais physiquement qu'un Wawrinka qui semblait à la recherche d'un second souffle.
Wawrinka pour succéder à Federer
Il aurait fallu jouer chaleur pour écoeurer un Wawrinka qui ne s'est pas procuré la moindre balle de break dans la troisième manche. Il n'en fût rien. Le niveau de jeu fluctuant de Tsonga a permis à son adversaire de serrer les dents jusqu'à un jeu décisif qu'il a bien mieux maîtrisé (sept points à trois) qu'un "Jo" dont le revers n'était pas assez solide. Son break blanc concédé d'entrée dans le quatrième set (sur une double faute) l'a fait glisser un peu plus vers la défaite. Derrière, il manquait encore six balles de break et finissait par rendre les armes.
Les statistiques sont pour Wawrinka avec 60 coups gagnants pour 48 fautes directes, 39-53 côté Tsonga. L'actuel neuvième joueur mondial n'a pas volé sa première finale à Roland-Garros, à 30 ans. Hormis le tie-break du second set, il a très bien négocié les moments clés sous la pression pour dominer Tsonga pour la troisième fois de suite, la troisième sur terre. Dimanche, il tentera de succéder à son compatriote Roger Federer, seul Helvète vainqueur à Paris (2009). Il lui faudra vaincre soit un numéro un mondial Novak Djokovic irrésistible soit un Andy Murray encore invaincu sur terre. Un Everest qui reste à sa portée.