Wimbledon - Roddick, membre honoraire du club
Par Christophe de JERPHANION le 07/12/2014 à 11:54
Incontestablement, la star du weekend, c'est Andy Roddick. L'ancien n°1 mondial fait des étincelles au Statoil Masters, tournoi exhibition disputé au Royal Albert Hall de Londres, dont il jouera la finale ce dimanche face à Fernando Gonzalez. Mais, lors de cette semaine dans la capitale britannique, A-Rod a également été honoré, devenant membre honoraire du club de Wimbledon, tournoi du Grand Chelem dont il a joué 3 fois la finale, sans réussir à le remporter.
Il s'agit là d'une distinction exceptionnelle, puisque le très select club de Wimbledon n'accepte habituellement en son sein que les joueurs et joueuses ayant remporté le tournoi.
Dans un entretien au Telegraph, Andy Roddick a rappelé son attachement au tournoi de Wimbledon, lui qui a pourtant remporté son Grand Chelem national, à l'US Open. "Wimbledon, c'est notre lieu mythique. C'est comme Augusta pour le golf. C'est là où quelqu'un qui n'a jamais vu de tennis de toute sa vie peut découvrir et apprécier", explique l'ancien n°1 mondial.
"C'est bizarre, parce que chaque tournoi du Grand Chelem est un microcosme au coeur de l'endroit où il se joue. L'US Open, c'est les night sessions et les feux d'artifice. L'Open d'Australie, c'est plus décontracté et tu as la musique et les buvettes en plein air. Roland-Garros a ce style tellement français. Mais Wimbledon représente la tradition. Ce sera toujours un endroit très, très spécial, gravé dans mon coeur. Et ce n'est pas juste pour la conversation, c'est vraiment le tournoi le plus emblématique du tennis", explique Andy Roddick.
Puis, l'Amréicain revient sur la dernière finale qu'il a disputée sur le gazon londonien, en 2009. Une cruelle défaite 16-14 au 5e set contre Roger Federer, qui, ce jour-là, remportait son 15e titre majeur et battait le record de Pete Sampras. Une déception qui, avec le recul, reste paradoxalement, un des plus grands souvenirs de sa carrière...
"Londres est différent, c'est un endroit où j'ai énormément de souvenirs et plein d'amis. Un des meilleurs moments de ma carrière s'est produit ici, en 2009, après ma défaite en finale contre Roger Federer en 5 manches et 4 heures de jeu. Il fait le tour du court avec le trophée en main et, évidemment, je passe un très mauvais moment. Et ensuite, la foule commence à scander mon nom, sans aucune raison. Je ne savais pas ce qu'il disaient, d'abord, parce que je n'y faisais pas attention et puis, d'un seul coup, ça m'a frappé.
Vous devez vous attendre à ce que je déteste ce match, mais ce n'est pas le cas. C'est la première fois où j'ai senti tout le public derrière moi. Plus tôt dans ma carrière, certains m'aimaient, d'autres pas. Après cela, j'ai senti enfin qu'l y avait un respect général à mon égard. Personne n'aurait pu croire qu'un Américain agaçant et aux idées très arrêtées et Wimbledon puissent aussi bien s'entendre", explique encore Andy Roddick, dont on ressent l'émotion sincère.