Nicolas Kicker est de retour de suspension pour matchs truqués

L'Argentin s'apprête à se lancer dans une seconde carrière. En Juin 2018, l'ATP décidait de mettre en suspens la carrière de Nicolas Kicker, joueur Argentin, 76e mondiale. Il écopait d'une suspension de 4 ans pour avoir truqué deux matchs sur le circuit Challenger, en 2015. Suspendu 3 ans dans un premier temps, le joueur de 28 ans a vu sa suspension réduite de 4 mois par l'Unité d'intégrité du tennis et devait faire son retour à Monastir cette semaine. Avec l'annulation des tournois tunisiens, l'Argentin a pu revoir ses plans mais son retour est imminent. Dans une interview pour le média Pagina 12, Kicker est revenu sur ses erreurs et a évoqué ses ambitions pour sa deuxième carrière. 

"Quand cela m'est arrivé, j'étais plus ou moins top 200 et je ne gagnais pas d'argent"

Jugé pour avoir truquer un match en 2015 au challenger de Barranquilla, l'Argentin a expliqué son erreur. "Quand cela m'est arrivé, j'étais plus ou moins top 200 (171e) et je ne gagnais pas d'argent. J'avais 22 ans et je ne savais pas si j'allais être dans le top 100, je ne savais pas non plus que j'allais gagner de l'argent, personne ne peut vous l'assurer à ce moment-là. Vous êtes là, titubant, vous demandez de l'argent à vos parents, vous devez de l'argent à vos entraîneurs, dans mon cas aussi j'avais déjà un fils. C'est complexe, même si heureusement j'avais la banque de mes parents et que je n'ai pas eu à signer avec un sponsor usuraire, du genre qui vous tue. Mais dans ce classement, ce n'est pas facile. Ce serait bien de gagner un peu plus d'argent pour pouvoir le réinvestir et passer un an à bien faire les choses", a-t-il expliqué. Tout cela rappelle bien évidemment le contexte complique sur le circuit secondaire mais n'excuse en rien les choix de Kicker. 

"Je veux faire partie du top 30, je pense avoir le niveau"

L'Argentin s'est préparé avec ses compatriotes en pré-saison et étaient en visiblement en grande forme. Il s'est donc fixé de très hauts objectifs. "Je veux faire partie du top 30, je pense avoir le niveau. C'est un long chemin, évidemment, il faut travailler dur, gagner des matchs, traverser des bons et des mauvais moments. J'ai l'avantage d'avoir parcouru la route et de savoir à quel point c'est dur, même si je ne peux pas me faire confiance non plus parce que tout le monde veut te battre, ils veulent de l'argent, ils veulent la gloire. Il y en a un qui gagne et c'est ce que le tennis a: il n'y a pas de match nul, c'est génial, j'adore ça. Mais c'est très cruel. C'est une seconde chance, pour tout ce que j'avais à vivre, tout ce qui s'est passé. Mais c'est tout, nous devons regarder vers l'avenir. Je suis heureux, j'ai ma famille en bonne santé, mon fils, une assiette de nourriture tous les jours chez moi. Ca y est, je fais ce que j'aime, je joue au tennis. Mais je vais viser haut, je me sens au niveau et je suis honnête avec moi-même. Je vais tout faire pour", a-t-il affirmé.