Dmitri Tursunov a défendu Kyrgios : "Il remplit tous les stades"

Dmitry Tursunov n'a pas sa langue dans sa poche. En conférence de presse ou en interview, le Russe est souvent très direct et n'hésite pas à donner son point de vue. Interrogé sur Nick Kyrgios dans The Craig Shapiro Podcast, le coach de Belinda Bencic a tenu à défendre l'Australien et surtout dénoncer l'aseptisation du circuit ATP. L'ancien joueur regrette la peur que peuvent avoir les joueurs à l'idée de s'exprimer dans les médias ou de montrer leurs émotions sur un court. Un constat souvent dressé par d'autres suiveurs. 

"Nick Kyrgios remplit tous les stades où il joue car il a une très forte personnalité et n'a pas encore été suffisamment neutralisé"

"Nick Kyrgios remplit tous les stades où il joue car il a une très forte personnalité et n'a pas encore été suffisamment neutralisé", a-t-il affirmé. "D'un autre côté, il y a tous ces joueurs qui ont peur de montrer leur vraie personnalité. En ce moment, le tennis essaie de neutraliser les émotions dans ce sport, les joueurs ont peur de se montrer tels qu'ils sont, de dire devant le micro ce qu'ils pensent vraiment, car ils savent qu'aujourd'hui, tout ce que vous dites peut être déformé." 

"Où est le problème lorsqu'un joueur lève le doigt vers les tribunes au milieu du match ? TLa foule déteste quelqu'un au lieu de rester là sans rien faire, sans même pouvoir péter dans les tribunes ou ouvrir un paquet de chips"

Il a ensuite développé son propos. "Par exemple, si vous venez dans la salle de presse et que vous dites "Je pense avoir très bien joué aujourd'hui", je suis sûr que plus d'une personne va penser que vous êtes arrogant ou que vous rabaissez votre adversaire. À cause de ce genre de choses, les joueurs ont commencé à ressentir cette peur de s'exprimer, d'être eux-mêmes devant les gens. C'est pourquoi Kyrgios remplit absolument tous les stades où il joue, parce qu'il n'a pas encore été neutralisé autant que les autres. Il a reçu des amendes, certes, mais pas assez, alors il s'en moque. Il a une trop forte personnalité. Voyons voir, où est le problème lorsqu'un joueur lève le doigt vers les tribunes au milieu du match ? Bien sûr, c'est moche et je suis sûr qu'il va se faire huer immédiatement, mais toute la foule est impliquée émotionnellement. Ils détestent quelqu'un, ressentent quelque chose, au lieu de rester là sans rien faire, sans même pouvoir péter dans les tribunes ou ouvrir un paquet de chips".