Tennis. US Open - Cornet : "Je sais ce que vaut mon tennis"
Par Bastien RAMBERT le 28/08/2014 à 02:31
Alizé Cornet a montré les crocs face à Daniela Hantuchova pour rallier le troisième tour à l'US Open. Très satisfaite de sa performance, elle entend bien reproduire le même genre de match contre Lucie Safarova. Si elle n'est pas inquiète d'être une nouvelle fois la dernière réprésentante française en lice en Grand Chelem, la Niçoise se fait du souci devant l'absence de relève pour le tennis féminin tricolore.
Alizé, quel est votre ressenti après cette victoire autoritaire contre Daniela Hantuchova ?
Je me suis sentie très bien sur le court. J'ai fait une entame de match vraiment très solide. Les quatre premiers jeux, c'était quasiment parfait. Elle a haussé son niveau de jeu après mais j'ai réussi à être solide du premier au dernier point et à garder le cap. J'ai aussi bien servi, bien bougé sur le court. C'était vraiment un match très solide et c'est ce qu'il fallait que je fasse face à Daniela Hantuchova, qui peut être très dangereuse.
C'était un match piège au départ...
Oui, un petit peu. Hantuchova joue toujours bien à l'US Open. Elle reste une grande joueuse qui a été top 20 pendant longtemps et qui a beaucoup d'expérience. Je l'ai joué parfaitement tactiquement et je suis contente de cela. J'ai maintenu mes intentions jusqu'au bout, avec une très bonne intensité. C'est cela que je dois garder de ce match.
Que cela représente pour vous d'atteindre à l'heure actuelle le troisième tour de l'US Open ?
Le résultat d'aujourd'hui prouve que je peux avoir confiance en moi sur le court même en arrivant avec peu de victoires ici lors des tournois précédents. C'est vraiment un cap que j'ai passé. Je sais ce que vaut mon tennis et je sais que je peux le sortir quand j'en ai besoin. En Grand Chelem c'est différent et je m'applique vraiment car je sens que c'est vraiment là où je dois bien jouer. Lors du prochain tour, je vais encore devoir faire preuve d'autorité comme aujourd'hui.
Que pensez-vous de votre prochaine adversaire, Lucie Safarova ?
Elle a une belle carrière. Cela fait des années qu'elle est à ce niveau (Ndlr : top 20-30). Elle a pris une autre dimension avec sa demi-finale à Wimbledon. Elle a une très grosse frappe de balle et c'est une gauchère donc cela rajoute de la difficulté. Elle est athlétique, elle sert très bien. C'est vraiment une joueuse complète. Je vais devoir montrer plus d'autorité qu'elle. Après, j'ai peut-être un petit avantage si je puis dire car ma coach Biljana (Veselinovic) était son entraîneur pendant deux ans donc elle la connaît par cœur. Elle pourra peut-être me donner deux-trois indices supplémentaires.
Cela peut être perturbant pour Safarova de savoir que vous avez toutes les clés pour bien jouer contre elle ?
Je ne sais pas car sur le circuit, les joueuses changent beaucoup de coach. Je ne pense pas qu'elle va s'attarder la-dessus. Cela fait deux ans qu'elles (Safarova et Veselinovic) ne collaborent plus ensembles et Safarova a changé. Son jeu est meilleur.
Le constat est simple : vous êtes encore la dernière Française en lice...
En même temps, je suis la seule tête de série donc je suis protégée jusqu'au troisième tour. Après, Caroline (Garcia) a manqué le coche contre Gibbs. Kristina (Mladenovic), c'était un peu couru d'avance vu l'état de forme de Kvitova. Virginie (Razzano) est souvent blessée et ce n'est plus la même joueuse qu'autrefois et Pauline (Parmentier) a eu un match difficile contre Kanepi, cela aurait pu tourner en sa faveur. Il y a un peu de malchance. Moi, je tiens mon statut de tête de série et je gagne les matches que je dois gagner. Je suis contente d'être la dernière Française en lice. Comme je l'ai déjà dit, on fait chacun notre bout de chemin. Ce n'est pas si inquiétant que cela. Je ne sais pas quoi dire (sourire). J'espère que le prochain Grand Chelem sera différent pour les Bleues.
On a l'impression qu'en France, il n'y a pas de relève pour le tennis féminin...
Je pense que les jeunes sont un peu à la traîne. La Fédération Française de Tennis fait tout pour les pousser mais il manque un ingrédient, je ne sais pas lequel. Après la génération de Kristina et Caroline, il n'y a personne qui arrive. Ça c'est inquiétant, et plus inquiétant que les résultats actuels des Françaises en Grand Chelem. Il n'y a personne qui arrive derrière sauf peut-être Fiona Ferro qui met un peu plus le nez dehors. Cela donne à réfléchir mais en même temps, je n'ai pas les réponses à ces questions. Peut-être qu'elles manquent un peu de niaque. Je continue à m'encourager comme lorsque j'étais jeune, quitte à trop en faire. Au moins, il y a de la vie, de l'énergie, de l'envie. Cela pousse à faire de grandes choses.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu.