Suspension - Rousset : "Ça me rend fou, c'est injuste"
Par Karl BOULLAND le 26/03/2015 à 10:48
Condamné hier à six mois de suspension dont trois avec sursis par la Tennis Integrity Unit, le Français Elie Rousset a accordé une interview au quotidien L'Equipe pour expliquer les raisons de cette suspension. Mais avant d'évoquer cette interview il est important d'apporter des précisions sur les raisons qui ont poussé la Tennis Integrity Unit à sanctionner le joueur français.
Lors du tournoi Challenger de Mohammedia au Maroc en juin 2014, Elie Rousset est le premier joueur sur la liste des lucky looser. Il peut donc être repêché dans le tableau principal en cas de forfait de dernière minute. L'Italien Walter Trusendi, qui est inscrit au premier tour, vient alors vers lui. Malade, il ne peut pas défendre ses chances et propose au Français de jouer à sa place plutôt que d'abandonner juste pour récupérer le prize money de 350$. En contrepartie, le Français doit redonner cette somme au joueur transalpin à l'issue du premier tour, dans lequel il aurait pu remporter environ 700$ et 8 points ATP en cas de victoire. Mais Elie Rousset va finalement s'incliner, et donc verser l'intégralité de l'argent à Walter Trusendi, comme convenu. Après plusieurs mois d'enquête et de convocations par la TIU, Elie Rousset a donc finalement été condamné ce mercredi :
"Quand la personne de Tennis Integrity est venue me voir, je lui ai tout de suite avoué. J'avais même fait un virement bancaire. Je ne considérais pas que je truquais. Sinon je lui aurais donné les 352 dollars en liquide. En fait, j'ai été honnête et il aurait fallu mentir. Tennis Integrity parle de corruption et d'arrangement de match alors que ça n'a rien à voir. Des arrangements de match, on sait très bien que ça existe et je n'ai jamais trempé là-dedans. Je n'ai jamais misé un euros non plus. Là honnêtement ça me rend fou, c'est injuste. Je suis quelqu'un d'intègre. Ca me rend malade. En quatre ans sur le circuit, j'ai pris une seule amende de 50$ pour un jet de raquette. Les instances me disent que nul n'est censé ignorer la loi et ne cherchent pas à comprendre. Je me sens tout petit, je réponds avec mes mots à moi, je fais des traductions avec Google, je n'ai pas trop d'armes pour me défendre. Je peux faire appel devant le TAS (Tribunal Arbitral du Sport). Mais on m'a dit que le TAS n'était jamais revenu sur une décision sur une décision de l'ITF concernant la durée de suspension. Le temps que j'aille voir le TAS, ça vaut à peine le coup. Et j'ai pris une amende de 5000$, dont 2000$ à payer tout de suite. Si je dois prendre un avocat, ça va me coûter cher. Je me retrouve coincé"