Wimbledon - Nicolas Mahut : "On m'en parle tout le temps"
Par Bastien RAMBERT le 01/07/2015 à 14:31
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Qualifié pour le second tour de Wimbledon après sa victoire en quatre manches contre Filip Krajinovic, Nicolas Mahut était satisfait d'être passé sans jouer son meilleur tennis et malgré une petite alerte à la cuisse. Après avoir évoqué rapidement son succès, l'Angevin est revenu sur son match historique contre John Isner qui lui colle - et c'est le cas de le dire - encore à la peau.
Nicolas, vous avez eu des petits soucis physiques lors de votre match contre Krajinovic...
Oui au deuxième set j'ai eu une petite pointe derrière la cuisse. Du coup j'ai attendu le dernier moment. Tant que j'étais devant j'essayais de pas trop le montrer. Au début du troisième j'ai ressenti un peu plus donc j'ai appelé le kiné qui m'a massé un peu toute la zone. J'ai eu trois-quatre jeux pour tester ce qui me gênait ou non. La fin du troisième m'a libérée car j'ai vu que cela tenait et que ce n'était pas trop douloureux. J'ai pu repartir de l'avant et dans le quatrième c'était mieux.
Vous êtes invaincu sur herbe depuis le début de l'année...
J'ai joué un tournoi (Ndlr : victoire à 's-Hertogenbosch) en même temps (rires). Quand on arrive à Wimbledon les compteurs sont remis à zéro. Je suis arrivé en confiance mais cela n'a rien à voir, c'est un format en cinq sets ici. J'étais un peu tendu avant le match car j'ai des ambitions. J'ai réussi à gagner en faisant un match assez moyen donc c'est quand même la bonne nouvelle. J'espère ne pas laisser trop d'énergie en double pour bien préparer mon prochain match en simple.
Réalisez-vous que la partie incroyable contre John Isner au premier tour 2010 (défaite 70-68 au 5e après 11h05 de jeu, match le plus long de l'histoire du tennis) vous colle encore à la peau ?
Oui et c'est peut-être pour cela que j'ai eu une wild-card (sourire). Forcément, l'une des premières choses que je fais en arrivant ici est de passer devant le court n°18. Je m'arrête à l'entrée et cela me rappelle des souvenirs, des bons, des moins bons. On joue au tennis pour vivre des émotions. J'en ai eu beaucoup pendant ces trois jours. On m'en parle tout le temps. On a cet honneur-là avec John d'avoir une plaque donc quand les joueurs sont programmés sur le 18 ils me disent "Nico tu me prêtes ton terrain demain pendant trois sets" (sourire). Ils en rigolent. Je suis fier car c'est à Wimbledon, avec les traditions, c'est assez prestigieux. Quand on voit qu'on a écrit une petite page de l'histoire du tournoi, c'est beaucoup de fierté.
Réalisez-vous qu'on vous en parlera jusqu'à la retraite ?
Oui en tout cas chaque fois que je viens ici c'est sûr. Et puis Eric Salliot (un confrère journaliste) en reparle à chaque fois qu'il y a un match à 10-10 (sourire) donc forcément on va m'en parler très souvent.
Le site de Wimbledon a remis un petit résumé de ce match historique. Vous l'avez vu ?
Non. Je n'ai pas spécialement envie de le regarder maintenant. J'ai revu plein de fois la balle de match. Cela me suffit. Je pense que je regarderai cela après ma carrière mais pour l'instant je ressens ni le besoin ni l'envie de le revivre car c'est encore bien frais dans la tête. Je viens de gagner mon premier tour et cinq après, on passe plus de temps à parler de ce match que de celui du jour.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu