WTA - "Grand Slam Winner" : la saison 2018 de Wozniacki

Il lui aura fallu patienter des années durant, mais Caroline Wozniacki a enfin ajouté un titre du Grand Chelem à son palmarès. Neuf ans après son premier essai à l'US Open (défaite face à Kim Clijsters), la Danoise l'emporte enfin début 2018, du côté de Melbourne. Dans un peu plus d'un mois, la n°3 mondiale aura remis son titre en jeu. Parviendra-t-elle à conserver "Daphné" dans un circuit WTA plus ouvert que jamais et alors qu'elle a annoncé en octobre souffrir de polyarthrite rhumatoïde ? C'est une autre question. Retour sur le coup d'éclat de l'ancienne n°1 mondiale.

Vidéo - Open d'Australie - Quand Wozniacki posait avec "Daphne"

Un message fort envoyé dès les WTA Finals

Le sacre de Caroline Wozniacki fin janvier à l'Open d'Australie n'était pas tellement une surprise. La Danoise avait donné le ton en fin de saison précédente, remportant d'abord le tournoi de Tokyo puis et surtout le prestigieux Masters de Singapour, face à son idole Venus Williams. Un sourire malicieux qui laissait présager du très très bon pour la suite. D'ailleurs, dès la première semaine de janvier, la Danoise envoyait un message fort à ses adversaires, en se hissant en finale à Auckland. Si le titre lui échappe face à Julia Goerges, le message est reçu cinq sur cinq. Le premier tournoi du Grand Chelem pourrait bien lui revenir, même si elle n'y a plus franchi la première semaine depuis 2013. Depuis l'absence de Serena Williams, le circuit WTA est ouvert. Quatre joueuses différentes ont remporté les quatre tournois majeurs l'année précédente (Williams, Ostapenko, Muguruza et Stephens).

Sa dernière finale dans un tournoi du Grand Chelem remonte à 2014 (US Open, Williams), mais qu'importe : depuis fin septembre, Caroline Wozniacki est sur un nuage. Après une mise en jambes très bien négociée face à une joueuse qui se révélera plus tard dans l'année (Buzarnescu), la Danoise aurait pu sortir une nouvelle fois par la petite porte. Menée 5-1 40-15 par une Croate (Fett) qui disputait son premier tableau final, la joueuse de 27 ans fait parler l'expérience et l'emporte finalement, en larmes, après avoir sauvé deux balles de match. Deux têtes de série écartées plus tard - dont Bertens -, nouvelle frayeur face à Carla Suarez Navarro, qui la pousse en trois sets après s'être pris une bulle dans le premier set. Elle s'évite une troisième manche indécise face à l'espoir belge Mertens et se qualifie donc, relativement fraîche physiquement, pour sa troisième finale majeur.

Un véritable hold up australien : le titre et la place de n°1 mondiale

Une finale à enjeu entre les deux premières joueuses au classement WTA : un premier sacre en Grand Chelem et la place de n°1 mondiale à la clé. Simona Halep a également échoué deux fois en finale (Roland-Garros, 2014 et 2017) et rêve d'enfin l'emporter. Mais la Roumaine sort d'un énorme combat face à Angie Kerber et arrive donc à bout de souffle en finale. Si elle parvient à pousser dans une troisième manche alors qu'elle semblait proche de la fin en début de deuxième set, la n°1 mondiale cède son trône après un dernier acte irrespirable au cours duquel menée 2-0 puis 3-1, elle servait à son tour à 4-3 avant de perdre le fil. Au paradis, Caroline Wozniacki l'emporte 7-6 (2), 3-6, 6-4 après près de trois heures de combat. Le lundi suivant, elle retrouvera la place de n°1 mondiale pour la première fois depuis 2012. Elle rentre au Danemark avec Daphné dans sa sacoche.

Des résultats timides, un titre à Eastbourne et Pékin et l'annonce de sa maladie

Le titre tant convoité depuis des années en poche, difficile de trouver un nouveau but. C'est d'ailleurs ce que la Danoise confiera avant Indian Wells en mars. "Le fait d'avoir gagné les deux en même temps a tellement été un gros événement pour moi que je pense que je me suis dit "Et maintenant?" Effectivement, Caroline Wozniacki - qui retombe à la 2e place du classement après Dubaï - se fera assez discrète (huitième à Roland-Garros, deuxième tour à Wimbledon), malgré un nouveau titre ajouté à son palmarès à Eastbourne (gazon). C'est pendant l'été que sa saison tourne "au cauchemar". Après s'être réveillée à plusieurs reprises en étant incapable de lever les bras, la Danoise passe des examens. Le diagnostique tombe peu avant l'US Open - elle ne le révèlera que fin octobre - : elle est atteinte d'une polyarthrite rhumatoïde.

Une maladie dégénérative qui explique son manque de résultats sur le bitûme américain: forfait à Washington, défaite d'entrée à Montréal, abandon à Cincinnati et deuxième tour à l'US Open. Pourtant malgré ça, la n°2 mondiale fait le job et parvient à se qualifier pour les WTA Finals grâce notamment à un titre remporté en patronne à Pékin. A Singapour où elle défend les points de son titre, elle se fait surprendre lors du dernier match des phases de poule, synonyme d'élimination, par la future vainqueur, Elina Svitolina. "Certains jours, vous vous réveillez et vous ne pouvez pas sortir du lit, c'est comme ça, mais d'autres jours, vous allez bien et vous vivez normalement, vous ne sentez même pas que vous avez ça" expliquera-t-elle après sa défaite à propos de sa maladie, pour laquelle un traitement a été mis en place depuis l'US Open. C'est néanmoins optimiste que Caroline Wozniacki a tourné la page 2018, terminant l'année à la 3e place mondiale. Un peu de répit avant un mois de janvier décisif.

Took a minute to appreciate this beautiful sunset! #caymanislands pic.twitter.com/nZwWcnXRMn

— Caroline Wozniacki (@CaroWozniacki) December 5, 2018