Wimbledon - P-H Herbert : "Il y a de la frustration"

 

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Journée marathon pour Pierre-Hugues Herbert ce mercredi. L'Alsacien défait en simple, mais vainqueur en double aux côtés de son compatriote Nicolas Mahut est revenu pour TennisActu sur cette folle journée qui lui laisse quelques regrets : 

 

Ce fut une grosse journée pour vous aujourd'hui ?

Oui je le savais déjà que ça allait être une grosse journée. Je le savais déjà hier quand j'ai vu le programme. Simple et double, en plus tout en cinq sets, enfin trois sets gagnants. C'était une longue journée, huit sets. Je crois que je n'ai jamais fait ça de ma vie. Il y a eu une défaite et une victoire à l'arrache. C'est comme ça, c'est l'expérience qui rentre.

 

Le premier match c'était un simple face à Bernard Tomic. Trois sets perdus mais trois sets serrés. Est-ce qu'il n'y a pas un peu de frustration à l'arrivée ? Deux tie-break et un 6-4 ?

Bien sûr qu'il y a de la frustration. J'ai fait mon match mais à chaque fois qu'il y a eu des moments importants, je n'ai pas fait les bons choix, il a fait les bons. Il a beau avoir un an de moins que moi, je pense qu'il est beaucoup plus expérimenté que moi en tout cas. Je pense que c'est qui s'est ressenti sur le terrain. Il a beaucoup mieux géré les moments importants et finalement je pense qu'il m'a eu un peu à l'expérience. Il s'en est sorti en trois sets. Je pense qu'il était bien content de s'en être sorti en trois sets parce que finalement ce troisième set si j'arrivais à l'accrocher, je ne sais pas où ça peut nous emmener. Il montrait des signes à la fin du second et au début du troisième. Comme quoi physiquement il n'était pas au mieux.

 

Après il y a eu le double. On a eu peur que ça se termine en eau de boudin parce qu'on a eu un premier set qui s'est terminé très vite. Comment s'est passé l'enchaînement ? Cela a été dur de revenir sur le court ?

Dans la tête ce n'était pas forcément dur mais c'est juste que je n'ai jamais vécu ça dans ma vie de joueur de tennis. Enfin si je l'ai vécu mais sur des trois sets et pas en Grand Chelem. C'est pesant, je crois que j'ai joué 2h30 en simple et après t'as 20 Australiens qui te crient dessus. Derrière il faut repartir en double après une défaite où j'avais la possibilité de faire mieux. Ensuite le double c'est autre chose, c'est un autre rythme, c'est beaucoup plus rapide, il faut être plus actif. Je n'avais pas forcément trop les jambes. En plus avec les 5 sets de la semaine précédente et les 5 sets de lundi, il faut y retourner. J'ai mis un set et Nico (Mahut) n'a pas fait spécialement un bon premier set donc ça va vite. Les gars en face jouaient bien. Un premier set un peu pourri on va dire.

 

Est-ce que c'est aussi une certaine tension de se dire que le match était pas mal observé. Il y avait Arnaud Clément dans les tribunes, il y avait Lionel Roux. Il y a cette Coupe Davis qui plane.

Cette question on me l'a posé depuis deux semaines. Maintenant, je suis habitué à le voir au bord du court. Bien sûr qu'il faut bien jouer. Mais il n'y a pas que la Coupe Davis, il y a aussi le Masters en fin de saison. C'est dans ces tournois qu'il faut bien jouer. il ne fallait pas se laisser avoir et prendre des vacances. Même si il y a de la fatigue, il faut se donner des coups de pied dans le cul et arriver à jouer. Je l'ai fait par à-coups. J'ai eu un gros problème au service dès le début du quatrième ce qui nous a fait un peu perdre le quatrième. J'ai réussi à me bouger, Nico aussi et on est au deuxième tour c'est le plus important je pense.

 

C'était quoi les sentiments à la fin ?

Un peu de soulagement que la journée soit terminée. Soulagement d'avoir réussi à passer le premier tour. Mais aussi un peu de frustration de ne pas avoir réussi à s'en sortir sur un match plus simple pour Nico déjà qui est au deuxième tour et qui doit se préserver.

 

Quel était le discours à la fin du quatrième ? Vous étiez à un set des vacances, de la plage, d'autres projets ?

Oui c'était ça le discours, c'était le Masters. Nico m'a dit cette phrase un peu dure : "Le simple ça va être dur demain donc on se concentre sur le double".

 

C'est beaucoup comme dépense ?

Après j'exagère, quand on s'imagine qu'il a joué pendant 11 heures, il doit en avoir sous la réserve. Mais il a peut être voulu me faire réagir. J'espère pour lui que ça ira et que le Berdych il va nous le croquer demain

 

Propos recueillis par la rédaction de TennisActu