Wimbledon - Les grandes épopées Françaises depuis 2001
Par Grégoire DUEZ le 22/06/2016 à 19:09
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Wimbledon, c'est assurément le tournoi du Grand Chelem qui sourit le plus aux joueurs et joueuses Français ces 15 dernières années. C'est Nicolas Escudé, en 2001, qui avait montré la marche à suivre en atteignant les quarts de finale et en s'offrant le scalp de Lleyton Hewitt (N°5), alors qu'il n'était que tête de série numéro 23, avant de céder contre Andre Agassi (N°2). Passage en revue des plus beaux parcours réalisés par les Tricolores.
Amélie Mauresmo, 3 demi-finales avant l'acquisition du Graal
L'histoire d'amour entre Amélie Mauresmo et Wimbledon a véritablement commencé en 2002. Alors tête de série numéro 9, la Française réalise un parcours presque sans faute pour rejoindre le dernier carré. Malgré un set lâché au premier tour (contre Iveta Benesova), elle domine très largement ses adversaires et notamment Jennifer Capriati (N°3) en quarts de finale. Elle ne peut, en revanche, rien faire contre Serena Williams en demies. Rebelotte en 2004 où, tête de série numéro 4, elle assume pleinement son statut en dominant toutes ses adversaires en deux manches avant de pousser l'Américaine aux trois sets cette fois-ci. En 2005, elle passe même très proche de la victoire contre Lindsay Davenport lors du match pour l'accession à la finale. Mais elle finit par céder en trois sets au bout du suspense. Elle atteint enfin son but en 2006 où, quelques mois après sa victoire à l'Open d'Australie, elle remporte son deuxième tournoi du Grand Chelem en battant la même adversaire qu'aux Antipodes, Justine Henin. Mal embarquée, elle renverse la situation et prive la Belge du seul tournoi Majeur qu'il manque à son palmarès.
Marion Bartoli, de la découverte à l'expérience
Autre Tricolore à s'être illustrée sur le gazon anglais : Marion Bartoli. Un an après le sacre d'Amélie Mauresmo, c'est à sontour d'atteindre la finale du plus prestigieux tournoi au monde. Tête de série numéro 18, elle doit pourtant composer avec un tableau très relevé. Mais solide mentalement et physiquement, elle domine successivement Flavia Pennetta, Olga Govortsova, Shahar Peer avant de renverser la situation contre Jelena Jankovic et Michaëlla Krajicek. En demi-finales, elle rencontre la numéro 1 mondiale, Justine Henin, finaliste sortante. Balayée, la Française ne peut rien contre la machine Belge. Puis, petit à petit, elle revient, s'accroche et s'offre le droit de disputer une manche décisive. Sur un nuage, elle écrase son adversaire en ne lui laissant qu'un petit jeu et décroche sa première finale en Grand Chelem. Toutefois, la marche est trop haute contre l'une des reines du gazon, Venus Williams. Elle bute en deux sets 6-4, 6-1 mais peut se targuer du beau parcours qu'elle a effectué. Les années suivantes laissent un goût amer tant on attend d'elle qu'elle confirme. Il faudra attendre 6 ans, jusqu'en 2013, pour la voir de nouveau briller. Bien que blessée, elle puise dans ses réserves physiquement pour tenir jusqu'au bout du tournoi. Mais on ne le ressent pas sur le terrain puisqu'elle ne perd pas un set en route, respectivement contre Elina Svitolina, Christina McHale, Camila Giorgi, Karin Knapp, Sloane Stephens et Kirsten Flipkens. En finale, elle fait parler son expérience pour s'imposer contre Sabine Lisicki en deux sets et s'adjuger le premier, et seul, titre du Grand Chelem de sa carrière.
Richard Gasquet, 8 longues années d'attente
Marion Bartoli n'a pas été la seule à briller lors de l'édition 2007 puisque, dans le tableau messieurs, la belle surprise est venue de Richard Gasquet. Le Biterrois, tête de série numéro 12, est parvenu à se frayer un chemin jusqu'en demi-finales, une première pour lui en Grand Chelem. Souverain jusqu'en quarts de finale, il rencontre alors Andy Roddick (N°3). Mené 2 sets à 0, le Tricolore renverse la situation pour recoller à deux manches partout en arrachant le tie-break du quatrième set. La cinquième et dernière manche est de toute beauté entre les deux hommes mais c'est bel et bien le Français qui va réussir à arracher son ticket pour le dernier carré en s'imposant 8-6. Il fait face à la montagne Roger Federer (N°1), triple tenant du titre. S'il tient tête au numéro 1 mondial dans la première manche, il craque en revanche dans les deux suivantes. Il ne regoûtera aux joies d'une demi-finale sur le gazon Anglais que... 8 ans plus tard, en 2015. Une éternité. Tête de série numéro 21, il n'est pas favori pour rejoindre le dernier carré. Bloqué au stade des huitièmes de finale sur l'ensemble des tournois du Grand Chelem depuis quelques années (hormis 1 demi-finale à l'US Open en 2014), le public n'attend pas forcément un gros résultat. Et pourtant, autoritaire contre Nick Kyrgios en huitièmes de finale, il redécouvre le bonheur d'un quart à Wimbledon. Opposé à Stan Wawrinka, il se retrouve mené 2 manches à 1. Héroïque et appliquant à merveille son plan de jeu, il étourdit le Suisse et arrache le cinquième set sur le score de 11 jeux à 9. Confronté, cette fois-ci, à Novak Djokovic (N°1) dans le dernier carré, il tient la dragée haute au numéro 1 mondial mais ce dernier l'emporte tout de même en trois sets.
Jo-Wilfried Tsonga, du quart au dernier carré
Jo-Wilfried Tsonga est le joueur Français qui a été le plus régulier à Wimbledon ces dernières années. Longtemps handicapé par des blessures et notamment une hernie discale jusqu'en 2007, le Manceau n'avait, jusqu'alors, jamais pu exprimer son gros potentiel lors des grands événements. Puis, en 2008, tout a basculé. Finaliste à l'Open d'Australie, il déboule dans la catégorie des outsiders en Grand Chelem. Il ne commence à obtenir des bons résultats sur gazon qu'à partir de 2010 où il atteint, pour la première fois de sa carrière, les quarts de finale où il tombe sur un os en la personne d'Andy Murray. En 2011, il passe à l'étape supérieure en rejoignant le dernier carré après s'être offert le scalp de David Ferrer (N°7) en huitièmes et surtout de Roger Federer (N°3), 6 fois vainqueur à Wimbledon par le passé (2003, 2004, 2005, 2006, 2007 et 2009) en quarts de finale après avoir été mené deux manches à rien. Une nouvelle fois distancé 2 sets à 0 en demies contre Novak Djokovic (N°2), il arrache le troisième set au jeu décisif mais est trop court physiquement dans le quatrième pour pousser le Serbe dans ses retranchements. Il réitère sa performance en dominant 2 spécialistes de la surface : Mardy Fish (N°10) en huitièmes et Philipp Kohlschreiber (N°27) en quarts. Mais, comme en 2010, il chute contre le même adversaire lors du match pour la finale en la personne d'Andy Murray (N°4) en quatre sets.
Arnaud Clément et Gilles Simon, une chevauchée fantastique jusqu'en quarts chacun
Dans la catégorie "One Shot" chez les Bleus, on peut également citer Arnaud Clément. En difficulté tennistiquement en 2008, il retrouve de sa superbe au moment de poser le pied sur gazon. S'il ne rencontre aucune tête de série sur son parcours, il domine tout de même de gros clients de la surface. Il élimine successivement : Jonas Bjorkman, Benjamin Becker, Jurgen Melzer et Marin Cilic. En quarts de finale, il rencontre la surprise Allemande du tournoi, Rainer Schüttler. Mal parti, le Français parvient à revenir et à tenir tête à son adversaire. Non loin de la victoire dans le cinquième set, il finit par céder 8-6 lors d'une fin de match au couteau. Dans un autre registre, Gilles Simon découvre lui aussi les joies d'un quart sur le gazon londonien en 2015. Très régulier ces dernières saisons, le Niçois est amplement récompensé de ses efforts. Tête de série numéro 12, il est bousculé lors de ses 4 premiers matchs mais tient bon. Pas reconnu comme un spécialiste de la surface, il réussit tout de même à éliminer Nicolas Almagro, Blaz Kavcic, Gaël Monfils (N°18) et Tomas Berdych (N°6), balayant par ailleurs le Tchèque en trois petits sets. La marche est, en revanche, trop haute en quarts de finale contre Roger Federer (N°2) contre qui il ne peut rien faire et finit par s'incliner en trois manches.
